Helena, infirmière en République Tchèque
Les derniers étages de l'imposant hôpital militaire de Prague, Helena Dvorakova les connait par cœur. C'est ici que se trouve le service de soins intensifs, où elle exerce « avec plaisir et passion ».
L'hôpital, un des plus modernes de la capitale tchèque, lui a laissé la chance de pouvoir y approfondir sa spécialité : la stimulation basale, une approche des soins qu'elle est la première infirmière du pays à pratiquer.
Cette jeune trentenaire est originaire de Moravie, au sud-est du pays. Après le bac, nécessaire pour suivre une formation d'infirmière et 3 ans d'école, elle s'est formée à cette discipline à Vienne, en Autriche. « Ce sont des méthodes de soins, qui n'étaient pas enseignées dans mon pays, mais qui m'intéressaient fortement », précise-t-elle.
La stimulation basale, d'abord développée à l'intention des enfants polyhandicapés a aussi été adoptée dans les soins infirmiers, à destination des personnes atteintes de déficiences cérébrales et physiques. « Il s'agit de leur faire prendre conscience de leur environnement et de leur propre corps par des stimulations simples des sens dans la vie quotidienne », explique Helena.
Elle réalise ainsi des exercices quotidiens avec ses patients, mais regrette de n'avoir pas plus de temps à consacrer à des soins plus longs : « Il n'y a pas d'argent pour cela ».
Helena travaille selon un rythme propre aux professionnels de santé : 3 jours et 40 heures par semaine, pour environ 1000 euros par mois. C'est un salaire moyen pour une infirmière à Prague, mais ce chiffre est souvent plus bas dans les villes de province : autour de 700 euros. « Les conditions de travail y sont souvent plus dures et les équipements plus vétustes ».
Car l'hôpital militaire, dont la qualité des soins a été reconnue par la JCI (Joint Commission International), fait un peu figure d'exception.
Comme dans beaucoup de pays d'Europe de l'Est, le secteur public de la santé est en crise.
La République tchèque compte 80.000 infirmières pour un pays de 10,5 millions d'habitants. Même si en 2007, avec 8,5 infirmières pour 1000 habitants elle détenait le ratio le plus élevé des pays de l'Est, le pays a récemment vu de nombreux départs des professionnels de santé.
En 2009, il manquait 1000 infirmières aux hôpitaux tchèques. Le gouvernement, qui compte réformer le système de santé, vit en ce moment un bras de fer avec les médecins, qui menacent de démissionner si leurs salaires ne sont pas revus à la hausse.
Ainsi, un quart des médecins tchèques pourraient quitter les hôpitaux début mars. La situation inquiète aussi fortement les représentants de la profession infirmière.
« Beaucoup de mes amis partent à l'étranger » confie Helena : « les jeunes infirmières diplômées, qui ont une bonne pratique des langues étrangères préfèrent ainsi s'expatrier ou se tourner vers les cliniques privées, comme par exemple celles de chirurgie plastique, qui recrutent à salaire plus élevé. Dans le même temps, de plus en plus d'infirmières ukrainiennes, slovaques ou roumaines viennent travailler dans nos hôpitaux ».
Helena Dvorakova, jeune femme très active ne quittera pas son pays. « J'ai beaucoup à faire : je participe à des séminaires et des ateliers pour apprendre la stimulation basale à des collègue ou aux familles de patients. Car si je suis devenue infirmière c'est avant tout pour être au contact des gens et tenter de les aider ».
David Breger
En savoir plus sur la stimulation basale :
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j’adore cette série, c’est vraiment intéressant de comparer les formations, les conditions de travail, les moyens dans les hopitaux etc. Merci