Arrêt cardiaque : l’espoir de la “ventilation liquide”

Arrêt cardiaque : l’espoir de la “ventilation liquide”

Une équipe française propose de limiter les séquelles neurologiques d’un arrêt cardiaque en induisant une hypothermie très rapide par l’utilisation de liquide oxygéné dans les poumons

Arrêt cardio respiratoire massage cardiaqueL’hypothermie est un facteur désormais bien établi de bon pronostic dans le cadre  d’un arrêt cardio respiratoire. Car en dépit de quelques améliorations de prise en charge, le taux de survie post-ACR reste bien médiocre, voire catastrophique.

Alain Berdeaux, Renaud Tissier et leurs collaborateurs de l’INSERM ont développé chez le petit animal un système expérimental  qui permet d’administrer des liquides riches en fluor (perfluorocarbones) dans les poumons pour établir une forme de respiration basée sur des liquides et non plus des gaz.

L’objectif : amener rapidement la température corporelle aux alentours de 32°C pour créer une hypothermie à visée thérapeutique et assurer un apport optimisé en oxygène.

Chez les animaux ayant bénéficié de l’hypothermie rapide grâce à ce dispositif, “la survie et la qualité des tissus cérébraux et cardiaques ont été considérablement améliorés après un arrêt cardiaque de 5 à 10 minutes”

En haut : aspect cellulaire normal ou protégé par hypothermie. En bas : Aspect anormal de cellules ayant souffert pendant l’arrêt cardiaque – © C. Adam / P. Bruneval / R. Tissier

“Cette technique à l’avantage de présenter la vitesse de refroidissement la plus rapide”, constate l’un des auteurs de l’étude Renaud Tissier, interrogé par ActuSoins.

Une technologie bientôt disponible chez l’homme ?

“Ce ventilateur est un prototype de notre cru, ce n’est en aucun cas un dispositif médical” tempère toutefois le chercheur.

Si elle est la plus rapide, la technologie est également bien plus lourde à mettre en oeuvre que les simples pains de glace régulièrement utilisés en pré hospitalier.

Prochaine étape : “réaliser des expériences complémentaires sur des modèles animaux plus proches de l’homme, comme le porc”. Et garantir une sécurité d’emploi chez l’Homme.

Les canadiens explorent également la piste de la ventilation liquide, dans le cadre des détresses respiratoires de nourrisson suite à l’inhalation de méconium.

Difficile d’envisager ce principe de ventilation ? La science fiction peut vous y aider ! Comme le rappelle avec humour l’un des auteurs de l’étude, les héros du film Abyss ont recours à ces solutions saturées en oxygène pour explorer les grands fonds…

Sébastien Bondi

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