Vers un renforcement du service sanitaire dans la formation des étudiants en santé

A l'issue de deux phases d'évaluation qu'il a conduites à la demande des ministres des solidarité et de la santé et de l'enseignement supérieur, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) recommande le maintien et le renforcement du service sanitaire dans la formation des étudiants en santé. 

© New Africa / ShutterStock

Dans un rapport final de 145 pages portant sur le service sanitaire, le HCSP s'est penché sur plusieurs volets du dispositif. Et sa conclusion est sans appel : "considérant que le service sanitaire représente une innovation pédagogique précieuse dans la formation des étudiants en santé, le HCSP recommande [son] maintien et [son] renforcement" dans la formation des étudiants en santé, explique-t-il. 

Prenant acte du ressenti et de l'ambiguïté du positionnement initial du dispositif exprimé par de nombreuses parties prenantes au cours des auditions qu'il a menées, il recommande toutefois de "recentrer les objectifs du service sanitaire sur sa fonction pédagogique d'implantation d'une culture opérationnelle de santé publique et d'acquisition des compétences socles en matière de conduite d'actions de prévention primaire et de promotion de la santé en équipe interprofessionnelle pour tous les étudiants de santé". 

Pour le HCSP, il n'est pas légitime de considérer les étudiants du service sanitaire comme de nouveaux acteurs de prévention-promotion de la santé, aptes à suppléer à "la faiblesse de l'offre de prévention affectant certains publics ou territoires défavorisés". 

Il observe toutefois que le service sanitaire "peut utilement contribuer à renforcer l'écosystème de prévention-promotion de la santé" de l'éducation nationale ou de certains territoires, en particulier lorsqu'il accroît la notoriété et les capacités opérationnelles de dispositifs ou programmes déployés dans la région. 

Séries de recommandations

Dans une série de recommandations spécifiques respectivement à la coordination nationale, aux ARS et rectorats, aux comités stratégiques régionaux ou encore aux équipes de direction des UFR, écoles et instituts, le HCSP liste les mesures à mettre en place. 

Il préconise ainsi, par exemple, de rappeler aux établissements de formation (universités, écoles, instituts) que le temps passé par les étudiants du service sanitaire dans les lieux d'accueil ne constitue pas un stage, ce qui implique, pour la mise en oeuvre et la validation de ce temps, de déroger aux dispositions s'appliquant habituellement aux stages de la filière, en termes de durée, de conditions d'encadrement et de validation. 

Il propose aussi de positionner le service sanitaire dans la première partie de études de toutes les filières, de façon à ce "qu'il constitue un premier socle commun d'apprentissage des démarches prévention-promotion de santé dans toutes les études de santé."

Autres exemples, destinés aux comités techniques d'opérateurs du service sanitaire : la demande d'harmonisation entre les filières des modalités de contrôle des connaissances et de validation du service par les étudiants, mais aussi le renforcement du partage d'expérience et la complémentarité des différentes filières qui pourrait être entrepris grâce à l'organisation "d'une journée annuelle d'échange pédagogique ouverte à tous les référents pédagogiques et de proximité accompagnant les étudiants."

Les instituts de formation, sont eux, invités à désigner un personnel de scolarité en charge de la gestion administrative mutualisée des étudiants aux différentes filières présentes sur le territoire, pour le suivi des modalités de contrôle des connaissances, d'affectation dans les lieux d'action et de validation du service sanitaire. 

Rédaction ActuSoins

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Crise sanitaire : un impact sur le service sanitaire

La survenue en 2020 de la crise sanitaire de la Covid a fragilisé le Service sanitaire, encore incomplètement implanté en sa deuxième année. Sur le terrain, la gouvernance régionale s'est affaiblie, les capacités de formation et d'accompagnement des étudiants ont été entravées et les accès aux lieux d'action réduits ou empêchés au cours des années universitaires 2019-2020 et 2020-2021, explique le HSCP. 

"Malgré cette épreuve, la dynamique pédagogique nationale portée par les universitaires de santé publique et le réseau de IREPS (Instituts pour la recherche en santé publique) n'a pas fléchi", indique l'instance. 

L'année 2021-2022 a constitué une année de reprise pour la plupart des acteurs "qui paraissent à présent s'être approprié davantage le dispositif qui a du sens pour eux, même s'ils en reconnaissent les difficultés et parfois les insuffisances". 

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