“S’ils veulent créer un sous-diplôme infirmier, il faut le dire. Et s’ils veulent donner plus de compétences aux Aides-soignants et aux auxiliaires de puériculture, il faut qu’ils augmentent leur temps de formation” s’indigne Ghislaine Sicre, présidente du syndicat Convergence Infirmière, qui a participé aux premiers groupes de travail sur la réingénièrie des diplômes AS/AP.
L’idée d’augmenter les compétences des Aides-soignants aurait été émise, selon la présidente de Convergence Infirmière, par les directeurs d’EHPAD qui se retrouvent en “pénurie de personnel la nuit” ainsi que par le syndicat CFDT Santé Sociaux et les fédérations représentantes des Aides-soignants.
“Plus que les infirmières libérales qui sont directement menacées par cette possibilité, ce sont les patients qui pourraient être en danger” estime Ghislaine Sicre. “Il me semble essentiel par rapport à la formation des aides-soignants, de privilégier la communication avec les personnes, le prendre soin, plutôt que d’aller développer des actes relevant de la compétence des infirmiers“.
Le groupe de travail – qui comprend 22 syndicats et organisations – se réunira encore 3 fois d’ici le mois de mars pour proposer une refonte de la formation des AS et des AP. Les syndicats professionnels infirmiers hospitaliers (hors centrales syndicales) n’auraient pas été convié au débat, car jugés “moins concernés“, selon Thierry Amouroux, Secrétaire Général du SNPI.
” A l’hôpital, quand vous avez des IDE et des AS qui sont présentes, il n’y a aucun intérêt à d’augmenter les compétences des AS. En revanche, en extra-hospitalier, faire passer une aide-soignante plutôt qu’une IDE, ça représente pour les directions un intérêt financier” explique Thierry Amouroux, qui ne serait favorable à une telle refonte du diplôme d’aide-soignant que si la formation initiale était allongée en fonction des compétences demandées.
Annick Touba, présidente du Sniil (Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux), et membre du groupe de travail à la DGOS, relativise et explique que “rien n’est acté pour le moment“. “On est en train de revoir les référentiels, parce que c’est important de penser à l’avenir des aides-soignantes. Elles demandent, et c’est légitime, que certains actes qui se font, soient formalisés et qu’ils soient inscrits dans des référentiels de compétences. Il y a des choses qui se feront, d’autres pas. Il ne faut pas dramatiser et polémiquer. Les groupes de travail sont constitués pour débattre et avancer“.
Rédaction ActuSoins.
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