L’Ordre national des pharmaciens vient récemment de confirmer son positionnement en faveur de la vaccination à l’officine. La fédération des syndicats pharmaceutiques propose donc qu’elle soit mise en oeuvre. Sous conditions.
Confortée par diverses publications scientifiques et propositions politiques, la fédération des syndicats pharmaceutiques de France milite, depuis plusieurs années, en faveur de la vaccination en officine.
“La France est en retard dans ce domaine. Plusieurs pays (Royaume-Uni, Portugal, Irlande, Suisse, Tunisie, Etats-Unis, etc.) ont déjà autorisé la vaccination par le pharmacien, avec des résultats significatifs en termes de couverture vaccinale” explique Philippe Gaertner, président de la FSPF, dans un communiqué.
Aujourd’hui, selon un sondage publié en avril 2016, les Français se disent prêts à être vaccinés en officine.
“La FSPF rappelle que les pharmaciens n’ont pas vocation à pratiquer tous les vaccins et à vacciner tout le monde, mais souhaitent uniquement atteindre une population adulte qui ne consulte pas ou peu le médecin pour le rappel des vaccins déjà prescrits. Cette mission sera, bien entendu, accomplie en complément du travail déjà effectué par les médecins, infirmiers ou sages-femmes” ajoute la fédération de pharmaciens.
“Par sa proximité, sa disponibilité et son accessibilité, le pharmacien peut couvrir les besoins de tous ceux dont la démarche vaccinale est aujourd’hui rendue difficile et accroître la protection des populations, en réduisant les coûts induits par les pathologies ainsi évitées. La France se doit de renforcer sa capacité à enrayer toute insuffisance du taux de couverture vaccinale“
Les réticences des autres professionnels
Les autres professionnels de santé, notamment les infirmiers libéraux et les médecins généralistes ont toujours été hostiles à la possibilité d’une vaccination en officine. Après avoir mené une campagne de lobbying auprès des parlementaires, le projet, qui devait figurer dans la loi de modernisation de notre système de santé, avait finalement été retiré.
Outre l’aspect concurrentiel, les professionnels remettent en question les compétences spécifiques du pharmacien quant à l’administration d’un vaccin tout en s’interrogeant sur la responsabilité légale des officinaux ainsi que sur la traçabilité des produits.
Ces dernières années, plusieurs pays ont autorisé l’administration de vaccin par les pharmaciens. Le but annoncé : augmenter la couverture vaccinale de la population. Dans les pays où la vaccination en officine a déjà été mise en place, et selon plusieurs études, cet objectif a plutôt été atteint. C’est le cas par exemple au Portugal, où 1500 officines ont adhéré au principe. Depuis, la couverture vaccinale contre la grippe a fortement progressé.
Rédaction ActuSoins
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