Quand les infirmiers découvrent le chômage

Quand les infirmiers découvrent le chômage

L’idée du plein emploi et de la pénurie infirmière est ancrée dans les esprits depuis des décennies. Pourtant, la FNESI a publié l’été dernier les résultats d’une enquête concluant à la précarisation des professionnels infirmiers. Les chiffres de pôle emploi confirment le déclin de l’offre.
Quand les infirmiers découvrent le chômage
©Pôle Emploi

« On venait nous chercher à la sortie de l’IFSI » se souvient Gabrielle, diplômée de l’an 2000. « Et quand on faisait des missions d’intérim pour bien prendre le temps de choisir et organiser notre emploi du temps comme bon nous semblait, les cadres venaient presque nous supplier de prendre un poste dans leur service ». Il est loin le temps du plein emploi. Il est loin le temps de l’embarras du choix. Non, l’infirmier n’est plus maître de ses choix en matière d’emploi. C’est ce que révèle l’enquête 2014 menée par la FNESI (Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers) sur les difficultés d’insertion professionnelle et la précarisation de l’emploi des infirmiers. C’est aussi ce que confirme l’enquête annuelle de Pôle emploi concernant les besoins en main-d’œuvre. Depuis 2013, et pour la première fois, le métier d’infirmier ne figure pas parmi les quinze professions les plus recherchées en France. En 2014, elle enregistre même la plus forte variation à la baisse en nombre de projets de recrutements (après celle d’ouvrier qualifié en magasinage et manutention). Moins 4 350 offres à pôle emploi en un an, c’est un record.

Deux fois plus de chômage en quatre ans

En ce qui concerne le chômage, là aussi, les résultats sont explicites. En 2009, 5 400 infirmiers étaient inscrits en qualité de demandeurs d’emploi. En 2012, 8 100. En 2014, même si aucun chiffre n’a encore été communiqué officiellement, il semblerait que les demandes soient encore en hausse. Selon la FNESI et d’après un rapport de la Fédération de l’Hospitalisation Privée (FHP), 10 % des nouveaux diplômés n’ont pas d’emploi un an après leur sortie de formation (contre 3% en 2011). « Notre propre enquête démontre même que 14% des diplômés depuis 2009 se déclarent sans emploi et 44 % sont en contrats à durée déterminée. Ces chiffres sont supérieurs aux difficultés d’insertion professionnelle constatées dans les autres filières », explique la fédération étudiante.

Inadéquation entre offre et demande

Et il semblerait que le phénomène prenne de l’ampleur avec le temps. Car selon certains syndicats, les hôpitaux suppriment des postes tous les ans, par souci d’économies. En cause aussi, des offres d’emploi qui ne correspondraient pas à la demande des nouveaux diplômés. « Les étudiants établissent au cours de leur formation un projet professionnel, avec notamment la possibilité d’orienter leur parcours de stage en fonction. Or, 41 % des jeunes diplômés disent ne pas avoir un poste qui correspondait à leur souhait. Pire, face à la difficulté à trouver un emploi, 44 % seraient prêts à prendre un poste dans un secteur autre que la santé », explique la FNESI. À ces problèmes, s’ajoutent le nombre et la répartition des étudiants sortants. « La question de l’adéquation entre maillage territorial et bassins de l’emploi se pose. Depuis quelques années, les quotas d’entrées en IFSI ont augmenté de manière sensible. Nombreux sont les étudiants infirmiers à être admis sans aucune prise en compte de la mobilité géographique des étudiants, ni de l’arrivée massive d’étudiants formés à l’étranger », explique Fatima Thor, directrice des soins. Solutions selon la FNESI : la gestion démographique des flux d’étudiants et la possibilité de poursuite d’études en lien avec la formation initiale et les besoins de santé publique dès la sortie de l’IFSI.

 Malika Surbled Article paru dans Actusoins magazine

Pour aller plus loin :

Offres d’emploi pour infirmière, IADE, IBODE, Cadres de Santé, Médecin, professionnels de santé sur toute la France et la Suisse

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69 réactions

  1. (ON DIFFUSE +++ ) LETTRE au Premier ministre :

    Monsieur le Premier ministre.
    Hôtel de Matignon – 57 Rue de Varenne
    Paris 75007.

    Le 8 juin 2015.

    Monsieur le Premier ministre,

    l’annonce, faite ces dernières heures de 100 000 contrats aidés supplémentaires, pour un coût lui aussi supplémentaire estimé à un milliard d’euros pour les finances publiques et donc les contribuables que nous sommes, nous pose question.

    Nous n’avons fait Sciences Po ni l’ENA, certes. Mais nous sommes infirmières et nous savons compter.

    Parmi les plus de cinq millions de chômeurs ou sans emploi dans notre pays, il semble bien que de plus en plus de nos collègues infirmières, notamment jeunes diplômées en soient les victimes. Leur formation a aussi eu un coût élevé, mais justifié, pour le contribuable. Après avoir donc dépensé pour les former, l’Etat continue à dépenser pour les indemniser, sans les faire travailler !

