Des IFSI privés ? La FNESI est contre

Des IFSI privés ? La FNESI est contre

La formation est plus que jamais au coeur des thématiques infirmières. A l’occasion du salon infirmier, la FHP a réitéré ses propositions : l’abandon des quotas d’entrée en première année d’IFSI et la possibilité pour l’hospitalisation privée de créer des nouveaux Institut de formation en soins infirmiers. Réactions mitigées de la FNESI.

Des IFSI institut de formation en soins infirmiers privés ? La FNESI est contre“Sur plus de 30 000 candidats, moins de 28 000 seront admis en IFSI et 10 % abandonnent leurs études en cours”, note la FHP.

« Les hôpitaux, publics et privés confondus, font face à une pénurie de personnel paramédical, alors que les jeunes peinent à trouver un emploi. Or la profession d’infirmier est au cœur de notre activité. La santé peut être un secteur porteur en termes de création d’emplois qualifiés, pour peu qu’on fasse tomber les barrières à l’entrée et que l’on puisse mettre en place une véritable voie de promotion des salariés en développant l’ascenseur social via des équivalences de formation », affirme Lamine Gharbi, président de la FHP.

La fédération estime que la vague de départs à la retraite “aggrave une pénurie de main-d’œuvre qualifiée et entraîne une concurrence acharnée entre établissements pour recruter et conserver leurs personnels infirmiers”.

“La santé peut être un secteur porteur en termes de création d’emplois qualifiés, pour peu qu’on fasse tomber les barrières à l’entrée et que l’on puisse mettre en place une véritable voie de promotion des salariés en développant l’ascenseur social via des équivalences de formation”, affirme le président de la FHP, Lamine Gharbi, cité dans le communiqué.

Oui à l’abandon des quotas, non à la sélection par l’argent

La Fédération Nationale des Etudiants en Soins Infirmiers (FNESI) partage cet objectif de “rendre accessible les IFSI en supprimant les quotas d’entrée”, indique, à ActuSoins, Irving Montorier, 1er vice président en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche de la FNESI.

“Il faudrait un système similaire au système de voeux en admission post-bac à l’université. Cela permettrait d’éviter la très forte mobilité géographique en sortie des IFSI car actuellement, 64 % des étudiants infirmiers ne travaillent pas dans la région où ils ont fait leurs études”, explique-t-il.

Pour ce responsable étudiant, l’abandon des quotas devrait se faire dans le cadre d’une “réorganisation des études avec des troncs communs pour les étudiants en santé afin d’aménager des passerelles dans le cadre du LMD et de favoriser les changements de filière et d’éviter le gâchis liés aux mauvaises orientations au départ”.

En revanche, la FNESI se prononce contre les IFSI créés par l’hospitalisation privée. “Il n’est pas question de remplacer la sélection actuelle par quotas par une sélection par l’argent”, s’offusque Irving Montorier.

Actuellement un seul IFSI privé existe en France aujourd’hui, en Languedoc-Roussillon et “les demandes de création d’IFSI privés sont systématiquement refusées”, indique la FHP.

“Les établissements de santé privés participent à la formation des élèves en soins infirmiers en constituant notamment une réserve de terrains de stages indispensable au bon déroulement des cursus. Or malgré ce rôle prépondérant, leur juste place dans le cursus de formation n’est aujourd’hui pas reconnue”, indique la FHP qui demande “à intégrer les instances de formation, notamment les commissions pédagogiques”.

Autre revendication de la FHP :  développer la promotion des salariés en facilitant l’accès à la formation d’IDE pour une personne ayant obtenu le diplôme d’aide-soignant.

“Une voie possible pour rétablir l’ascenseur social serait de prévoir des dispenses plus importantes de formation. Ainsi, par exemple, la 1ère année de formation IDE donne l’équivalence du diplôme d’aide-soignant (DEAS). Pourquoi ne pas prévoir que le bénéficiaire du DEAS ait un accès direct à la 2ème année de formation IDE ?”, demande la FHP.

Rédaction ActuSoins