Des recommandations pour faire avancer l’exercice des infirmières puéricultrices

Des recommandations pour faire avancer l’exercice des infirmières puéricultrices

Un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) propose de rénover l'organisation des soins de santé de l'enfant en France. Pour les  les infirmières puéricultrices et infirmiers puériculteurs diplômés d'Etat (IPDE), ses auteurs préconisent notamment le développement de l'exercice en ville et la réingénierie de la formation. 
Des recommandations pour faire avancer l’exercice des infirmières puéricultrices
© Oleksandr Pirko / ShutterStock

« Les professions paramédicales de l’enfant sont insuffisamment reconnues. » C’est le constat dressé par l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) dans un rapport qui dresse un état des lieux de la pédiatrie en 2021.

Saisie par le ministre des solidarités et de la santé, l’IGAS est amenée à « proposer un nouveau modèle de prise en charge des enfants […] tout en valorisant et clarifiant le rôle de chaque acteur », fait savoir l’institution dans un communiqué.

En tête des recommandations : l’exercice des infirmières puéricultrice en ville. « Les compétences des infirmières puéricultrices […] sont sous utilisées, en particulier en secteur ambulatoire », jugent les auteurs du rapport. Ils identifient deux causes principales : d’une part l’exercice des IPDE en ville est limité aux services de PMI, d’autre part leurs actes ne sont pas reconnus dans la NGAP.

Vers un nouvel exercice IPDE en ville

Pour soutenir sa recommandation, l’IGAS explique qu’il existe un « manque de compétences spécialisées d’infirmiers libéraux pour les soins à domicile des enfants malades. » Elle plaide en faveur de délégations de tâches entre pédiatres, médecins généralistes et IPDE pour « faire face à l’évolution des besoins de santé et à la démographie médicale. »

Un exercice s’inscrivant donc dans un cadre coordonné pour répondre à une problématique : « Certains besoins de santé des enfants sont aujourd’hui mal satisfaits en ville. »

L’institution dessine également les contours d’un exercice IPDE en ville.

Elle propose notamment la création de consultations autonomes de puériculture, la réalisation d’examens du développement des nourrissons et de bilan de santé pour les enfants plus âgés. « Les compétences des puéricultrices, en particulier en termes de prévention et d’accompagnement à la parentalité » sont saluées par les auteurs du rapport qui recommandent de les mettre à profit en ville.

Rénover la formation : « un impératif et une urgence »

L’IGAS déplore « l’absence d’évolution du diplôme d’infirmière puéricultrice depuis 1983 » et appelle à rénover la formation des IPDE qu’elle juge « très désuète ». C’est d’ailleurs, d’après les auteurs, un reflet du « manque de reconnaissance de la profession » et une solution pour améliorer son positionnement au sein de l’hôpital.

En premier lieu, le rapport recommande de prendre en compte les nouvelles pratiques et connaissances pour rénover le référentiel de la formation et des compétences des IPDE. Pour la formation pratique, il est également suggéré de porter attention à la cohérence des lieux de stage par rapport à ces nouvelles compétences.

L’architecture de la formation est également questionnée : blocs de compétences, LMD (Licence-master-doctorat) et VAE (Validation des acquis de l’expérience), en s’inspirant du travail déjà effectué sur les formations IPA et IDE. « La formation actuelle est déjà jugée trop courte et dense », indiquent les auteurs qui plaident pour une augmentation de sa durée et une reconnaissance au niveau master.

Hasard du calendrier, la publication du rapport coïncide avec le congrès annuel de l’ANPDE. Les 46ème journées nationales des puéricultrices se sont ouvertes le 16 juin. Exercice des IPDE en libéral et évolution de la formation sont 2 des nombreux sujets au programme.

Adrien Collet

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