Fin de vie : une infirmière aide les patients avec l’art-thérapie

Fin de vie : une infirmière aide les patients avec l’art-thérapie

 Aider les patients en fin de vie avec l’art thérapie, est la mission de Florence Girard, infirmière et art-thérapeute en Equipe mobile douleur et soins palliatifs au CHU de Toulouse. Les infirmières ont selon elle un rôle fondamental à jouer pour aider au mieux le patient au-delà du soin technique.

©DR Florence Girard, Infirmière et art-thérapeute.
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Florence Girard, IDE et art-thérapeute.

 « C’est le prendre soin qui est important », a souligné Florence Girard, lors du Salon infirmier. Il y a encore quelques années, le recrutement en soins palliatifs était soumis à l’obtention d’un DIU.

« Mais avec la crise et le problème de la santé financière des hôpitaux, les soins palliatifs deviennent moins prioritaires et moins spécifiques, et désormais le DIU n’est plus nécessaire », regrette-t-elle.

Il n’empêche que selon l’infirmière, la prise en charge du patient doit être physique, psychique, sociale et spirituelle. « Ces quatre éléments font partie du prendre soin », estime Florence Girard.

Pour approcher le patient, il faut le connaitre, réellement, car « sa pathologie le bouscule et renverse ses certitudes, l’équilibre de sa vie est perturbée, son image corporelle est modifiée, son estime de lui est en baisse et sa confiance en lui s’efface ». Il faut l’aider à surmonter son angoisse et ses craintes, et à trouver des ressources pour continuer.

 Création artistique

« Le décret de compétence infirmière encourage les infirmières à se former tout au long de la vie et à être en quête d’excellence », fait savoir Florence Girard.

L’art thérapie, l’hypnose ainsi que les soins palliatifs parlent tous du prendre soin de la personne au-delà du soin technique qui ne doit cependant pas être négligé.

« Ce sont des armes et outils précieux qui remontent à la nuit des temps, qui ont fait leur preuve et qui ont leur place à l’hôpital », estime-t-elle. L’art-thérapie se fonde et travaille sur le processus de création artistique, « ce qui veut dire qu’on s’intéresse au trajet qu’il y entre la douleur qu’a ressenti le patient et le média sur lequel il va le transposer », explique-t-elle.

Il n’y a pas de souci de résultat. L’art-thérapie interroge l’art et est adaptable à tous les publics. Elle est relation d’aide, empathie et écoute. Elle n’est pas miraculeuse mais participe au prendre soin.

« Le médiat va poser la souffrance, le patient va la retravailler, l’adoucir, lui donner une autre forme plus positive en flirtant avec l’imaginaire, la symbolique et les émotions », ajoute-t-elle.

 Prendre soin

Le but du thérapeute est de sortir le patient de son deuil pour l’amener vers quelque chose de positif. Il est juste celui par qui l’expression peut prendre forme. La première séance (ainsi que l’ensemble de la prise en charge) se déroule sur prescription médicale, et rien ne se prévoit à l’avance.

« Je me base sur l’expérience de la personne pour trouver des solutions, rapporte Florence Girard. On la replace au centre du soin. Il faut être dans le lâcher prise. Cela n’enlève pas la douleur mais change sa perception. Avec l’hypnose c’est la même chose. »

Et de conclure : « Nous infirmières, notre devoir est de soigner sans oublier de prendre soin. Souvent les infirmières disent qu’elles n’ont pas le temps, mais il faut le prendre, car le prendre soin peut soulager la violence de la maladie, aider à combler l’immensité de la solitude du patient que nous constatons et déplorons trop souvent. »

Laure Martin

Pour aller plus loin : les formations en Art Thérapie de nos partenaires

 

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