La défenseure des droits en faveur d’un ratio minimal de personnel et d’une revalorisation des parcours professionnels en Ehpad

La défenseure des droits en faveur d’un ratio minimal de personnel et d’une revalorisation des parcours professionnels en Ehpad

Dans un rapport sur les "droits fondamentaux des personnes âgées accueillies en Ehpad", la défenseure des droits, Claire Hédon, se déclare favorable à un ratio minimal de 0,8 équivalent temps plein de personnel par résident et à la revalorisation des carrières.

La défenseure des droits en faveur d'un ratio minimal de personnel et d'une revalorisation des parcours professionnels en EhpadDans son rapport, la défenseure des droits constate que le droit à l’accompagnement individualisé et adapté en Ehpad, est compromis par le manque de moyens, humains et financiers, des établissements.

Même certains soins, comme ceux qui relèvent de la toilette, sont organisés dans une logique comptable pour réduire les effectifs du personnel“, indique le rapport, qui souligne “un décalage important entre les besoins des résidents et les effectifs réellement proposés par les Ehpad“. 

La présence humaine – mesurée à travers le taux d’encadrement –  est largement insuffisante pour une prise en charge respectueuse des droits du résident. Ces taux d’encadrement ne sont pas satisfaisants et ne correspondent pas aux besoins réels de prise en charge. De plus, le ration comprend le personnel soignant mais aussi le personnel administratif de l’Ehpad, qui n’accompagne pas directement les résidents”, considère la défenseure des droits. 

Manque d’attractivité

Elle pointe par ailleurs un “manque d’attractivité des métiers du secteur du grand âge (conditions de travail difficiles, salaires trop faibles, manque de reconnaissance, formation insuffisante…)“.

Résultat? “Des difficultés chroniques en matière de recrutement”. “Les établissements se voient dès lors trop souvent contraints d’embaucher du personnel non formé et non qualifié“. 

L’absence de formation continue du personnel, notamment en matière de lutte contre la maltraitance se surajoute à ces difficultés, indique le rapport. “Or, la formation des professionnels sur des sujets tels que les spécificités du public accueilli, la bientraitance, la douleur…permet de répondre de manière plus adéquate aux besoins des personnes accompagnées. Elle favorise une consolidation des compétences et des pratiques professionnelles sur les aspects complexes de l’accompagnement“. 

Glissements de tâches et difficultés d’accès aux aides techniques

Ces manquements ont des conséquences qui doivent faire l’objet “d’une vigilance particulière“, pointe la défenseure des droits. 

Déjà, parce que le glissement de tâches est présent dans plusieurs établissements. “Il est fréquent d’observer des aides-soignants effectuant des actes infirmiers, des aides médico-psychologiques exécutant des tâches d’aides-soignants au lieu d’animer des activités culturelles, sociales, des loisirs, ou encore des ‘dames de compagnie’ se substituant au personnel de l’établissement (aide au repas, toilettes, changes), voire même s’immiscent dans les soins aux résidents, sans aucun contrôle de la part de certaines directions d’établissement“. 

Ces glissements de tâches sont facilités par les nombreuses défaillances dans la gestion des ressources humaines, comme le manque d’élaboration des fiches de poste ou leur imprécision, la non vérification des diplômes, un défaut de planning, des entretiens annuel d’évaluation insuffisants et non formalisés, comme le soulèvent certaines ARS dans leur contribution écrite au Défenseur des droits. 

Ensuite, parce que la protection du résident “nécessite, tout d’abord, la satisfaction de ses besoins les plus fondamentaux“. Parmi ces besoins : la sécurité alimentaire. 

S’agissant de l’organisation de la distribution des repas, selon les informations transmises à la défenseure des droits par plusieurs ARS, certains Ehpad s’exposent à des risques en ne disposant pas de protocoles définissant les échanges entre l’équipe de cuisine, le diététicien et les services sécurisant la chaîne alimentaire, “notamment pour les personnes qui doivent suivre des régimes spéciaux.” 

