Il aura fallu plusieurs mois d’enquête aux journalistes du site d’informations et d’opinion Mediapart, pour mettre en lumière un conflit d’intérêts qui remet en question le bien-fondé et la transparence des décisions prises concernant la mise sur le marché des médicaments.
Le site révèle notamment qu’un “petit groupe d’amis“, constitué des présidents, vice-présidents et d’autres membres des principales commissions du système français, a “secrètement conseillé les laboratoires sur la meilleure façon de présenter leurs dossiers“.
“Les membres du groupe d’amis bien placés se sont servis de leurs positions à des fins personnelles sans pour autant mettre ostensiblement en danger le système sanitaire” nuance néanmoins le site. “Car payer ce groupe de consultants, qui recevaient souvent à Marseille -hors du cadre officiel de la HAS, ndlr – des représentants des laboratoires, ne garantissait pas une décision favorable” ajoutent les journalistes.
Si ces arrangements entre laboratoires et commissions d’attribution de l’autorisation de mise sur le marché ne nuieraient pas à la santé publique en général, c’est parce que depuis 1998, une grande partie des autorisations se fait dans le cadre de l’agence européenne plus que par la commission de mise sur le marché.
Alors que certains laboratoires avouent avoir versé près de 60000 euros, un des médecins concerné, qui a accepté de témoigner auprès des journalistes de Mediapart, lui, dit avoir touché “seulement” 1000 à 1500 euros par réunion. “C’était toujours en espèces. Je trouvais soit une enveloppe dans le dossier qu’on me transmettait, soit une enveloppe dans ma chambre d’hôtel, sur mon lit“.
Il y a une dizaine de jours, le magazine Marianne avait soulevé l’autre problème des “petites cachotteries” de la Haute Autorité de Santé qui refuse de communiquer aux industriels concernés par le dé-remboursement des médicaments préventifs de l’arthrose, des documents issus de la commission supposée “transparente“, énumérant les votants.
Actualisation : Marisol Touraine a demandé le 26 mars à la Haute Autorité de santé (HAS) et à l’Agence de sécurité du médicament (ANSM) d’engager une enquête sur les liens éventuels entre des membres importants de l’agence et des laboratoires pharmaceutiques. La ministre de la Santé a jugé que, « si les faits rapportés sont exacts, ils sont inacceptables, et même d’une extrême gravité ». Dans la foulée, la Haute autorité de santé et l’ANSM ont saisi le procureur de la République.
Rédaction ActuSoins (avec Mediapart)
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