“Le système de santé menace de s’effondrer dans les prochains mois si des mesures d’urgence et structurelles ne sont pas prises à très courte échéance”

“Le système de santé menace de s’effondrer dans les prochains mois si des mesures d’urgence et structurelles ne sont pas prises à très courte échéance”

Une enquête menée par la conférence des présidents de commission médicale d'établissements de centres hospitaliers (CMECH) du 27 mai au 14 juin, confirme la criticité de la situation de l'hôpital public. 
Le système de santé menace de s'effondrer dans les prochains mois si des mesures d'urgence et structurelles ne sont pas prises à très courte échéance
© samrana3003 / ShutterStock

La situation et les perspectives sont “très inquiétantes” indique la conférence, à l’issue de son enquête menée auprès de Commissions médicales d’établissements (CME) et de Commissions médicales de groupement (CMG). 

Quelle que soit la région métropolitaine ou d’outre-mer, ou le type d’établissement (support de GHT ou non, 63,7% signalent une difficulté majeure actuellement au sein de leur établissement et 97,6% la pressentent d’ici à 2023“, indique l’enquête. 

La proportion de défaillances touche autant les structures d’urgence, que les services de médecine, soins de suite et réadaptation (SSR), établissements d’hébergements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), unités de soins de longue durée (USLD) et de psychiatrie, fait-elle savoir. 

Les services de périnatalité, de chirurgie et de soins critiques sont également significativement impactés et la médecine de ville arrive en tête des préoccupations, démontre-t-elle. 

Nous ne sommes pas face à une crise des urgences mais bien de l’ensemble de l’hôpital et au-delà, de tout le système de santé“, estime la conférence. 

Difficultés de recrutement

La conférence pointe notamment des difficultés “majeures” de recrutement dans les services d’urgence, importantes également dans les secteurs de périnatalité, médecine, SSR, Ehpad/USLD, psychiatrie. 

Celles relatives aux recrutement de paramédicaux arrivent en tête dans les services de médecine, chirurgie, SSR et Ehpad/USLD. 

Autre constat : les fermetures de lits se multiplient. 32% des répondants signalent des fermetures de lits en soins critiques; 20,7% en périnatalité, 44% en chirurgie, 74,1% en médecine et 45,3% en psychiatrie. 

Ces fermetures de lits, en lien avec l’absentéisme et les départs des professionnels, sont à l’origine de l’accélération des dysfonctionnements, par ailleurs chroniques, des services d’urgence“, fait savoir la conférence. Au total, ce sont plusieurs milliers de lits qui sont fermés en plus des carences habituelles et l’hôpital public a les plus grandes difficultés à admettre en hospitalisation les patients qui le nécessitent; 

Par ailleurs, l’hôpital public souffre de difficultés majeures pour faire sortir ses patients lorsqu’ils ont besoin de structures de soins de réadaptation ou médico-sociales. Les fermetures de lits y sont également fréquentes : 61,7% en SSR et 41,6% en Ehpad/USLD. 

Il en résulte des déprogrammations “toujours significatives” malgré l’absence d’impact actuel du Covid 19 (32,7% en chirurgie et 17,1% en médecine). 

Mesures urgentes dont l’augmentation de la rémunération du personnel

Les établissements ont le sentiment d’être un peu isolés face à la gestion  de cette crise“, indique l’enquête. 

Une coordination des fermetures de lits au sein de GHT n’est mise en oeuvre que pour 42,2% des répondants. Les ARS paraissent faiblement impliquées, selon l’enquête, avec une évaluation moyenne de leur mobilisation à 3,69 (échelle de 0 à 10) pour les directions centrales, et de 3,41 pour les délégations territoriales. La mobilisation estimée des autres acteurs reste “plus que timide” : 1,74 pour les cliniques privées, 1,98 pour les ESPIC et 2,63 pour la médecine de ville, laquelle étant elle-même confrontée à de fortes difficultés. 

Face à ces constats, les présidents de CME et CMG estiment que les mesures urgentes à mener pour répondre à la crise hospitalière concernent l’augmentation substantielle des rémunérations du personnel paramédical et du personnel médical. Plus de la moitié estiment que l’effort de l’ensemble des revalorisations devrait viser une augmentation globale des rémunérations de 20 à 30% pour être acceptables. 

Ils demandent aussi la garantie de recrutements “pour améliorer l’adéquation entre le nombre de personnels soignants et la charge en soins des patients“, une deuxième phase d’investissement dans les hôpitaux publics, la prolongation de la garantie de financement, l’accentuation de la médicalisation de la gouvernance et la diminution drastique de la charge administrative. 

Rédaction ActuSoins

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Une réaction

  1. Revoir les rémunérations certes mais également les reprises d ancienneté et donc la reconnaissance des expériences requises car j ai travaillé pendant 34 ans et suite à un licenciement économique j ai retrouvé un travail en milieu hospitalier publique avec CDI au bout d un an mais sans reprise d ancienneté avec l impression de régresser dans un métier au départ passionnel et qui au fil du temps est devenu dévalorisant humainement et sans aucune reconnaissance alors que nous travaillons auprès d êtres humains et non des machines …..

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