Fin de vie à domicile : vers un accès au Midazolam

Une recommandation publiée aujourd'hui par la HAS définit de nouvelles modalités d'utilisation des médicaments - y compris hors AMM - nécessaires pour accompagner les patients en fin de vie par une sédation, qu'elle soit proportionnées, profonde, transitoire ou maintenue jusqu'au décès. Elle demande aux pouvoirs publics de permettre la dispensation effective des médicaments à domicile.

Fin de vie à domicile : vers un accès au Midazolam

© I-Stock

La HAS ouvre ainsi la voie à une plus grande accessibilité au Midazolam, le benzodiazépine le plus utilisé pour mettre en oeuvre les sédations profondes et continues jusqu'au décès, définies par la loi Claeys-Leonetti de 2016, exclusivement délivré par les pharmacies hospitalières. 

Cette recommandation était attendue : En  janvier, la Fédération des médecins de France avait lancé le "manifeste des 343 médecins", suite à la mise en examen d'un médecin généraliste du Havre qui avait administré du Midazolam à ses patients en se fournissant de manière "détournée", selon la justice. Une autre pétition intitulée "Soutien aux docteurs Méheut-Ferron", signée à ce jour par plus de 3500 personnes, circule sur le web pour la même raison. 

La question de l'AMM

"Aucun médicament en France n'a aujourd'hui d'AMM pour la sédation profonde, continue et maintenue jusqu'au décès. Ainsi, les médicaments qui peuvent être utilisés sont hors AMM. En conséquence, aucune information n'est disponible sur leurs modalités d'utilisation dans cette situation, les informations disponibles ne concernant que les indications et les modalités d'utilisation pour lesquelles ils ont été autorisés", explique la HAS. 

Dans sa recommandation, la HAS positionne les différents traitements médicamenteux les uns par rapport aux autres. Le Midazolam injectable - qui dispose en France d'une AMM pour les anesthésies - est ainsi le médicament de première intention pour la sédation profonde et continue maintenue jusqu'au décès. S'il s'avère non-adapté à la situation ou au patient, viennent en seconde intention la chlorpromazine et la lévomépromazine (des antipsychotiques). 

Les posologie et modalités d'administration de ces médicaments sont détaillées pour une utilisation en ville comme à l'hôpital. "L'objectif est de guider les professionnels de santé en réponse à la demande des patients et de leurs familles de pouvoir choisir de mourir chez soi", indique la HAS. 

Elle rappelle que, "conformément à la réglementation, la mise en place d’une sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès doit impérativement reposer sur une décision collégiale, quel que soit le lieu de prise en charge". 

Rédaction ActuSoins

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