D’après les données de l’Assurance maladie, 1.5 million de personnes sont touchées par une insuffisance cardiaque en France et 120 000 nouveaux cas sont recensés chaque année. « Avec le vieillissement de la population, de plus en plus de personnes pourraient être amenées à développer une insuffisance cardiaque, en sachant qu’il y a eu une hausse de 25 % de nouveaux cas en quatre ans », a fait savoir Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée de l’Assurance Maladie, lors d’une conférence de presse.
L’insuffisance cardiaque représente la première cause d’hospitalisation après 65 ans, et provoque 70 000 décès tous les ans. Pourtant, près de 50 % des patients hospitalisés pour une insuffisance cardiaque décompensée présentaient des signes et des symptômes d’appel depuis plus de 15 jours et 1/3 depuis plus de deux mois avant l’admission. L’hospitalisation était donc évitable…
Eviter les décompensations et identifier les risques
Face à ces données, en cette rentrée, l’Assurance maladie a décidé, dans le cadre de sa nouvelle campagne d’accompagnement au changement, de cibler les patients insuffisants cardiaques déjà connus, afin de promouvoir les quatre réflexes principaux à adopter pour mieux vivre avec la maladie et éviter une décompensation : faire de l’exercice quotidiennement, se peser régulièrement, être observant (respecter son traitement et ses rendez-vous médicaux), ne pas saler son alimentation pour éviter la rétention d’eau (campagne EPON).
En parallèle de cette action, l’Assurance maladie déploie depuis 2021 des campagnes afin de répondre à deux enjeux majeurs : celui du diagnostic et du dépistage rapide, et celui de la mise en place d’un parcours de soins pour permettre aux patients de vivre le plus longtemps possible en bonne santé.
Elle s’est ainsi fixée pour objectif de contribuer à identifier les patients à risque de développer une insuffisance cardiaque en multipliant la diffusion de la campagne permettant de reconnaître les quatre signes d’alerte : essoufflement inhabituel, prise de poids rapide, œdème et fatigue excessive (EPOF). « Combattre l’errance diagnostique est un premier défi notamment en faisant connaître la maladie », a soutenu le Dr Emmanuelle Berthelot, praticien hospitalier, cardiologue à l’hôpital Bicêtre (APHP), présidente du groupe Insuffisance cardiaque et cardiomyopathie de la Société française de cardiologie (SFC). Aujourd’hui, au gré de la diffusion des campagnes, 43 % des séniors sont en capacité de distinguer les signes, soit 12 points de plus par rapport à la première vague de campagne en 2022.
Une communauté d’acteurs mobilisés
Autre défi : créer des parcours de soins visibles et identifiés sur le territoire avec les structures de ville (maisons de santé, centres de santé, cabinets), les Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et Dispositifs d’appui à la coordination (DAC) ou encore les établissements de soins. Dans le cadre de cette approche populationnelle, l’Assurance maladie participe ainsi au déploiement de dispositifs territoriaux visant à mettre en place un parcours patient efficient dans le but de réduire les hospitalisations.
En complément des structures d’exercice coordonnées – considérées par l’Assurance maladie comme des modèles organisationnels adaptés pour prendre le relai des patients en sortie d’hospitalisation -, de nouveaux métiers ainsi que de nouvelles organisations et solutions technologiques sont encouragés à se développer pour resserrer les maillages de l’offre de soin autour du patient. Parmi eux, la pratique avancée avec la création d’un forfait annuel versé au médecin traitant en fonction du nombre de patients orientés vers un infirmier en pratique avancée (IPA) qui entrera en vigueur le 1er janvier 2025, la télésurveillance ou encore le service Prado.
Les Infirmiers spécialisés en insuffisance cardiaque
L’Assurance maladie entend aussi miser sur l’entrée dans le droit commun d’une expérimentation menée autour du métier d’infirmier spécialisé en insuffisance cardiaque (ISPIC), au centre de la prise en charge et de la coordination.
Pour pouvoir exercer, l’infirmier doit avoir trois ans d’expérience, dont un an en cardiologie, puis suivre une formation à savoir un Diplôme interuniversitaire (DIU) insuffisance cardiaque ainsi que celle attachée au protocole de coopération. Il peut aussi s’agir d’IPA qui, en fonction de leur expérience, doivent suivre un complément de formation. « Cette expérimentation va être intégrée dans le droit commun, avec la rédaction d’un cahier des charges à respecter », a fait savoir le Dr Philippe Tangre, médecin conseil au département des pathologies chroniques à la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam). Théoriquement les infirmiers hospitaliers seront davantage concernés mais si un infirmier libéral souhaite s’investir dans la prise en charge de l’insuffisance cardiaque en devenant ISPIC, il le pourra en respectant le cadre défini par le cahier des charges. »
Laure Martin
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bonjour
encore un bel acronyme…il se pique..pardon ISPIC…!!!!!
le désignant IDE disparait complètement de ces nouveaux sigles , toujours à différencier et catégoriser , en limitant toujours plus les conditions d’accès aux “spécialités “.
bientôt plus que des diplômes IPA ????
attention à ne pas y perdre notre humanité.