
Une paire de mains sans bagues ni bracelets en gros plan, un savonnage dans les règles de l’art, puis une bonne friction de solution hydro-alcoolique : un des premiers exercices enseigné en Ifsi. Ainsi démarre le documentaire « De chaque instant » de Nicolas Philibert, filmé à la Fondation Œuvre de la Croix Saint-Simon à Montreuil. Une plongée dans l’univers des ESI en trois temps ou plutôt « trois mouvements », comme le souligne le réalisateur, avec une mélodie et une tonalité différente dans chaque partie, et une montée en puissance , en émotion.
Trois mouvements
Tout d’abord, les cours et les TP. « On est dans la fiction : les patients n’existent que sur la papier. (…) On s’entraîne sur des mannequins, parfois sur un autre élève, voire sur un comédien, mais on reste à distance », détaille Nicolas Philibert. Du redoutable calcul de doses à l’installation du cathéter en tâtonnant, en passant par l’injection intramusculaire, les ESI s’entraînent. Les premières prises de tension – « je n’entends rien », s’étonne une ESI – sont souvent l’occasion de crises de rire.
Puis, deuxième tempo, viennent les stages : « c’est la rencontre avec le réel, avec de vrais patients, avec la maladie, la souffrance, la fin de vie parfois. Le choc est souvent assez rude », poursuit-il.
Un double choc, car c’est aussi une rencontre avec les contraintes économiques, le stress et les sous-effectifs. Les belles paroles prononcées dans la première partie par un formateur sur l’indépendance des infirmiers, la dignité de la personne soignée et la qualité du soin semblent alors parfois contradictoires avec la pratique du terrain.
Mais ce film ne se veut pas polémique, ni politique, même si l’accroissement du nombre de tâches, les conditions de travail difficiles et les tensions qui pèsent sur les services, sont bien présents.
Au cœur de l’humain

Le troisième mouvement du film est celui du retour d’expérience, des « retours de stages » et des échanges avec les formateurs. Des moments où les ressentis des futurs infirmiers s’expriment, où la parole se libère, où les fragilités de chacun et de chacune ressortent. Parfois, ce sont les écarts entre aspirations et réel qui surgissent au travers d’une phrase, les difficultés à prendre de la distance avec le vécu émotionnel ou la fatigue pour ceux qui doivent travailler, à-côté, pour financer leur formation. Certaines sont encore jeunes, d’autres en reconversion professionnelle.
L’apprentissage

L’idée de sonder le quotidien des ESI est venue à Nicolas Philibert quand, en 2016, une embolie l’a conduit tout droit aux urgences, puis dans un service de soins intensifs. Il a ainsi voulu mettre en lumière “ce que le temps et l’expérience finissent par rendre imperceptibles”. « Quand vous voyez une infirmière exécuter un soin ordinaire, une injection, une prise de sang, cela paraît assez simple, c’est fluide. A moins d’être du métier, vous n’imaginez pas tout ce qu’il y a en amont, les erreurs qu’elle a appris à éviter, les règles d’hygiène, les protocoles, les mille et un détails que la dextérité a progressivement effacé », explique le réalisateur.
Cyrienne Clerc
[vimeo 283910190 w=640 h=360]
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