Faute de médicaments développés spécifiquement pour les enfants, le personnel soignant doit jongler avec les galéniques. Réduire les doses en fonction du poids n’est pourtant pas la solution.
Fractionner les comprimés, diluer les solutions, disséquer gélules et suppositoires… Dans les services pédiatriques, il est souvent nécessaire de mettre la main à la pâte avant de pouvoir administrer un produit thérapeutique.
Face au manque criant de médicaments développés spécifiquement pour les enfants, l’hôpital est démuni et les solutions adoptées ne sont que des pis allers. Considérer l’enfant comme un adulte miniature est extrêmement simpliste, voire risqué, et ce pour plusieurs raisons.
Des spécificités anatomiques
Chez l’enfant, et à fortiori un bébé, les organes n’ont pas la même proportion que chez l’adulte. Par exemple chez un nouveau-né, le cerveau constitue plus de 10 % du poids total alors qu’il ne représente que 2 % du poids de l’adulte.
De même pour le foie, proportionnellement beaucoup plus gros chez un enfant. Plus volumineux donc demandant plus d’oxygène pour fonctionner, ces organes bénéficient d’une alimentation sanguine plus importante chez l’enfant, cela signifie que les principes actifs qui circulent dans le sang s’y retrouvent en plus forte proportion.
La peau et les muqueuses sont quant à elle moins épaisses et donc plus perméables aux produits qu’on applique dessus. Il y a aussi la masse graisseuse qui varie beaucoup de la naissance à l’âge adulte, de 1 à 25 % du poids total avec un pic vers l’âge d’un an. Or certains médicaments sont lipophiles et se retrouvent donc stockés différemment dans le corps selon son âge.
Un métabolisme différent
Les reins et le foie ne sont pas complètement matures avant l’âge de 2 ans, et sont bien moins efficaces. Or leur rôle principal est d’éliminer les toxines de l’organisme.
Chez des petits enfants, les médicaments et les métabolites liés à leur dégradation peuvent rester plus longtemps dans l’organisme, ce qui signifie une action proportionnellement plus importante et un risque plus élevé d’effets secondaires. Parmi ceux-ci, les plus connus sont un retard de croissance dû aux anti-inflammatoires de type corticoïdes et une surdité liée à une atteinte de l’oreille interne causée par certains antibiotiques, notamment les aminoglycosides (streptomycine, amikacine…).
En 2004, l’Académie de Pharmacie s’est saisie du problème et a mené une vaste étude sur les besoins des hôpitaux en matière de médicaments pédiatriques. Elle formule plusieurs propositions dans son rapport, notamment encourager les essais cliniques chez les enfants, développer des formes liquides plutôt que des comprimés lorsque cela est possible, prêter attention au goût du médicament surtout lorsqu’il s’agit d’un traitement qui doit être pris à long terme, prévoir des contenants de plus petite taille pour éviter le gaspillage…
Reste que pour les laboratoires pharmaceutiques, développer des médicaments pédiatriques ressemble encore à un parcours du combattant où les espoirs de rentabilité sont bien faibles.
Emilie Gillet
Pour aller plus loin :
– Annexe Médicaments pédiatriques des Synthèses Vidal 2012 des recommandations thérapeutiques
– Nombreuses ressources sur les médicaments pédiatriques sur le site officiel de la périnatalité, réalisé par des professionnels de santé des services de PMI et des réseaux périnatals du Languedoc Roussillon et de Provence Alpes Côte d’Azur – Corse – Monaco et de l’INPES.
– « Child-proofing drugs », dossier sur les risques liés à l’utilisation de médicaments mal dosés chez les enfants, paru dans le magazine américain The Scientist en mars 2012 (en anglais).
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C sur c pas simple!! On fait avec et on est plus vigant
comme d’habitude, on s’adapte;;;