Sophie Chaurette, maître-chien (Montréal)
« J’ai été infirmière pendant 20 ans, dans un centre hospitalier, en orthopédie, en urgence. J’ai également fait de la garde médicale pour la gestion de crise en soins palliatifs.
J’ai adoré exercer ce métier en raison de l’adrénaline et de la diversité qu’il apporte. Mais j’ai arrêté après 10 ans d’exercice en soins palliatifs car le système m’a ?tuée? : augmentation des tâches, hiérarchie, heures supplémentaires non payées. Quitte à faire un burn out, autant arrêter.
J’ai donc regardé ce que je pouvais faire d’autre. Comme j’ai toujours entraîné et éduqué mes chiens, j’ai évalué ce secteur, étudié la demande et j’ai décidé de suivre une formation pour être maître-chien.
J’ai ouvert ma pension familiale en septembre 2011. Je reçois les chiens dans ma pension, je donne des cours et je vais chez les gens pour éduquer leur animal, faire du dressage. A ce jour, j’ai une vingtaine de clients. Ma famille m’a soutenue dans ma démarche.
Nous savions que cela allait entraîner une baisse de revenu, mais mon conjoint a approuvé. J’ai quand même gardé des gardes médicales un weekend sur deux sur appel, pour maintenir une certaine stabilité financière et garder mon titre d’infirmière.
Mais mon entreprise fonctionne beaucoup mieux que ce que je pensais. Mes anciennes collègues m’ont soutenu et m’ont dit qu’elles auraient aimé avoir le culot de faire ce que j’ai fait. »
Karine Pesquera, thanatopracteur
« J’ai été infirmière pendant 11 ans, en Ehpad, en intérim, en libéral et dans les structures de soins palliatifs au domicile des patients. J’ai donc beaucoup côtoyé la mort et les toilettes mortuaires.
Ce métier me plaisait, je l’ai exercé avec plaisir et joie car j’ai cette nature à faire ce qui me passionne. Mais j’ai décidé de changer de métier parce que son exercice a changé. Dans ma pratique, j’ai eu une charge de travail importante. J’ai été à bout physiquement et mentalement.
Parallèlement, j’ai eu trois décès de proches en deux ans. Cela m’a beaucoup déstabilisée et m’a ramenée à la problématique de la mort et des pratiques de la fin de vie. Je me suis questionnée sur ce que je voulais et pouvais faire, et j’ai trouvé le métier de thanatopracteur.
J’ai donc fait une école d’où je suis sortie diplômée en 2000. Maintenant, je fais de l’embaumement des défunts qui consiste en la ponction du sang et des liquides du corps humain dans le but de le conserver dans de bonnes conditions d’hygiène et d’esthétique afin que la famille garde une belle image du défunt.
J’adopte un processus de détachement comme je le faisais sur les corps vivants afin de procéder aux gestes techniques invasifs. J’ai concilié mes deux métiers pendant ma première année d’exercice jusqu’à avoir une clientèle suffisante. Mais je continue à donner des formations sur la toilette mortuaire aux infirmières, c’est ma façon de ne pas couper les ponts avec le métier. La thanatopraxie est un métier qu’il faut exercer avec l’amour de l’humain. Cela demande beaucoup d’énergie et un bon équilibre psychique. »
Sonia Merimi, directrice de clinique
« Je suis entrée à l’Ifsi à 24 ans après avoir préalablement fait des études en information et communication. J’ai travaillé dans de nombreux établissements et notamment dans une maternité où j’ai pris les fonctions d’infirmière coordonnatrice.
J’ai vraiment aimé ce poste tout comme celui de surveillante générale dans un autre établissement. Mais j’avais un rêve : faire une école de commerce. Je me suis donc inscrite au Master 2 Management général hospitalier de l’Essec.
Puis, un groupe est venu me voir pour me proposer de participer à la transformation d’un établissement en difficulté qui fermait son activité de chirurgie pour devenir une structure de soins de suite. J’ai donc arrêté mon métier d’infirmière, et accepté mon premier poste de directrice adjointe, il y a quatre ans. L’établissement a ensuite été racheté par un autre groupe qui m’a proposé le poste de directrice. J’aime beaucoup la réorganisation et le management des équipes.
Je savais que je n’exercerai pas le métier d’infirmière longtemps mais cette profession me manque, notamment la satisfaction d’avoir contribué au rétablissement de personnes fragilisées. Dans mon métier actuel, je n’ai pas la même approche qu’un pur gestionnaire parce que j’ai un passé de soignante. J’ai donc un contact différent avec les médecins et une proximité avec les salariés. Mais je sais déjà que je ne resterai pas directrice. J’ai d’autres pistes à explorer, notamment la prise en charge des personnes âgées et handicapées. »
Laure Martin
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