La Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées (Fnadepa), dont les membres appartiennent au secteur public mais aussi au secteur privé, a interrogé en septembre ses adhérents sur les absences de personnels « liées à l’obligation vaccinale », qu’il s’agisse de suspensions de contrats ou d’arrêts maladie.
Sur les 282 répondants à cette enquête flash, 94% ont au moins 90% de leurs professionnels vaccinés et près de la moitié indique n’avoir à déplorer aucune absence de ce type. Mais « 20% en comptent une, 12 % en comptent deux et 6% en comptent trois ou plus », indique Annabelle Veques, directrice de la fédération.
Le ratio de 2 à 3% de personnels absents du fait de l’obligation vaccinale, est « très très faible, observe-t-elle. Les effets de l’obligation vaccinale restent plus limités que ce qu’on pensait car nous avons eu énormément de signalements sur des difficultés RH, d’une gravité sans précédent ».
Une partie de ces absences sont constituées de suspensions dues au fait que des agents ou salariés n’avaient pas encore commencé leur schéma vaccinal au 15 septembre. « Un peu moins de 20% des structures ont un seul professionnel suspendu et 6% en ont deux ou plus », précise Annabelle Veques. Les autres absences sont soit des arrêts maladie (14% des structures en ont un et 8% en ont deux), soit des abandons de postes (dans 6% des structures), soit des démissions (16% des structures en ont une ou deux).
Très peu de suspensions
En moyenne, deux personnes sont donc absentes pour une raison liée à l’obligation vaccinale sur une structure de 50 à 100 professionnels, précise Annabelle Veques.
Cela peut suffire pour « désorganiser une équiper et rendre difficiles les journées de ceux qui restent et sont les plus motivés ». Ils sont rappelés encore plus souvent le week-end et le recours à l’intérim est devenu beaucoup plus difficile faute de candidats…
C’est d’autant plus vrai que ces absences concernent, chez les adhérents de la Fnadepa, surtout des aide-soignantes, des ASH, des AES et des AMP (60% des absences), les professionnels les plus nombreux. Les infirmières ne sont concernées qu’à 11%.
Près de 70% des structures répondantes ont indiqué qu’elles se trouvaient face à un risque de rupture d’accompagnement, 40% estiment fonctionner en mode dégradé et 25% ont indiqué avoir du fermer des lits du fait de ces absences.
En effet, elles « s’ajoutent aux tensions RH qui ne sont plus de simples tensions mais une véritable pénurie de main d’oeuvre qui touche toute nos activités, soignantes et non soignantes », insiste Annabelle Veques. Et le report de la loi Grand âge ainsi que le fait que le projet de loi de finance de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2022 ne prévoie aucun recrutement dans les Ehpad les met selon elle « dans une situation RH dramatique ». Une situation d’autant plus mal vécue sur le terrain que les équipes ont été très éprouvées et épuisées par la pandémie…
Difficultés de recrutement
Le tableau que dresse le Syndicat national des établissements et résidences privés et services d’aide à domicile pour personnes âgées (Synerpa), dépeint une situation un peu différente (mais il ne regroupe pas que des établissements d’hébergement pour personnes âgées).
A la « date fatidique » du 15 septembre, « nous sommes proches des 98-99% de salariés vaccinés » ou ayant au moins reçu une première dose et « moins de 1% des contrats ont été suspendus » soit environ 1200 personnes, indique la délégué générale du Synerpa, Florence Arnaiz-Maumé.
Soit en moyenne un salarié par Ehpad, « ce qui n’est pas de nature à déstructurer les services ». Elle n’a d’ailleurs reçu « aucune remontée » d’établissement en difficulté, précise-t-elle. Mais ces suspensions, qui aboutiront peut-être à des licenciements ou a des démissions, pèsent tout de même sur un secteur dont « le problème majeur », confirme la déléguée générale, réside dans le recrutement. « Notre secteur est en grande tension, poursuit-elle. Il faut trouver le chemin pour former plus pour que nous puissions recruter davantage. »
Les absences liées à l’obligation vaccinale seront peut-être amenées à évoluer puisqu’une nouvelle date butoir, celle du 15 octobre, approche, qui marque l’obligation pour tous les soignants, au moins, d’avoir achevé le schéma vaccinal anti covid. Peut-être que de certaines suspensions seront levées car les salariés se seront fait vacciner complètement. Mais peut-être aussi que de nouvelles suspensions seront prononcées parce que certains n’auront pas achevé le schéma vaccinal.
Géraldine Langlois
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