Les réactions font suite aux annonces – mercredi 15 avril – du premier ministre, Edouard Philippe.
Les collectifs Inter-Urgences et Inter-hôpitaux regrettent par exemple, “la différence de traitement” qui résulte de ces annonces : le premier ministre a annoncé qu’une prime de 1500 € serait versée au personnel situés dans les départements les plus touchés par l’épidémie, ainsi qu’au personnel des services ayant accueilli des cas de Covid-19 dans l’ensemble des hôpitaux du territoire national. Tous les autres toucheront une prime de 500€.
“Quelle exposition géographique alors que l’épidémie est loin d’être finie, à partir de combien de patients contaminés estime-t-on l’exposition professionnelle?”, interrogent les collectifs.
Les collectifs estiment aussi, même s’il leur paraît “difficile de ne pas saluer cette aumône“, que les primes ne constituent pas la réponse adaptée à la situation. Ils rappellent leurs revendications portées depuis le début de la grande mobilisation dans les hôpitaux, il y a plus d’un an : une augmentation du nombre de lits, un recrutement massif de personnel “pour mettre autour de ces lits” et une revalorisation des salaires de 300 € nets par mois.
Son de cloche similaire du côté du SNPI (Syndicat national des professionnels infirmiers) qui réclame la même revalorisation salariale pour les infirmiers. “Dans la plupart des pays de l’OCDE, le salaire des infirmiers est au-dessus du salaire moyen de l’ensemble des travailleurs de son pays. 24e sur 29, la France est la seule exception du G20“, remarque le syndicat.
Sur l’attribution de la prime, le SNPI interroge : “de nombreuses infirmières se sont déplacées de leurs services pour renforcer ponctuellement les effectifs des services Covid : qu’en sera-t-il pour elles? Au final, c’est trier entre les soignants, le principe même de dire que les uns seraient plus méritants choque tout le monde“.
Alors que le premier ministre a également annoncé la majoration des heures supplémentaires à hauteur de 50%, pendant la crise sanitaire, le SNPI considère : la majorité des heures supplémentaires n’étant “ni payées, ni récupérées, les effets vont être limités.”
Dernier point soulevé par le SNPI : les Ehpad et les services du médico-social sont “en grande souffrance“. Ils “doivent bénéficier sans attendre, des mêmes mesures que les hôpitaux“. Le premier ministre avait annoncé mercredi que des primes, dont les modalités de financement devaient être discutées avec les conseils départementaux, allaient être aussi octroyées aux soignants des Ehpad, rappelle-t-on.
Dualité Public-Privé
“Seuls les fonctionnaires seront ‘récompensés’ et non tous“, a regretté la fédération des personnels des services publics et des services de santé FO (Force Ouvrière). “Une fois de plus le gouvernement joue la division et privilégie les finances à l’humain“, estime FO.
FO dénonce aussi des mesures “à géométrie variable“, qui “ajouteront de la confusion et de la colère auprès des hospitaliers“. La fédération réclamera, dit-elle, “un engagement écrit sur un nouvel agenda social” ainsi que le “retrait immédiat de la loi de la transformation de la fonction publique, de la loi Ma santé 2022 et du projet de réforme des retraites“.
Rédaction ActuSoins
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