    Ne serait-il pas plus utile et surtout plus efficace, monsieur le Premier ministre, de les payer d’une manière ou d’une autre pour quelles rendent service à la population en exerçant cette profession ?

    En effet, depuis des années, les services hospitaliers ont été saignés à blanc et la volonté des Gouvernements successifs de faire baisser la facture en supprimant des postes au mépris de la sécurité des patients et des personnels, au détriment de la qualité des soins qui devient en vrai enjeu de Santé Publique, tout cela sur le dos de celles et ceux qui – au quotidien – sont épuisés physiquement et psychologiquement, et, écœurés de devoir soigner dans des conditions lamentables.

    En vous remerciant par avance et respectueusement, monsieur le Premier ministre, de lire ces quelques lignes pleines de bon sens citoyen et de pensées sonnantes mais non trébuchantes pour nos salaires bloqués depuis plus de cinq années !

    Lesinfirmières Encolère,

    https://www.facebook.com/lesinfirmieres.encolerelesinfirmieresencolere@gmail.com

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  2. des postes à pourvoir il y en a : suffit d’aller sur les sites !!! mais c’est comme pour les déserts médicaux, les déserts de bouchers, de boulangers…. on veut le beurre, l’argent du beurre et le papier d’emballage.

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  3. Toute la question est de savoir si on veut bosser ou pas !
    Parce que des postes il y en a, il suffit d’aller sur les sites web d’emploi paramédicaux pour s’en apercevoir mais …. c’est comme pour tout autre secteur d’activité : si on recherche UNIQUEMENT un poste à 2 minutes de chez soit où on commence pas trop tot le matin et fini pas trop tard, un service précis parce qu’on a entendu dire que dans les autres services c’est nul, etc. bref qu’on est trop exigeant ben en effet on trouve pas.
    Personnellement, je suis diplomé depuis 2 ans (et oui nouveau programme !) et j’ai travaillé dès l’obtention du DE avec le luxe de changer d’hopital parce que l’ambiance ne me plaisait dans le 1er service où j’etais.
    Après, en effet, je suis en région parisienne et il on y recherche des IDE, pour certaines régions c’est plus compliqué mais … comme pour d’autres métiers les gens quittent leur région pour trouver du boulot ailleurs,
    en résumé : aller chercher du travail un peu plus loin que prévu, faire quelques concessions (mais sans se renier pour autant), en fait : faire un peu preuve d’humilité et ne pas penser que ça va tomber tout cuit mais … ça marche car du boulot il y en a !

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  4. et faut pas non plus avoir peur de faire des bornes…. 50 minutes de trajet par jour, pouvant etre doublé lorsque j’ai des coupés…..

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  5. merci jonathan ! enfin quelqu’un qui raisonne !! Moi depuis ma fin des études je suis en EHPAD…. j’y apprend beaucoup… d’abord un service où je ne suis pas vraiment seul (un IDE par étage)… puis un autre où je suis vraiment seul…. a prendre des décisions en solo, car difficile d’avoir toujours un médecin pour nous guider…. maintenant je suis en gérontopsy, en ehpad spécialisé…. j’apprend beaucoup, j’ai beaucoup plus d’autonomie que certains amis dans des services landa, qui fotn du pool et désesperent d’avoir un contrat de plus de 3 mois un jour…. 🙂

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  6. C’est normal que les nouveaux diplômés ne trouvent pas d’emploi car leur formation est en inadéquation avec ce qu’il leur ait demandé sur le terrain. De plus, la plupart ne sait pas travailler. La faute à la formation et aux formateurs des IFSI.

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  7. Si public.. Il faut demander un contrat de droit privé 🙂 après si vous cherchez des avantages comme la sécurité de l emploi… Bha faut choisir …dans tout les cas du travail il en a et c est le principal …pour ceux qui aiment la psy.. Il y a l’Institut Camille Miret qui recrute avec de beaux avantages !

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  8. j’ai fait 20 ans d’ehpad et me suis tuée la santé depuis j’ai des séquelles +++

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  9. Magique, les commentaires effacés. Parce que l’auteur du commentaire n’était pas d’accord? 😉

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  10. “Des salaires négocies très haut”

    C’est pas dans le public ça, cliniques? Ehpad?

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  11. Quelque part si, dans le sens où quand tu entres à l’IFSI on te vend un truc où tu seras jamais au chômage. Oué, mais quand tu vois certaines conditions de taf (1 IDE pour 150 résidents en ehpad), tu te pose des questions, et tu n’as pas forcément envie de te cantonner dans ces structures, parce que pour en sortir c’est la misère ^^
    (et par chez moi, j’ai des potes de promo qui ont attendu quasi un an avant d’avoir un contrat)

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  12. Quelque part si, dans le sens où quand tu entres à l’IFSI on te vend un truc où tu seras jamais au chômage. Oué, mais quand tu vois certaines conditions de taf (1 IDE pour 150 résidents en ehpad), tu te pose des questions, et tu n’as pas forcément envie de te cantonner dans ces structures, parce que pour en sortir c’est la misère ^^
    (et par chez moi, j’ai des potes de promo qui ont attendu quasi un an avant d’avoir un contrat)

