Infirmières, cadres, aides-soignantes ou encore masseurs-kinésithérapeutes sont concernés par ce dispositif. « Nous avons mis des affichettes sur les murs de la salle d’attente pour les consultations, et au-dessus des lits en hospitalisation pour informer les patients », a expliqué Christelle Rollande, infirmière.
Si en consultation les patients sont rapidement informés de ce service, en hospitalisation « on se laisse 24h à 48h pour les prévenir car lorsqu’ils arrivent, ils reçoivent tellement d’informations qu’ils oublient parfois ce que nous leur avons proposé », a ajouté l’infirmière.
L’idée d’utiliser la musique est née du constat que dans les services de patients âgés, les troubles cognitifs sont majorés par l’hospitalisation et la douleur, entraînant l’apparition de syndromes confusionnels à des degrés divers.
« Les aides-soignantes ont fait savoir qu’elles utilisaient spontanément la télévision ou la radio, afin d’avoir un support sonore rendant moins central le caractère douloureux du soin de nursing », a raconté Muriel Basty, également infirmière au CHU de Nantes.
Dispositif musical
L’équipe s’est donc réunie pour proposer un outil musical plus adéquat, facile à utiliser et à déplacer. Deux chaines hifi sont désormais disponibles par unité. L’équipe a aussi créé des CD et toute la musique est transférée sur les ordinateurs dans les box.
« Nous avons suivi une formation avec un musicothérapeute qui nous a donné des notions de base par rapport aux neurotransmetteurs qui éloignent le stress et l’inquiétude, a rapporté Christelle Rollande. Il nous a expliqué qu’au début des soins, il fallait utiliser une musique entrainante pour progressivement écouter une musique plus lente », ont expliqué les deux infirmières.
La musicothèque propose une quantité de styles de musique allant de la variété française à la musique classique, en passant par le jazz, la variété des années 2000 ou encore la musique du monde et la musette.
Une fiche d’évaluation standardisée jointe au dossier du malade a été élaborée pour décrire le degré de douleur et l’état psychologique du patient avant et après le soin. Elle permet aussi une traçabilité des choix musicaux par patient qui peut lui-même choisir sa musique.
« Quand les patients sont déments, nous choisissons la musique pour eux, a souligné Muriel Basty. Et si la musique n’a pas fonctionné, nous l’inscrivons également sur la fiche car cela permet de s’adapter pour la prochaine prise en charge. »
Effets bénéfiques
La musique produit un effet aussi bien sur le patient que sur le soignant. « Le soin est vraiment différent », ont constaté les deux infirmières. « Pour les bains, la musique a un effet calmant et apaisant pour les patients déments, a ajouté Muriel Basty. Idem pour les soins longs comme la toilette au lit. »
Les patients et les soignants en profitent, c’est une relation particulière qui se met en place. Avec la musique, l’esprit du patient s’est déplacé sur le support musical, l’endorphine est libérée et il est donc moins centré sur la douleur.
« Tout le monde n’y est pas réceptif mais cela vaut le coup d’essayer car pour ceux chez qui cela fonctionne, les soins se déroulent beaucoup mieux, avec moins d’anxiété », a expliqué Christelle Rollande.
L’impact est également positif pour les soignants surtout dans ce contexte de tension dans les services. La qualité des soins est améliorée car le soin est mieux réalisé sur un patient détendu. Cela se constate aussi au niveau des gestes réalisés par les soignants, notamment pour les infiltrations, les pansements ou encore la pose de plâtre.
« Si on utilisait davantage la musique en amont du soin, est-ce qu’on ne pourrait pas diminuer les anxiolytiques et les antalgiques ? C’est ce qu’on se demande, a fait savoir Christelle Rollande. Cela dépend des médecins, mais on peut y réfléchir. » Et de conclure : « L’accompagnement musical, c’est comme l’hypnose, ce sont des pratiques qui débutent et qui tâtonnent. »
Une évaluation du projet mené par le premier groupe formé par le musicothérapeute va être réalisée à partir de l’analyse des fiches d’évaluation et des témoignages des soignants, des patients et de leur famille. Un deuxième groupe est actuellement en cours de formation afin d’étendre le dispositif à d’autres soignants et de le généraliser.
Laure Martin
Publié dans le magazine ActuSoins n° 17. Pour vous abonner, c’est ici
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