Un jour, un candidat : Anne Hidalgo – Sortir de l’hôpital-entreprise

ActuSoins a interviewé les conseillers santé des différents candidats à la présidentielle. Aujourd'hui, nous vous présentons les propositions d'Anne Hidalgo (PS) en matière de santé. Entretien avec le Dr Bernard Jomier, responsable santé de sa campagneCet article a été publié dans le dossier "Présidentielles" du n°44 d'ActuSoins Magazine. 

Anne Hidalgo

© DR

© Laurence Godart

Quelle est la philosophie générale du programme d’Anne Hidalgo sur la santé ?

Il s’agit d‘abord de répondre à l’urgence, et il y en a deux : la situation de l’hôpital et les déserts médicaux. Il s’agit ensuite de mettre en place une véritable politique de santé publique et, donc, d’avoir une conception de la santé qui associe mieux l’ensemble des acteurs au-delà du soin.

Commençons par la première des urgences que vous avez citées : que propose Anne Hidalgo pour l’hôpital ?

Ces dernières années, l’hôpital a souffert de politiques trop restrictives. C’est le sens des mouvements d’expression du malaise des personnels hospitaliers qui ont eu lieu en 2019, avant la pandémie. Aujourd'hui, les aides-soignantes et les infirmières quittent l’hôpital public en nombre et le Ségur n’a pas arrêté ce mouvement. Il faut sortir du concept d’hôpital-entreprise qui génère l’incompréhension des soignants car ils ont à la fois la sensation de ne pas être bien traitant et de ne pas être bien traités.

Concrètement, comment fait-on ?

Pour abandonner le cadre de l’hôpital-entreprise, il faut abandonner l’Ondam [Objectif national de dépenses d’Assurance maladie, N.D.L.R.]. Cela ne veut pas dire qu’Anne Hidalgo ne veut pas de cadrage budgétaire, mais il faut d’abord discuter des objectifs de santé publique et aborder le budget à partir de là. Nous voulons par ailleurs intégrer des ratios de personnels soignants, comme cela est fait pour les soins critiques.

Que proposez-vous concernant la deuxième urgence que vous avez mentionnée, les déserts médicaux ?

Nous ne retenons pas les solutions comme le conventionnement sélectif ou les obligations d’installation, qui ne marcheront pas. Nous proposons en revanche qu’en lieu et place de la quatrième année d’internat de médecine générale, on mette en place une année de professionnalisation dans les territoires sous-dotés. Il faut par ailleurs poursuivre le travail sur le partage des tâches : les infirmiers, par exemple, peuvent avoir des fonctions plus importantes que celles qu’ils exercent actuellement, notamment sur la prévention.

Ces mesures ont un coût, comment sera-t-il assumé ?

L’ensemble du projet présidentiel a été chiffré à 50 milliards d’euros de dépenses supplémentaires qui sont financées de différentes façons : ces dernières années, la politique fiscale a favorisé les plus riches et ce ne sera pas le cas avec Anne Hidalgo.

Propos recueillis par Adrien Renaud

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter Actusoins

Les propositions phares de Anne Hidalgo sur la santé :

  • Remplacer l’Objectif national de dépenses d’Assurance maladie (Ondam) par des Objectifs nationaux de santé publique (ONSP).
  • Modifier la Tarification à l’activité (T2A) et financer l’hôpital via une dotation correspondant aux besoins de santé de la population desservie.
  • Accroître les capacités d’accueil des facultés de médecine et des autres formations de soignants.
  • Déployer un plan de formation des métiers du grand âge.

Abonnez-vous à la newsletter des soignants :

Faire un don

Vous avez aimé cet article ? Faites un don pour nous aider à vous fournir du contenu de qualité !

faire un don

Réagir à cet article

retour haut de page
361 rq / 4,257 sec