Les syndicats appellent les infirmiers et salariés des hôpitaux à un “jeudi noir”

Les syndicats appellent les infirmiers et salariés des hôpitaux à un “jeudi noir”

Après les deux journées de manifestation du 21 mai et du 28 mai contre le projet de l'AP-HP sur la réorganisation du temps de travail et la réduction des RTT, les syndicats appellent l'ensemble des salariés des hôpitaux, au niveau national à la grève le 11 juin. Une manifestation est prévue à Paris avec un rendez-vous à 10h30 devant le siège de l'AP-HP. Le cortège se dirigera ensuite vers l'Elysée.

Les syndicats appellent les infirmiers et salariés des hôpitaux à un "jeudi noir"

Des préavis de grève ont été lancés pour la journée du 11 juin. Les nouvelles propositions du directeur de l’AP-HP, Martin Hirsch, sont toujours critiquées par l’intersyndicale CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, SUD, FO et Unsa de l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP).

Une réunion de deux heures s’est tenue le vendredi 5 juin à laquelle ont assisté l’ensemble des organisations syndicales, à l’exception de la CFDT qui réclamait le respect de plusieurs préalables pour l’ouverture de la négociation.

Les syndicats déplorent que Martin Hirsch “ne retire pas son projet” et “l’aggrave” même en “augmentant l’objectif financier qui passe de 20 à 30 millions d’euros d’économies” sur la masse salariale (20 % du projet global qui prévoit des économies de 150 millions d’euros).

Pour eux, Martin Hirsch “dénie le mouvement social”, “ne répond pas aux revendications portées par les agents” et “cherche le pourrissement”.

“Dans les hôpitaux des réunions sont déjà organisées avec les cadres pour mettre en place les nouveaux horaires en 7h30. C’est une parodie de dialogue social, alors que les négociations sur ces nouvelles bases de dialogue doivent débuter seulement le matin du 12 juin”, indique le SNPI (Syndicat national des professionnels infirmiers).

Fonctionnement en grande équipe

Dans son courrier du mardi 4 juin, adressé aux organisations syndicales, Martin Hirsch détaille un « premier cadre prévisionnel » de négociations en 9 points. Il prévoit un “fonctionnement en équipe de jour et en équipe de nuit”, c’est-à-dire en “grande équipe” qui couvre pour la journée l’amplitude 7h/21h30, les personnels de jour pouvant travailler alternativement le matin ou l’après-midi.

“A 7h, un soignant prendra la transmission d’une quinzaine de patients, pour en confier la moitié à une autre collègue 2h après ! On constate facilement qu’un même patient sera alors pris en charge par une nouvelle personne toutes les deux ou trois heures. Cela veut dire que l’on augmente sciemment le risque d’erreurs par la segmentation des moments de transmission. Or en 2014, l’APHP a déjà enregistré deux fois plus d’événements indésirables graves qu’en 2013, selon les résultats présentés en CME le 12 mai 2015”, souligne le SNPI.

Passage de 7h36 à 7h30

 “Les schémas en 7h36 et 7h50 n’auront plus vocation à être des schémas de référence ; les agents travaillant selon ces horaires-là seront conduits soit à rejoindre un schéma en 7h30, soit un schéma en 8h45, 9h ou 10h, pour certaines organisations ; le travail en 12h demeure possible mais n’a pas vocation à être étendu », indique Martin Hirsch qui exclut le passage en 7 h (ce qui aurait entraîné la perte totale des RTT).

Selon cette organisation, les agents en 7h36, 10h ou en 12h perdraient 5 jours : 3 jours de RTT et deux jours de forfait protocole (FP), des journées spécifiques liées au protocole de 2002. Les agents en 7h50 se verraient amputés 9 jours  : 3 jours de RTT, 2 FP, 4 RR (repos récupérateur).

Quant aux cadres au forfait, ils “n’auront plus que 20 jours de RTT. Ils perdront donc 2 FP et de 3 à 5 RTT selon les accords locaux”, explique le SNPI.

La direction s’est engagée à ne pas passer sous le seuil des 15 jours de RTT.

Par ailleurs, deux jours de repos consécutifs seraient garantis pour couper les « grandes semaines » de travail. Quand aux temps de repas, ils resteraient considérés comme du temps de travail, mais seulement « pour les personnels des services de soins ». Les personnels techniques et administratifs devaient donc y renoncer.

Pression, répression

Les syndicats sont également remontés contre les réactions de la direction à des actions menées au cours des derniers jours dans plusieurs établissements de l’AP-HP, comme l’empilement de matelas dans le hall de l’hôpital Beaujon (Clichy, Hauts-de-Seine) et l’ouverture du self gratuitement à l’hôpital Mondor (Créteil).

Celles-ci ont entraîné une plainte auprès du tribunal administratif en ce qui concerne l’hôpital Beaujon et la venue d’un huissier à Mondor). L’intersyndicale critique des “méthodes inacceptables“, “pression, répression, huissiers de police”.

Cyrienne Clerc

Selon un document de l’AP-HP remis aux agents, plusieurs schémas horaires sont possibles :

  • Le travail en 7h30 est la référence de jour. Une majorité de personnels aujourd’hui en 7h36 ou 7h50 devrait évoluer vers ce rythme.
  • Le travail en 8h45, 9h ou 10h de jour est possible pour certaines organisations dont l’activité le nécessite.
  • Le travail en 12h reste possible mais n’a pas vocation à être étendu.
  • Le travail en 7 heures est réservé aux contractuels de courte durée. Il peut être également envisagé, sous réserve des nécessités pour des situations particulières et à la demande expresse de l’agent.

L’organisation du travail en 7h30 donne droit à 15 jours de RTT, moins la journée de solidarité.

Au sein des services cliniques et médico-techniques et, dans un souci d’équilibre entre tous les agents, le fonctionnement en « équipe de jour » ou « grande équipe » sera généralisé. Ce fonctionnement suppose une anticipation des plannings qui devra être organisée.

Le travail sera organisé sur 12 semaines, permettant régulièrement une coupure de 2 jours consécutifs, en dehors des week-ends, dans la grande semaine.

Le temps de repas d’une demi-heure restera considéré comme du temps de travail effectif pour les personnels des services de soins ou exigeant une disponibilité continue. Pour les autres personnels, le temps de repas ne sera pas considéré comme du temps de travail effectif.

Pour les cadres au forfait, le nouveau régime sera de 20 jours de RTT, moins la journée de solidarité, soit le même régime que pour les équipes de direction de l’AP-HP.

 

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6 réactions

  1. Moi aussi

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  2. Faudrait peut être au courant pour faire grève !!!!!!!! Mauvaise communication des syndic

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  3. Ok et sinon parlait un peu salaire aussi , non parce que selon un rapport de je sais plus quel organisme européen nous serions les infirmiers les mieux formés d’europe et les moin bien payés, y’aurai pas moyen de demander un truc là?

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  4. “Quant aux cadres au forfait, ils n’auront plus que 20 jours de RTT….”
    Est-ce normal ??

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  5. Ils veulent faire comme a Brest, 15 rtt pour tous et 7h30 de travail par jour.

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  6. Faudrait il encore que les syndicats fassent passer l information à tout le personnel et ne parlons pas des cadres qui doivent s assurer de qui veut faire grève ou non……….

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