Infirmiers et étudiants : comment prêter main-forte dans les centres de vaccination ?

Infirmiers et étudiants : comment prêter main-forte dans les centres de vaccination ?

La campagne de vaccination contre la covid bat son plein, et de nombreux infirmiers, qu’ils soient libéraux, salariés, retraités ou même étudiants, se demandent comment faire pour y participer. La réponse avec les responsables des centres de vaccination.
Nicolas Fagot / ville d'Issy-les-Moulineaux
© Nicolas Fagot / ville d’Issy-les-Moulineaux

Le vaccin contre la covid, c’est la lumière au bout du tunnel. Une lumière vacillante, certes, mais qui constitue le moins fragile de nos espoirs de sortir de la crise sanitaire.

Alors, malgré ses débuts quelque peu chaotiques, il est naturel que la campagne d’immunisation démarrée en janvier attire les bonnes volontés chez les infirmiers : bien des professionnels veulent, sur leur temps de travail ou sur leur temps de repos, prendre part à ce qui pourrait être l’assaut final contre l’épidémie. Reste à savoir comment s’y prendre.

« C’est très simple, il suffit de m’appeler ou de m’envoyer un mail », explique Jeanne-Yvonne Picaud, directrice du Centre communal d’action sociale (CCAS) d’Issy-les-Moulineaux, dans les Hauts-de-Seine, qui chapeaute un centre de vaccination couvrant aussi la commune voisine de Vanves. « Les infirmiers savent qu’un centre a ouvert, et sont nombreux à proposer leurs services », se félicite-t-elle.

Même simplicité à l’autre bout de la France, du côté de Carpentras, dans le Vaucluse, où le l’hôpital et la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) du Comtat Venaissin ont ouvert leur centre au mois de janvier. « Les infirmiers peuvent s’inscrire soit via un numéro de téléphone qui redirige vers la coordinatrice de la CPTS, soit via un groupe WhatsApp que je gère, soit via le site internet de la CPTS », explique Laurene Azaïs, Idel et trésorière de la CPTS.

United colors of vaccination

Nicolas Fagot / ville d'Issy-les-Moulineaux
© Nicolas Fagot / ville d’Issy-les-Moulineaux

C’est donc en se renseignant auprès du centre de vaccination le plus proche que les soignants pourront découvrir comment se rendre utiles. Mais au fait, qui sont les infirmiers qui vaccinent ? « Il y a des libéraux, des retraités, des salariés qui viennent sur leur jour de congés… », énumère Jeanne-Yvonne Picaud. « 90 % sont des Idels », affirme de son côté Laurence Azaïs.

Côté rémunération, tout a été prévu dans un arrêté publié au Journal officiel le 5 février dernier. Les infirmiers libéraux ou salariés perçoivent un forfait de 220 euros (avant charges, ndlr) par demi-journée de quatre heures (240 euros les samedis après-midi, dimanches et jours fériés), ou de 55 euros par heure si leur intervention est d’une durée plus courte (60 euros les samedis après-midi, dimanches et jours fériés).

Les infirmiers retraités, eux, doivent se contenter d’un forfait de 24 euros par heure entre 8 heures et 20 heures, montant porté à 36 euros par heure s’ils exercent entre 6 heures et 8 heures ou entre 20 heures et 23 heures, et à 48 euros par heure s’ils interviennent la nuit, les dimanches ou les jours fériés.

 

Le cas particulier des ESI

L’arrêté prévoit même un forfait de 12 euros par heure (24 euros les dimanches et jours fériés) pour les Étudiants en soins infirmiers (ESI) de 3e année. Sauf que pour l’instant, cette disposition reste assez théorique. « Nous avons eu des rendez-vous avec certaines ARS [Agences régionales de santé, ndlr], qui envisagent de demander aux ESI de se mobiliser, mais pour l’instant rien n’est mis en place parce qu’il n’y a pas assez de doses », explique Thomas Hostettler, secrétaire général de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi).

Celui-ci ajoute que les ESI pourraient être mobilisés de deux façons : soit sous forme de vacation, comme prévu par l’arrêté du 5 février, soit dans le cadre de leur stage. Il ajoute que dans ce deuxième cas de figure, la Fnesi sera « très vigilante, car le but d’un stage, c’est qu’il soit formateur, or il n’est pas sûr que vacciner 24 heures sur 24 soit l’activité la plus formatrice qui soit ».

Autre spécificité liée aux ESI : celle de la responsabilité de ces professionnels en formation. « On a bien sûr posé la question, rassure Thomas Hostettler. Mais étant donné qu’il y aura forcément un membre du corps médical pour encadrer, la responsabilité sera soit celle de l’employeur, soit celle de l’étudiant et de son encadrant. »

Au-delà de ces questions d’organisation, il faut surtout souligner l’extraordinaire élan de la profession. « Le bouche-à-oreille a très bien fonctionné, et pour l’instant, nous n’avons pas de problème pour remplir les plannings », se réjouit Jeanne-Yvonne Picaud. « Les infirmiers sont très mobilisés, on a beaucoup de demandes », abonde Laurence Azaïs. 

Adrien Renaud

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