En 2007, les infirmières finlandaises obtiennent plus de 20% d’augmentation grâce à un nouveau mode d’action : la démission collective. Une forme de lutte qui trouve peu d’écho en France.
« L’Union fait la force » : sa devise, Tehy, principal syndicat finlandais des personnels de santé, ne l’a pas volé. Son dernier et spectaculaire fait d’arme remonte à 2007. Cette année-là, en Finlande, les conventions collectives des personnels communaux doivent être renouvelées. Les collectivités proposent une augmentation globale de 9 % sur deux ans et demi. Très bien pour l’ensemble des syndicats de la fonction publique territoriale, trop peu pour Tehy. Depuis plusieurs années, les infirmières demandent en vain un rattrapage de leurs salaires par rapport à ceux des autres secteurs.
12 800 démissions dans la balance
«Le conseil exécutif de Tehy a alors choisi de lutter par le biais d’une démission collective car les grèves des années 1980 et de 1995 n’avaient pas donné grand chose», raconte Sari Koivuniemi, membre du syndicat. En effet, lors des précédents mouvements, les grévistes ont dû travailler pour assurer les urgences. Cette fois, Tehy demande aux infirmières de lui envoyer leur lettre de démission avec effet le 19 novembre. Quelque 12 800 professionnelles répondent à l’appel ! Le bras de fer est engagé.
Les communes font une nouvelle offre de 15 % sur deux ans. Réponse : toujours insuffisant. Les hôpitaux commencent à annuler certaines opérations. Des femmes enceintes sont envoyées en Suède. Le 16 novembre, le Parlement adopte une loi exceptionnelle permettant de réquisitionner les infirmières démissionnaires. Mais la pression fait céder la Fédération de communes. A la veille de la démission collective, elle accorde une augmentation de 22 à 28% sur quatre ans (environ de 350 à 650 euros par mois) ainsi qu’une prime de Noël annuelle de 270 euros. «Ce mode d’action s’est révélé vraiment efficace. Les infirmières ont été satisfaites. Mais l’accord doit s’achever en 2011 et nous ne sommes pas encore certain de ce que cela va donner au bout du compte», explique Sari Koivuniemi.
Des Françaises pas assez syndiquées
Une initiative qui pourrait donner des idées à leurs consœurs françaises ? «C’est une forme de lutte très originale. Nous l’avions suivi avec attention et nous avions même invité des représentants de Tehy en France pour en discuter. Techniquement, il serait possible de faire la même chose ici, mais mentalement non. Ce type de mouvement est trop éloigné des nôtres pour le transposer. Nous sommes davantage dans l’action physique», explique Françoise Geng de la CGT Santé Action sociale. Pour la présidente de la Coordination nationale infirmière, ce n’est pas la seule raison d’une impossible démission collective des professionnelles françaises. «Les infirmières ne sont pas dans une dynamique solidaire. En France, seules 5% sont syndiquées et nous n’arrivons pas à
créer un vrai rapport de force », déplore Nathalie Depoire. Elle note tout de même «qu’il suffirait d’une étincelle pour déclencher un mouvement de masse».
Judith Korber
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Est ce que vous savez combien gagne une ide en finlande ?
En France, l’argument est que l’Etat ne peut se permettre d’augmenter les IDE car, dans la Fonction Publique, elles sont trop nombreuses et cela représenterait un trop gros budget, mais de l’argent pour d’autres choses plus futile il y en a !
Dans le secteur privé, il y a des actionnaires, comme dans les usines, donc ce principe finlandais pourrait s’appliquer, il faudrait sans doute diminuer les dividendes et là est le problème ! Trop peu de syndicats consacre des actions pour les IDE du privé, trop peu d’IDE du privé sont syndiquées aussi.
Actuellement, de part la politique et (peut-être) la crise, on assiste à un individualisme. Chacun a peur de perdre son job, mais en y réfléchissant, nous sommes en pouvoir de force. Si l’ensemble des IDE présentait sa démission contre une révision de sa grille salariale, les actionnaires seraient bien obligés de céder. On manque d’IDE et si individuellement, l’une d’entre nous se retrouvait virée, nombreux sont les établissement à la recherche d’IDE. Nous sommes une denrée rare, nous devrions ne plus baisser l’échine et nous faire reconnaître à la hauteur de nos savoirs et de nos responsabilités (accrue dans le privé par rapport au public).
Bravo aux meneurs du syndicat finlandais !