Si les établissements ont fait le choix des IPA, des difficultés de financement sont soulevées. Dans le privé non lucratif par exemple, les directions doivent souvent assumer le coût de la formation des IDE qui se spécialisent dans cette voie, le coût des salaires (environ 3000 € euros brut mensuel sans ancienneté), les déplacements, etc. « Le coût de formation d’une IPA a été estimé à 48 000 euros pour une infirmière de six ans d’ancienneté, hors frais de déplacement et d’hébergement », a expliqué Anne-Valérie Boulet, la directrice de la Fondation Charles Mion Aider santé à Montpellier.
Cette fondation, qui emploie deux IPA (une depuis 2019, la seconde depuis 2020) a envoyé une troisième professionnelle en formation car elle y voit une vraie plus-value pour les patients. Il s’agit « de raisonner en termes de compétences autour du patient » a ajouté Anne-Valérie Boulet. Mais, « sans financement, on ne va pas pouvoir continuer comme cela », a-t-elle considéré.
Pour pallier ce frein au déploiement et pour amortir les frais, la fondation qui finance ses IPA sur fonds propres a trouvé quelques solutions temporaires : « il faut trouver des ajustements » dans l’organisation pour atteindre un équilibre global.
Meilleure rémunération
Autre problème soulevé : la rémunération des IPA, toujours insuffisante, a estimé Sandrine Joray, coordinatrice générale des soins au CHU de Nancy. Le modèle de rémunération actuel n’apporte « pas de réelle plus-value » aux IPA en place dans l’établissement, a-t-elle soulevé.
Ce centre hospitalier public a en revanche rencontré moins de difficulté de financement pour former ses IPA – 18 déjà formées et 12 en cours de formation – puisque l’ARS a pris en charge les coûts pendant les trois premières années, a-t-elle rapporté. Désormais, c’est l’enveloppe dédiée au plan de formation de l’établissement qui prend le relais, ce qui va réduire le nombre d’IPA formés dans les prochaines années, a-t-elle ensuite nuancé.
Point positif soulévé : les IPA en cours de formation sont remplacés pendant leur absence, et des créations de poste sont effectuées lorsqu’ils reviennent exercer.
Modèle inadapté
Une fois l’IPA en poste, le modèle économique est aussi à améliorer. Marc Catanas, directeur des soins du CH du Pays d’Aix et troisième intervenant du webinaire, a par exemple expliqué que l’activité d’IPA sera « déficitaire » dans son établissement, car « il faudrait une file active d’au moins 300 patients par an pour être rentable », a-t-il calculé en s’inspirant de la convention signée avec la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam) qui prévoit 200 euros par patient et par an.
« Le modèle n’a pas été pensé pour l’hôpital alors qu’il forme les IPA. La réalité hospitalière n’a pas été prise en compte », a-t-il considéré.
« Il faut convaincre les tutelles de la nécessité d’avoir un modèle qui repose sur une cotation des actes des IPA, comme les médecins. Soit on est en T2A, soit on ne l’est pas ! »
Rédaction ActuSoins
Pour voir le webinaire en replay (1h30), c’est ici : https://www.sfndt.org/actualites/le-modele-medico-economique-ipa
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Bonjour
Je connais parfaitement le rôle qu’on souhaite attribuer aux IPA pour être allé sur LEGIFRANCE et j’estime avoir le droit de me questionner sur la plus-value des IPA compte tenu du contexte actuel.
J’ai le droit pour côtoyer des directeurs d’établissement & des médecins de me questionner sur les priorités en matière de santé publique.
Complémentaire dites-vous ? Vis-à-vis de qui ?
– Des médecins généralistes/spécialistes dont les effectifs fondent comme neige au soleil ?
– De vos collègues expertes qui ont plusieurs DU ?
Pour être complémentaire, encore faut-il qu’il y ait des médecins en nombre suffisant. Je n’ai rien contre les IDE qui souhaitent se former. Ce dont j’ai peur, c’est la réaction des pouvoirs publics qui vont utiliser les IPA comme substrat à la pénurie médicale.
Enfin, j’estime pour côtoyer des directions d’EHPAD/SSAD qu’entre le discours des pouvoirs publics et les besoins sur le terrain, il y a un fossé. Je vous suggère d’aller à la rencontre de l’ensemble des directions d’acteurs du secteur médico-social et de leur poser une question :
– Quelles sont vos priorités en matière de recrutement/besoins RH ?
Ce qui est certain, c’est que je refuserai la moindre analyse d’un IPA en tant que patient en l’absence de médecin et j’invoquerai mon droit au refus de soins.
La formation des IPA est-elle sincèrement prioritaire ? La question mérite d’être posée.
Si je suis pour la formation continue des IDE (indispensable !), la place de l’IPA dans le parcours de soins questionne. Quelle est la plus-value de l’IPA sur une IDE qui a 10 ans d’expérience et a pu se former en continue via des DU ? Quelle relation avec les médecins, notamment généralistes ?
Bref, au-delà des IPA, leur place questionne. Navré mais j’estime pour bien connaître le dossier EHPAD/Médico-social, quand je parle des directeurs, ils ne me disent pas attendre les IPA mais avoir besoin d’AES/d’AS et d’IDE au quotidien sur le terrain. Avoir 1 AS qui puisse fournir aux résidents les besoins fondamentaux.
Je n’ai rien contre les IDE qui veulent se former. Je trouve ça très bien et cela dénote d’une forme de professionnalisme. Par contre, je suis convaincu que la formation des IPA n’est pas prioritaire, à la différence des AS et je ne parle même pas des médecins.
Et puis, surtout dernière question concernant la place des IPA : Pour quoi faire ?