Aider financièrement les infirmiers libéraux qui veulent devenir infirmiers en pratique avancée n’est pas le rôle des conseils départementaux « mais celui de l’État, confirme Jean-Carles Grelier, vice-président du Département de la Sarthe, chargé de la solidarité, de l’autonomie et de la santé. Mais ce sont les collectivités locales qui sont en première ligne en termes d’attractivité médicale et d’accès aux soins ».
Le conseil départemental s’est engagé dans l’aide aux IPA après avoir été sollicité à plusieurs reprises par des infirmiers, notamment libéraux, qui doivent cesser leur activité pendant la durée de la formation et perdent ainsi des revenus, explique-t-il.
Le Nord a aussi pris cette décision, en 2022, après des sollicitations de même nature. « Nous avons beaucoup de contacts avec les CPTS et certains nous interpellaient en disant que des infirmiers libéraux voulaient partir en formation d’IPA mais que l’aide financière de l’ARS ne suffisait pas à couvrir la perte de rémunération liée au temps passé en formation », rapporte aussi Barbara Coëvoët, vice-présidente du conseil départemental du Nord chargée de la santé et de la prévention.
Or ces collectivités comptent beaucoup sur les IPA pour améliorer l’accès aux soins des habitants et libérer du temps aux médecins de leurs territoires. « Il faut décharger les médecins des tâches qui peuvent incomber aux IPA pour qu’ils puissent se recentrer sur la clinique », insiste l’élue nordiste. « Comme beaucoup, nous sommes confrontés au manque de médecins et les IPA, dans le cadre des délégations de tâches, peuvent rendre des services aux patients », estime aussi le vice-président sarthois.
Jusqu’à 12 000 € par an
Les montants des aides départementales sont très variables.
Dans la Sarthe, le montant voté l’année dernière est particulièrement élevé : 24 000 € pour les deux années que dure le master IPA, soit 12 000€ par année. Il a été défini « en fonction des besoins exprimés », précise Jean-Carles Grelier.
Dans Nord, l’aide s’élève à 10 000 €, soit 5 000 € par année, tandis que l’Oise verse 15 000 € (5 000 la première année et 10 000 la seconde), l’Ain 12 000 € (6 000 € par an). Quant à l’Ardèche, elle propose une aide de base à 4 000 € qui peut être augmentée de 2 000 € si l’infirmier choisit la mention « pathologies chroniques stabilisées » ou la mention « santé mentale et psychiatrie » et de 1 000 € supplémentaires « si aucun autre accompagnement financier n’a été accepté ».
A part dans ce dernier cas, les aides départementales se cumulent avec l’aide conventionnelle, toute récente, de 15 000 (17 000 dans les DROM) et celle versée par les ARS, dont les montants varient d’une région à l’autre.
Les départements ont adopté des critères d’éligibilité très proches. Leur aide s’adresse aux infirmiers libéraux. Notamment parce que leur formation n’est pas financée à la même hauteur que celle des IDE salariés, insiste l’élu sarthois. Les Idel candidats doivent aussi, toujours, s’engager à rester travailler dans le département où ils ont reçu l’aide.
L’Aude demande ainsi qu’ils s’engagent à travailler cinq ans en libéral ou en tant que salarié d’une MSP ou d’un SSIAD.
La Sarthe exige la même durée d’exercice post formation, en libéral, dans une ESP, en « assistance d’un médecin spécialiste libéral » ou dans un service d’urgence en établissement de santé ou un centre hospitalier de proximité. Même durée d’exercice libéral exigée dans le Nord ainsi que dans l’Oise, qui demande également que l’étudiante IPA effectue ses stages dans le département. Dans l’Ain, la durée d’exercice local demandée est de trois ans, en libéral ou en contrat avec un médecin libéral, « si possible avec une maison de santé pluridisciplinaire ».
Contrepartie normale
Pour Jean-Carles Grelier, « c’est une contrepartie normale » à une telle aide financière. « Il faut avoir un projet de soins qui correspond aux besoins du territoire », confirme Barbara Coëvoët. Si le but de l’infirmier est d’aller exercer en établissement hospitalier, ce n’est pas notre optique. »
Dans son département du Nord, 11 IDE ont candidaté en 2022 et cinq étaient éligibles. Les aides qui leur sont allouées correspondent aux 50 000 € budgétés par la collectivité pour cette première année mais elle ne s’interdit pas d’augmenter cette enveloppe pour aider davantage d’infirmiers par la suite.
Dans la Sarthe, où l’aide n’existe, ici aussi, que depuis un an, une IDE a bénéficié de l’aide à la formation IPA. Le Département de l’Oise offre aussi aux étudiants IPA un accompagnement personnalisé afin de les guider dans leur recherche d’un lieu d’installation.
Géraldine Langlois
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