GHT 85 : une coordination en marche entre les IPA des différents établissements

Avec plus d’une vingtaine d’infirmiers en pratique avancée (IPA), sans compter ceux en formation, le Groupement hospitalier de territoire (GHT) 85 (Vendée), s’illustre par la place faite à ces professionnels de santé. Depuis cette année, les équipes travaillent à leur coordination inter-établissements.

GHT 85 : une coordination en marche entre les IPA des différents établissements

Photo d'illustration. © DC Studio / ShutterStock

En Vendée, les établissements composant le GHT 85 se sont saisis de la création du statut d’IPA pour faire monter en compétences les infirmiers de leur service.

Dès 2018, alors même que la mention « santé mentale » n’était pas encore créée, l’Etablissement public de santé mentale (EPSM) de Vendée Centre Hospitalier Georges Mazurelle, envoyait trois infirmières en formation.

« Avant de penser à l’implantation des IPA, nous avons d’abord effectué un diagnostic de territoire concernant la Vendée et les difficultés d’accès aux soins, explique Xavier Trivière, cadre supérieur de santé, adjoint à la direction des soins, en charge du déploiement des IPA sur l’EPSM. Dans le domaine de la santé mentale, le projet de territoire nous a permis de démontrer qu’ils pouvaient participer à la réponse à mettre en place. »

Au cours de la première année de formation des trois IPA, la création de la mention « santé mentale » a été confirmée par les tutelles, donnant alors l’opportunité à l’établissement de disposer de trois experts dès 2020.

Cette dynamique amorcée par l’EPSM a rejailli sur l’ensemble du GHT, dont la direction commune des hôpitaux de Vendée. Depuis, les effectifs d’IPA n’ont fait qu’augmenter, pour atteindre, en juillet 2023, 10 IPA en poste sur les établissements de la direction commune, 11 sur l’EPSM, 12 sont actuellement en formation et 4 le seront à partir de septembre.

La mise en place d’une coordination

Face au grand nombre d’IPA exerçant au sein du GHT, rapidement, les différentes directions ont souhaité encourager leur coordination. « Nous en sommes encore aux balbutiements mais nous avons commencé à échanger ensemble cette année, dans le cadre de deux rencontres inter-hospitalières, avec les directeurs des soins des établissements du GHT 85 », souligne Maïlys Jauffrit, IPA mention santé mentale, à l’EPSM.

Cette coordination des IPA a vocation à fluidifier le parcours de soins des patients pris en charge au sein des établissements du GHT. « Notre volonté de travailler ensemble est liée au fait qu’un patient atteint d’un trouble psychiatrique par exemple, peut également être concerné par une insuffisance rénale ou un diabète », ajoute l’IPA.

Face aux parcours de soins qui s’imbriquent, l’objectif des IPA est, dans un premier temps, d’apprendre à connaître les sphères d’intervention de chacun d’entre eux, dans leur domaine de compétences respectif, afin de pouvoir communiquer au mieux et permettre un parcours patient optimisé autour d’une offre de soins coordonnée.

« Notre GHT est particulièrement intégratif et entre directeurs des soins des différents établissements, nous travaillons ensemble régulièrement ce qui peut faciliter le rapprochement et la coordination, estime Fabienne Dubois, coordinatrice générale des soins au Centre hospitalier (CH) Côte de Lumière aux Sables d’Olonne. En travaillant sur le projet médico-soignant, la notion de filière prend tout son sens, tout comme la coordination des IPA. »

Apprendre à se connaître et se faire connaître

Cette action se traduit plus concrètement par la rédaction d’un outil de communication commun à l’ensemble des IPA. « Nous avons travaillé sur un support d’information à destination des usagers et des intervenants de la santé afin de les informer de notre métier », rapporte Maïlys Jauffrit.

La logique de parcours s’intégrant dans le territoire plus large, en lien avec les acteurs de ville, « notre objectif est de permettre une articulation optimale de l’ensemble des professionnels amenés à intervenir dans la prise en charge du patient, indique Xavier Trivière. Cela intègre notamment les IPA hospitaliers mais aussi les professionnels de santé au sein des Maisons de santé pluriprofessionnelles, les IPA libéraux ou encore les infirmières Asalée, qui doivent se coordonner dans leur transversalité. »

Les hospitaliers peuvent également être amenés à travailler avec les Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) afin de faire connaître les métiers aux acteurs de ville. « Au sein de notre établissement, notre rôle nous paraît acquis, en revanche, nous avons encore beaucoup de communication à faire auprès des libéraux », insiste Marie Hemar, IPA mention pathologies chroniques stabilisées, au sein du service de diabétologie du CH des Sables d’Olonne.

« D’ailleurs, dans les comptes rendus que nous envoyons aux médecins traitants de nos patients, nous mentionnons notre prise en charge, afin de faire connaître nos actions, et ainsi avoir une trace de notre collaboration dans le parcours patients », renchérit Emilie Vincent, IPA mention maladie rénale, dialyse, transplantation rénale, au CH départemental (CHD) de la Roche-sur-Yon. Le maillage du territoire par les IPA va permettre de faciliter la communication donc le parcours de soins.

Cette coordination conduit également à un suivi des demandes de formation IPA, de leur recrutement, sélection et choix de leurs projets professionnels, « afin d’aboutir à une répartition logique des IPA au sein des établissements en fonction de leur spécialité ; le projet IPA étant au service du projet médico-soignant du territoire », conclut Fabienne Dubois.

Laure Martin 

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