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  13. Certes, mais quand on sort du De, on a pas forcément envie de faire que de l’Ehpad 🙂

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  14. En Bretagne c’est bouché dans les hôpitaux. Dans certaines structures, ce sont des 10aines d’équivalents temps pleins qui sont supprimés…Ce que je ne comprends pas c’est pourquoi on continu à former autant de nouveaux infirmiers sachant qu’il y a de moins en moins de postes ? Ceci étant peut-être qu’un jour l’état réagira quand il se rendra compte que les patients peuvent être en danger. Faire le boulot de 3 infirmiers et n’être plus que un…

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  15. En Bretagne c’est bouché dans les hôpitaux. Dans certaines structures, ce sont des 10aines d’équivalents temps pleins qui sont supprimés…Ce que je ne comprends pas c’est pourquoi on continu à former autant de nouveaux infirmiers sachant qu’il y a de moins en moins de postes ? Ceci étant peut-être qu’un jour l’état réagira quand il se rendra compte que les patients peuvent être en danger. Faire le boulot de 3 infirmiers et n’être plus que un…

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  16. Dans le 06 les seuls postes vacants en secteurs prives sont en ephad ou dans des cliniques ou tu sors le soir completement hs et avec tres mauvaise ambiance

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  17. Quand on veut on trouve!

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  18. c moche car du boulot y’en a !!!

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  19. Y en a du boulot pr les infirmiers!! C est juste que a un moment donné faut arrêter de croire que tt est du et que qd on sort de l ifsi on va avoir le service qu on veut avec les horaires qu on veut!! Et oui on travaille le jour la nuit les week end les jours fériés et même qu on n a que 5semaines de vacances!! C est peut être ça qui en poussent certains à aller voir chez pôle emploi!!! Et puis faut oser aller a plus de 10minutes de chez soi!!! Moi j ai fais des vacations pdt 2ans et j ai refusé des jours de boulots!! Alors je ne comprend pas ces articles!!!

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  20. Oui.. Et pas que ! Des salaires négocies très haut… La demande et forte
    .je reçois des offres tous les jours

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  21. Oui.. Et pas que ! Des salaires négocies très haut… La demande et forte
    .je reçois des offres tous les jours

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  22. N’importe quoi 200 postes non pourvus sur les hôpitaux de Marseille et des remplacement à gogo en intérim, clinique et libéral à la demande, on peut largement refuser les postes inintéressant, intox basé sur les nouveaux diplômes pas assez aguerri en stage et qui se font virer et comme tout le monde se connaît, terminez pour eux…

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  23. il y a aussi surtout tout ceux qui ne veulent surtout pas bouger de chez eux, qui ne veulent pas certains postes etc et préfèrent être au chomage, car des postes vacants, il y en a mais bon on peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre, c’est comme pour tout

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  24. C est pas parce que ça “manque de soigant”.. que quelqu un va embaucher. ..
    Vive la France

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  25. Agent service hospitalier, Aide soignante,infirmière,Médecin et compagnie c’est recherché le hic et que c’est pas reconnue!tout comme les aide ménagère ou la garde d’enfant!c’est sa qui est le plus triste.

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  26. Dans le Cantal ?

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  27. Je confirme la galère à la sortie de lifsi de cdd en ccd et pôle emplois faut s’accrocher et quand tu as plus de 3 ans d’activité tu commence à coûter trop cher . Quand à l’intérim c’est de la folie douce , ces demerde toi entre l’informatique différente partout …… bref la filière est bouchée

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  28. bon, je comprends pas….encore aujourd’hui, ma cadre sup’ nous a affirmé que notre ch avait de grosses difficultés pour recruter!

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  29. Pôle emploi ne me croyait pas quand je leur ai dit !!

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  30. Je te le fais pas dire :-/

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  31. Ça va être sympa l’avenir…

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  32. :/

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  33. Ca promet les filles … Shemsy, Camille, Gaëlle, Margaux, Aurélie 🙁

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  34. Diplomee.depuis un an, et bah c est la galere…obligee de travailler en bloc plus de.soins infirmiers en temps que tel mais au moins.un.cdi…et.il aura fallut 9mois de.recherche et de.mission interim!! Courage a tous c est pas gagner pour que cela s ameliore

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  35. Venez dans le Cantal lot Aveyron… Ça manque cruellement de soignant !!

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  36. Ptdr Aud’ Rey je crois bien !!!

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  37. Ptdr Aud’ Rey je crois bien !!!

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  38. Lol Susana Cardoso Pereira c’est un signe?! ….

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  39. Lol Susana Cardoso Pereira c’est un signe?! ….

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  40. C’est la galère !

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  41. Charlotte Derain

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  42. Le monde ou l’immonde ? Sujet de philosophie a proposer. …

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  43. C’est pas nouveau !!!

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  44. je confirme !!! mais j’ai un problème de santé

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