« Le but est que l’on envoie tous cette lettre le même jour afin que l’encombrement soit au maximum au ministère et que ça ait une chance de faire du bruit.
Si possible une lettre avec accusé de réception avec une adresse d’hôpital ou de clinique pour faire prendre conscience du mouvement et embêter ces établissements aussi » explique Caroline*, une fidèle du groupe Ni bonnes, ni nonnes, ni pigeonnes sur Facebook.
Le courrier de mécontentement fait suite à l’intervention de Marisol Touraine, dans l’émission Le magazine de la santé diffusée le 27 novembre dernier sur France 5. Interrogée par les journalistes, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé avait selon le mouvement, « éludé » la question du mécontentement et de la souffrance des soignants.
« Nous ne comptons pas vous laisser penser que tout va bien dans le meilleur des mondes et nous agirons en conséquence si nos demandes pour exercer dignement notre métier restent lettre morte » annonce clairement le courrier.
Si le mouvement emploie le ton de la menace, il reste néanmoins ouvert au dialogue. « Nous souhaiterions êtres reçus par Marisol Touraine. Bien sûr, nous ne souhaitons pas y aller sans une réflexion en amont. Une entrevue de la sorte, ça se prépare » explique par courriel l’une des administratrices du groupe. Pour l’instant, et d’après les statistiques du réseau social, 702 membres se sont engagés à envoyer ce courrier aujourd’hui.
L’histoire
19 760 membres à l’heure de la rédaction de l’article. En presque 2 mois, Ni bonnes, ni nonnes, ni pigeonnes a créé un véritable buzz au sein de la communauté soignante en dénonçant entre autres la pénibilité, la dégradation des conditions de travail ainsi qu’un système qui privilégie la rentabilité dans les établissements de soins.
Ce succès soudain ne surprend pas les 15 administrateurs actuels du groupe. « Au vu du constat national de dégradation des conditions de travail, la créatrice – qui souhaite rester anonyme, ndlr- savait que les collègues allaient suivre. Cependant, il y a un réel engagement auquel elle ne s’attendait pas forcément. Cela est très constructif ».
Jusqu’à présent, le groupe semblait se situer davantage dans la revendication que dans l’action. Il s’agissait de mutualiser une force de frappe soignante en rassemblant un maximum de professionnels pour se faire entendre, plutôt que de « se battre chacun dans son coin ».
Alors que de plus en plus « d’actions choc » vont être mises en place pour informer, et faire reconnaître à leur juste valeur les différentes professions soignantes – tous les soignants et les étudiants du secteur sont représentés au sein du mouvement – le groupe s’organise pour devenir une association. « C’est un statut qui a l’avantage de prendre une forme juridique et qui reste assez neutre politiquement. Nous ne souhaitions pas être un syndicat de plus ».
De façon ludique mais explicite, le mouvement décortique aussi l’information véhiculée par les médias. Il détourne des photos, des interviews ou encore des reportages télévisés sur la profession. Le but étant d’analyser l’information, mais surtout de la critiquer. « Par exemple, il a repris un reportage diffusé sur BFM. Le journaliste disait que les infirmières touchaient 1800 euros par mois en début de carrière et près du double avec une spécialisation et annonçait des horaires de travail agréables. Or, ce n’est pas vrai. À cause de ce genre de reportage, les gens ont une vision erronée de notre métier. Ils pensent que tout est idéal alors que tout est pénible au quotidien. Les vidéos détournées par le mouvement expliquent la réalité. Elles permettent de bien comprendre comment les médias manipulent l’information, à notre détriment » explique Nathalie, infirmière depuis 20 ans et membre de groupe.
Mot d’ordre : Rassembler
Et si ce genre de mouvement faisait de l’ombre aux syndicats qui se battent depuis très longtemps pour se faire entendre? « Pas du tout », selon Thierry Amouroux, secrétaire général du SNPI. « Le grand mouvement de 1988, par exemple n’a pas porté atteinte aux syndicats. C’est une autre forme d’action. Au moins, ça montre que ce ne sont pas des gens passifs et qu’ils essayent de faire quelque chose sur la toile » explique le syndicaliste.
Quant aux membres du groupe, ils remercient carrément les administrateurs pour cette idée de rassemblement. « À 7000 IADE, nous avons su nous mobiliser, à 500 000 IDE, nous pouvons changer les choses. Merci pour l’espoir qui renaît » souligne l’un d’entre eux.
Malika Surbled
- *Par mesure d’anonymat, les prénoms ont été modifié.
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