Instituts de formation paramédicaux : « Nous voulons faire évoluer le rôle de directeur »

Instituts de formation paramédicaux : « Nous voulons faire évoluer le rôle de directeur »

Les associations qui agissent pour la profession infirmière sont nombreuses. Quel est leur rôle ? Leur mission ? Leur contexte de création ? Pour la rentrée, ActuSoins lance une nouvelle série d’articles.

Pour commencer, entretien avec Florence Girard, présidente de l’Association nationale des directeurs d’école paramédicale (ANdEP).

Florence Girard, présidente de l’ANdEP. © Cocktail Santé.

Dans quel contexte l’ANdeP a-t-elle été fondée ?

Dans l’association qui pré-existait à l’ANdEP, étaient – et sont toujours – présents des directeurs de soins de centres hospitaliers, les thématiques évoquées étaient donc larges. L’ANdEP a alors été fondée en 1997 par des directeurs d’institut de formation qui souhaitaient pouvoir se retrouver pour aborder uniquement des questions en lien avec les instituts de formation et faire avancer les formations paramédicales. Nous voulions pouvoir échanger plus précisément sur les problématiques des écoles paramédicales quelles qu’elles soient. C’est aussi la raison pour laquelle l’association est ouverte aux directeurs du secteur public et privé, toutes filières confondues : infirmière, aide-soignant, rééducation et réadaptation (masseurs-kinésithérapeutes et ergothérapeutes), manipulateurs radios et quelques directeurs d’écoles de sages-femmes. Nous avons 130 adhérents à titre individuel.

Quels sont les objectifs de l’association ?

Nous cherchons à promouvoir la fonction de directeur d’écoles paramédicales en développant une action collective. Aussi, nous associons nos réflexions avec nos collègues directeurs des activités de soins pour des sujets qui nous sont communs comme celui de l’évolution du métier. Nous accompagnons les directeurs dans les mutations et les changements spécifiques à la formation. Avec nos collègues, directeurs des activités de soins. Nous cherchons aussi à promouvoir des stratégies innovantes.

Nous sommes également force de propositions au travers des différents rapports que nous avons rédigés ces dernières années. En 2012, nous avons écrit sur les perspectives d’évolution des formations aux métiers de la santé, en 2015 nous avons élaboré des scenarii d’organisation des structures de formations paramédicales avec la montée de l’universitarisation. En 2017, nous avons réfléchi au rôle du directeur de demain dans les instituts de formation de la santé et en 2018, nous avons positionnés le directeur dans les établissements d’enseignement supérieur en comparant nos missions avec celles des dirigeants d’université. Ce sont des travaux sur lesquels nous pouvons nous appuyer pour faire évoluer les formations, les contextes d’organisation et le métier de directeur.

Auprès de qui les diffusez-vous ?

Nous les diffusons auprès de nos tutelles à savoir le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche et le ministère de la Santé. Nous avons aussi des journées d’études annuelles avec nos partenaires de la formation, de l’enseignement supérieur et de la santé, des représentants de la Conférence des présidents d’université (CPU), de la conférence des doyens ou encore de l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP). Nous leur diffusons nos travaux. Nous espérons que notre dernier rapport va permettre de faire évoluer le métier de directeur.

Quelles sont vos attentes à ce sujet ?

Nous voudrions que la formation soit revue, notamment depuis que les instituts de formation travaillent en partenariat avec les universités. La géométrie autour des directeurs a évolué. Nous voudrions aussi une reconnaissance du diplôme car pour le moment, si nous ne faisons pas de master en parallèle de notre formation de directeur à l’EHESP, alors nous ne sommes pas titulaires d’un diplôme de l’Enseignement supérieur. Nous détenons simplement une reconnaissance certifiante.

Quelle est l’actualité de l’association ?

Le dernier dossier important que nous avons suivi est celui sur l’universitarisation, dossier qui n’est pas encore terminé et qui a été mis en place à la suite de la grande conférence de santé en 2016. Ce chantier en regroupe plusieurs dont Parcoursup, les droits des étudiants, les dossiers en lien avec les structures de formation et l’intégration universitaire. Notre position est de participer activement à cette reconnaissance de nos instituts en tant qu’établissements d’enseignement supérieur et de pouvoir donner les mêmes droits à nos étudiants comme à ceux des universités, tout en gardant la visée professionnalisante de nos formations. D’ailleurs, dans le cadre de l’universitarisation, nous avons décidé de soutenir la recherche doctorale paramédicale et avons voté lors de notre assemblée générale de décembre, l’attribution d’une bourse par an, dans le domaine. Le cahier des charges est disponible sur notre site.

Nous sommes présents au sein de l’observatoire national des professions de santé, au sein de l’ensemble des comités de pilotage des ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur. Nous travaillons sur le service sanitaire, sur la réingénierie des aides-soignants et des auxiliaires de puériculture. Nous souhaitons échanger avec les autres acteurs concernés par les différents projets. Nous sommes dans cet esprit de partage tout en respectant les identités de chaque association.

Propos recueillis par Laure Martin

Site internet de l’association : https://www.andep.fr/

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