Développement des carrières paramédicales et de la pratique avancée, coopérations entre professionnels : un rapport incite à l’évolution du système de santé

Développement des carrières paramédicales et de la pratique avancée, coopérations entre professionnels : un rapport incite à l’évolution du système de santé

Un rapport présenté mercredi par le député Cyrille Isaac-Sibille devant la commissions des affaires sociales, prône le développement des missions et des carrières des paramédicaux. Objectif ? Anticiper et répondre aux futurs besoins de santé. 
Cyrille Isaac-Sibille, député en charge de la mission parlementaire intitulée Organisation des professions de santé : quelle vision dans dix ans et comment y parvenir ?
Cyrille Isaac-Sibille, député en charge de la mission parlementaire intitulée “Organisation des professions de santé : quelle vision dans dix ans et comment y parvenir ?”.  © capture d’écran Assemblée nationale.

Ce rapport, intitulé “Quelle vision dans 10 ans et comment y parvenir”?, pointe la nécessité de “faire évoluer l’organisation de notre système de santé“, jugée inadaptée pour faire face au vieillissement de la population  et à la démographie médicale insuffisante. 

Modifier les périmètres de compétences des professionnels

Il préconise notamment “la montée en compétences de l’ensemble des professionnels“, “une place plus importante” aux missions de prévention, le “renforcement du travail en équipe” et la “fluidification des parcours professionnels“.

Une réflexion d’ordre général doit être engagée sur le partage des compétences entre les professions médicales et les autres professions“, considère Cyrille Isaac-Sibille. “Contrairement au diagnostic et à l’initiation de la stratégie thérapeutique, les actes de soins et les missions de prévention pourraient être beaucoup plus partagés entre les professionnels de santé“.

Le rapport insiste sur l’importance de distinguer cinq niveaux dans la pratique des professionnels paramédicaux : le socle du métier, la pratique confirmée, l’expertise ciblée, la pratique avancée et la spécialisation.

Ces différents niveaux de pratique se distinguent par le degré d’autonomie du professionnel de santé, les compétences acquises en plus des compétences socles ainsi que la nature des tâches qui lui sont confiées“, indique le député.

Il propose par ailleurs de renforcer les compétences socles des paramédicaux, afin de “lutter contre la dégradation des métiers socles et d’engager la révision des listes d’actes que peuvent réaliser les professionnels paramédicaux lorsque celles-ci sont devenues obsolètes“. 

Il suggère aussi la montée individuelle en compétences, pour “mieux valoriser les compétences acquises dans le cadre des formations prévues par les protocoles de coopération“. 

Pratique avancée et exercice coordonné renforcés

Le rapport prône aussi le développement et la revalorisation salariale de la pratique avancée infirmière et propose d’étendre la pratique avancée à d’autres auxiliaires médicaux (techniciens de laboratoire, manipulateurs en électroradiologie). 

Concernant l’exercice coordonné, le rapport dresse un état des lieux : 1740 maisons de santé pluriprofessionnels en 2020 (+37% par rapport à 2019) et 455 centres de santé pluriprofessionnels (+21%). Aussi, 584 communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ont été créées, dont 136 avec un projet de santé validé. Si le député salue cet essor, il souligne toutefois que les outils d’échange et de communication entre les professionnels soient “encore insuffisamment développés“. 

Par ailleurs, le rapport pointe un “certain nombre d’obstacles” au développement des protocoles de coopération : “lourdeur des procédures”, “insuffisance de la valorisation financière“, “incertitudes juridiques” liées au transfert de responsabilité du personnel déléguant au personnel délégué, “difficultés d’accès aux structures de formation“. 

Cyrille Isaac-Sibille se montre enfin favorable à l’exercice libéral des aides-soignants, sous délégation infirmière uniquement. “Pour faire le virage domiciliaire, il faut organiser la prise en charge à domicile […] La question de pouvoir donner un statut libéral aux aides-soignantes permettrait de favoriser l’attractivité de ce métier, du fait de pouvoir organiser comme on veut, contrairement au statut de salarié”. 

Rédaction ActuSoins

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Une réaction

  1. De toute façon on a bien vu que n’importe qui pouvait faire nos actes d’infirmiers et que nous mêmes subissions le glissement de tâche des médecins aux IDE et je dis bien SUBISSONS car aucune revalorisation salariale et par là même, reconnaissance des responsabilités qui découlent de ces soins ne seront considérés.

    J’ai juste une chose à dire… je cherche à me reconvertir dans un autre domaine compte tenu du peu de reconnaissance dans notre investissement dont tout le monde fait preuve : nos structures de soins, hiérarchies, gouvernement, président et la population.

    Je vais moi aussi trouver le travail plan-plan : travailler de 9h à 16 h sans en faire d’avantage, du lundi au vendredi, en bénéficiant comme les 3/4 des ingrats qui nous entourent, des fériés et des week ends.. et sans avoir à revenir sur mes congés au nom de la sacro-sainte continuité des soins.

    Ce monde m’a écoeurée moi qui me suis toujours investie à fond, une vraie passionnée, amoureuse de mon métier, respectueuse des personnes et des pratiques…

    Je suis certaine que la décision de rendre la vaccination obligatoire en sus de nous traiter d’assassins va encourager d’autres personnes à faire comme moi

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