Coronavirus : « Il faut former les soignants qui seront réquisitionnés »

Si le coronavirus continue sa flambée, les 5000 lits de réanimation en France ne suffiront plus à accueillir les patients les plus touchés. Conséquences : d’autres services, moins équipés, prendront la relève. Et en leur sein, leurs soignants, pas forcément habitués aux pneumopathies sévères. Il faudrait maintenant pouvoir les encadrer et les former.

Coronavirus : « Il faut former les soignants qui seront réquisitionnés »« Ça va déborder dans tous les services », lance Thierry Amouroux, porte-parole du syndicat SNPI CFE-CGC (Syndicat national des professionnels infirmiers). « On va manquer de lits en réanimation et de respirateurs et des services pas ou peu habitués vont devoir gérer », poursuit-il.

L’inquiétude du syndicaliste, infirmier à l’hôpital Saint-Louis à Paris (AP-HP), fait sens. Actuellement, les réas sont déjà pleines à craquer et un afflux de patients supplémentaires est à craindre avec la possible survenue du pic épidémique dans quelques jours. Le système de santé français sera-t-il capable à monter en puissance ? Faudra-t-il choisir les patients ? Les trier en fonction de leur âge comme c’est le cas en Italie ?

Face à ce risque, le président de la République, Emmanuel Macron, et le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran ont appelé les établissements de santé à annuler et reporter toute activité hospitalière programmée. Objectif : « libérer les ressources, les plateaux techniques et permettre de réorienter du personnel compétent vers des activités de prise en charge urgente des malades », a expliqué Olivier Véran au micro d’Europe 1 ce matin.

Soignants peu préparés

« On casera donc le surplus de patients porteurs du coronavirus dans des services non dédiés habituellement aux pneumopathies», explique Thierry Amouroux.

Ce qui pose un problème en termes d’expérience professionnelle. « Tous les infirmiers ont le même décret de compétences, mais tous ont des expériences différentes », rappelle le syndicaliste. « Il faudrait donc former ces soignants, faire appel à des professionnels de réanimation pour les tutorer. »

Il rappelle aussi que les infirmiers scolaires vont être réquisitionnés pour être mis à disposition des hôpitaux, ainsi que des infirmiers réservistes, parfois retraités ou ayant interrompu leur carrière. « Il faut les accompagner ! C’est une décision qui devrait être prise au niveau national. Il n’empêche que les établissements pourraient prendre leurs propres directives. Il faut profiter de ces quelques jours de montée en puissance pour former les professionnels », insiste-t-il.

M.S

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