L’escroquerie d’un infirmier libéral pénalise des confrères

L’escroquerie d’un infirmier libéral pénalise des confrères

À Saint-Laurent-de-Mûre dans le Rhône, un infirmier libéral de 37 ans a été présenté au juge, la semaine dernière semaine. Il est soupçonné d'avoir escroqué la Sécurité sociale pour un million d'euros, sur environ cinq ans, soit 20.000 euros par mois en moyenne.

L'escroquerie d'un infirmier libéral pénalise des confrères“L’infirmier arrêté est soupçonné de fausses déclarations à la Sécurité sociale et de contrats de remplacement frauduleux passés avec plusieurs infirmiers pour pratiquer la surfacturation, à l’insu de ces derniers”, indique le conseil départemental de l’Ordre des infirmiers du Rhône.

Ce dernier assiste les infirmiers remplaçants dans leur défense et leur a permis de récupérer leur tournée de soins grâce à un passage de leur dossier en commission de conciliation.

En complément des poursuites pénales, une plainte a donc été déposée, en avril dernier, par  l’Ordre départemental des infirmiers du Rhône devant la chambre disciplinaire de l’Ordre qui peut prononcer dans un délai court une peine d’interdiction d’exercer la profession, ce que le tribunal correctionnel ne peut faire dans un tel délai. L’infirmier mis en cause étant inscrit au tableau de l’Ordre, ce dernier dispose en effet d’un moyen de contrôle de la déontologie dont il serait démuni si le professionnel avait manqué à son obligation d’inscription.

En garde-à-vue, l’homme a nié les faits, malgré l’évidence avec une activité dix fois supérieurs à celle de ses confrères et des revenus mensuels de 15.000 euros. Il a été mis en examen pour escroquerie comme sa femme, complice dans cette affaire.

La justice fera la lumière sur cette affaire, dont la première victime est la collectivité mais aussi des infirmiers qui, en toute bonne foi, peuvent avoir travaillé avec le suspect et qu’il s’agit aussi de protéger. Dans ce type de fraude, si elle est avérée, c’est toute la profession et avec elle beaucoup de professionnels infirmiers qui voient leur réputation mise à mal”, précise Antoine Loubes, président du conseil département des infirmiers du Rhône.

Cyrienne Clerc