La défenseure des droits a pu également relever que l’alimentation proposée aux résidents n’est pas toujours adaptée à leur degré d’autonomie. 

Par exemple, certains proches de résidents regrettent que les repas soient servis moulinés ou mixés plutôt qu’une aide humaine soit octroyée au résident qui ne peut plus couper seul ses aliments“. 

Enfin, la défenseure des droits constate des “difficultés récurrentes” concernant l’obtention, la réfection ainsi que l’entretien des aides techniques nécessaires à la compensation du handicap ou de la perte d’autonomie (lunettes, appareils auditifs, prothèses dentaires…) de nature à porter atteinte à la dignité et à l’autonomie des personnes concernées. 

Rédaction ActuSoins

Note de la rédaction : 

Le document de 68 pages liste tous les droits de la personne en Ehpad : libre choix, droit à une prise en charge et à un accompagnement adaptés, droit à la santé, liberté d’aller et venir, droit à la vie privée, à l’intimité et au maintien des liens familiaux, droit à la propriété, droit au recours effectif et à la protection. La défenseure des droits fait 64 recommandations au total, qui s’adressent aux ministères chargés de la santé, de l’économie, de l’intérieur, aux ARS, aux conseils départementaux, et à la Haute autorité de santé. 

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7 réactions

  1. Dans l’ehpad médicalisé du centre d’actions sociale de la ville de Paris où je travaille, j’ai 108 résidents et je suis toute seule.

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  2. Dans un ehpad médicalisé avec une unité alzheimer du centre d’actions sociales de la ville de Paris où j’exerce comme infirmière, nous avons trois roulements: 7h à 14h42mn, deux infirmières, 13h38mn à 21h20mn une infirmière ceci pour 108 résidents. Un infirmier de nuit pour deux ehpad. Lorsque nous nous plaignons des conditions de travail, la direction nous répond que le quota est déterminé par l’ARS

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  3. Désormais retraitée depuis 1 an et ayant exercé comme soignante pratiquement toute ma carrière en Ehpad ou maison de retraite non médicalisée je n’ai pu que constater le peu d’avancée dans la prise en charge depuis mes débuts en 1978 nous en sommes toujours à courir après le temps et effectivement à travailler de façon souvent maltraitante afin de respecter les horaires. Les résidents eux ne peuvent que subir ce qui pour nous soignants est terrible, le profit pourtant n’est pas compatible avec l’humain alors pourquoi est ce accepté ?

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  4. C’est normal puisque tout les responsables des ehpad ,ne laissent pas les bon éléments travail tranquillement, et avoir de la considération à leurs efforts ,et de ne pas se confier au ragots des uns aux autres des personnels non qualifiés ASH, et même des aides soignantes avec une mentalité de critique vers leurs collègues les plus sérieux,

    Travail dans un climat de conflit en permanence, sa donne pas d’envie de travailler dans ce milieu, ils ont resté toujours sur tu sais tu travaille avec des femmes, tu sais.
    C’est malheureux de ne pas rester positif, et de se concentrer sur la présent charge avec dignité les personnes âgées.

    M.David kellel

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  5. On nous bombarde de propositions de placements financiers rentables à 6 pour cent dans les Epadh, le personnel soignant des Epadh crie en vain misère depuis des années.
    Chercher le rapprochement .
    Ce rapport de madame le Défenseur des Droits décrit parfaitement les problèmes, course à la rentabilité au détriment des soins spécifiques au grand âge…
    La crise Covid a exacerbé les carences…On a préféré enfermer les patients plutôt qu’ embaucher.
    Les soignants arrivent, dévoués ,mais ne restent pas, écoeurés de participer à une maltraitance banalisée.
    Si les conditions de travail étaient enfin améliorées, le personnel serait heureux d’exercer ce métier de passion déçue..
    Salaires , formation certes , surtout moyens de s’occuper des résidents avec plus humanité…

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  6. On parle de tout le monde sauf des ash à qui pourtant on demande énormément de choses, sans aucune reconnaissance.

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