Pourquoi venez-vous d’envoyer une lettre ouverte aux députés et sénateurs sur les négociations conventionnelles ?
Philippe Tisserand : Les services de la CNAM et les syndicats représentatifs des infirmières libérales ont depuis deux ans mené à bien tous les travaux techniques qui pourraient conduire à une conclusion des négociations, pour faire évoluer la nomenclature et donner des moyens au virage ambulatoire. Mais Nicolas Revel (le directeur général de l’Assurance maladie, NDLR) ne met pas en face une enveloppe suffisante, il réduit le périmètre de certaines interventions des infirmières libérales et propose d’étaler des mesures jusqu’en 2021. C’est inacceptable. Nous avons quitté, avec les autres syndicats, la table de négociation le 11 juillet. Et notre courrier commun envoyé au Premier ministre le 17 juin est resté sans réponse.
Qu’espérez-vous de la part des parlementaires ?
Philippe Tisserand : L’examen du PLFSS (Projet de loi de financement de la sécurité sociale) constitue une bonne occasion pour faire pression sur le gouvernement pour faire en sorte que l’Assurance maladie dispose des moyens nécessaires. La nomenclature a besoin d’évoluer et on a besoin de nous : les infirmières libérales sont les acteurs incontournables pour pallier les conséquences de la désertification médicale.
Nous espérons que les parlementaires vont se saisir de ce sujet et que la majorité présidentielle prendra la mesure du problème et s’en emparera. Certains parlementaires nous ont déjà répondu. Nous appelons aussi les infirmières à se saisir de cette lettre ouverte et de l’envoyer en leur nom aux députés été sénateurs. Nous espérons également une réponse du gouvernement. Il faudra un signe du gouvernement pour reprendre le processus de négociation.
Que ferez-vous si cette réponse ne vient pas ou ne vous satisfait pas ?
Philippe Tisserand : En l’absence de réponse, nous appellerons à une mobilisation générale des infirmières libérales avec une grève des soins non programmés. C’est une action réaliste, qui ne prive pas les infirmières de revenu et ne les conduit pas à contrevenir à leur obligation de continuité des soins mais elles ne peuvent pas être forcées à prendre de nouveaux patients. J’espère que nous ne seront pas contraints d’aller jusque là et que les parlementaires prendront la mesure de la situation.
Propos recueillis par Olivia Dujardin
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