
Dans « la recherche biomédicale en danger », un livre qui paraît ce mois-ci, le professeur Even, actuellement président de l’Institut Necker, ne prend aucunes pincettes pour fustiger « un système terrifiant de contraintes et d’immobilisme ».
Un seul prix Nobel en trente ans, 2 % des articles des grands journaux scientifiques : la recherche médicale française est aujourd’hui absente des thématiques de pointe sur la scène internatonale.« Elle est complétement larguée », déplore Philippe Even dans un entretien à l’AFP. Les jeunes chercheurs, « vraiment très bons, et en plus désintéressés, passionnés » sont « mis complètement sous tutelle, mal payés mais aussi sans aucun espace de liberté où développer un projet. Le pouvoir est aux vieux, qui tiennent tout » constate le médecin de 78 ans.
Et de dénoncer l’Etat, le manque de moyens, la bureaucratisation du système et la toute puissance, dans l’administration des centre de recherche, des Grands Corps (X, Mines, Ponts, CEA, CNES) « qui ont infiltré toutes les structures de l’Etat, et qui prennent de facto toutes les grandes décisions d’investissement sans aucun contrôle ».
« L’Etat croit que la recherche ça se programme, alors que la recherche c’est toujours une surprise. S’il n’y a pas de surprise, ce n’est plus de la recherche » dénonce aussi Philippe Even
Rédaction ActuSoins, avec AP






Vous devez être connecté pour poster un commentaire.