L’intégration des formations en santé à l’université : les 11 propositions du CEFIEC

Le CEFIEC (Comité d'Entente des Formations infirmières et cadres) a formulé, pour les candidats à l'élection présidentielle, un livret de 11 propositions en faveur d'une mutation des formations en santé vers l'université, garantissant la continuité de formations professionnalisantes et des taux de réussite actuels. 

L'intégration des formations en santé à l'université : les 11 propositions du CEFIECNous relayons ici les propositions du CEFIEC.

Garantir la réponse aux besoins de santé de la population par l'employabilité des futurs professionnels sur l'ensemble des territoires

"Dans un contexte économique contraint, le nombre d’IFSI est re-questionné et la taille critique interrogée. Toutefois, dans une perspective d’employabilité et de répartition équitable de l’offre de soins pour l’ensemble des usagers, il est indispensable de maintenir un nombre suffisant d’instituts de formation sur l’ensemble des territoires".

"Cela peut sembler complexe dans une perspective d’universitarisation. Mais des solutions sont d’ores et déjà envisageables à la lumière d’une réflexion à mener avec les financeurs (les régions) sur la taille critique des structures. Le CEFIEC préconise de concilier l’offre de formation territoriale et la qualité du dispositif. Cela implique de tenir compte de l’évolution des technologies d’information et de communication (TIC), du type d’accompagnement pédagogique qui conditionne leur réussite, des ressources financières, du contexte Européen, du dispositif (LMD), et des partenariats avec l’université".

"Il est primordial de garantir la professionnalisation des métiers de la santé et des instituts de formation. La réponse aux besoins de santé des populations passe , par l’évolution des compétences pédagogiques et des démarches de certification des instituts de formation."

Le Cefiec propose d’adapter un maillage territorial à partir d’une étude type « isochrone » (prise en compte du temps de déplacement et non de la distance) garantissant une optimisation économique ainsi qu’une égalité d’accès à la formation pour les étudiants. 

Maintenir la professionnalisation des futurs professionnels de santé

Le CEFIEC propose de potentialiser les compétences et le savoir-faire des équipes pédagogiques responsables de la formation infirmière grâce à un management participatif et le développement professionnel continu.

De maintenir une formation par les pairs dans un véritable contexte d’alternance intégrative, dans lequel l’étudiant est partenaire du dispositif.

De professionnaliser la fonction des tuteurs de stage, de leur allouer du temps dédié à l’encadrement des étudiant.e.s en y associant les ressources nécessaires.

Développer la recherche en sciences infirmières par la création d'une discipline au sein de l'université

Le Cefiec propose ici de développer la recherche en sciences infirmières et de créer des écoles doctorales en sciences de la santé avec une mention sciences infirmières (sciences cliniques, sciences de management en santé et sciences de l’éducation).

Favoriser l'émergence d'un corps professoral mixant compétences professionnelles et académiques

Le CEFIEC propose de mettre en place dans un délai de 5 ans un plan de formation continue avec un accompagnement financier pour permettre à tous les cadres de santé formateurs l’obtention d’un Master et d’un Doctorat pour ceux qui le souhaitent.

D’insuffler la création d’un corps professoral représenté par trois acteurs essentiels de cette formation professionnalisante :  Les enseignants universitaires ou habilités par l’université dont des formateurs permanents des instituts de la filière de formation ayant acquis le statut d’enseignant-chercheur contribuant à développer les savoirs scientifiques et professionnels de la discipline en sciences de la santé (sciences infirmières pour les infirmier.e.s),  les praticiens de soins, professionnels de santé sur les terrains de stage possédant une expertise clinique, qui accompagnent les étudiants vers l’acquisition des compétences propres à l’exercice de leur futur métier,  ainsi que les formateurs permanents des instituts formés à la pédagogie, à la démarche de raisonnement professionnel et à la recherche (niveau Master), garants de la professionnalisation par un accompagnement pédagogique individualisé.

Poursuivre le développement des compétences numériques

Le Cefiec propose de garantir l’équité d’accès aux savoirs en favorisant le développement des outils numériques pour l’ensemble du territoire à tous les étudiant.e.s .

D’améliorer la connaissance et de renforcer l’utilisation des moyens existants et à venir de simulation (mannequins numériques, jeux sérieux…) dans les formations.

De garantir une haute expertise des formateurs dans la mise en œuvre des outils numériques et la simulation en santé.

Piloter la démarche qualité des formations en santé

Le CEFIEC propose d’être maître d’œuvre dans l’élaboration d’un référentiel d’auto évaluation des instituts de formation en santé.

D’être partie prenante d’une démarche de certification au service de l’amélioration et de la recherche de la qualité des dispositifs de formation.

Poursuivre le développement de la démocratie étudiante

La réglementation actuelle des instituts de formation paramédicaux permet la présence des étudiant.e.s dans les instances (conseil pédagogique, conseil de discipline, conseil de vie étudiante, CSIRMT (Commission des Soins Infirmiers, de Rééducation et Médico-Techniques), commissions spécialisées des GCS (Groupements de Coopération Sanitaires).

"Toutefois, ils restent peu sollicités dans une logique de réflexions participatives pour les orientations politiques des instituts, les décisions de gestion et les projets de formations mis en œuvre. Le CEFIEC a participé au groupe de travail de la DGOS sur la gouvernance des instituts et a formulé des propositions visant à rendre les instances décisionnaires", explique le Cefiec.

"Le schéma actuellement retenu composé d’un comité stratégique et de trois sections (section vie étudiante, section vie pédagogique, et section disciplinaire) s’avère transposable à l’université. Dans ce schéma, les étudiant.e.s sont représenté.e.s avec une voix décisionnelle dans chacune des instances. Par ailleurs, l’étudiant.e usager et partenaire du dispositif donne son avis sur la qualité de la formation (encadrement en stage, bilans des UE, bilans de semestres, déclaration des évènements indésirables…) par des enquêtes régulières réalisées dans les instituts". 

Le CEFIEC propose de mettre en œuvre le schéma établi par le groupe de travail de la DGOS où chaque membre dont l’étudiant.e a une voix décisionnelle dans les trois sections proposées dans le schéma et de renforcer le concept « étudiant.e partenaire » dans l’évaluation de la qualité des dispositifs de formation (tant en stage que dans les instituts).

Permettre le développement de la démocratie en santé

Le Cefiec propose d’associer les usagers de soins dans les instances de gouvernance des instituts et d’impliquer des patients experts pour réaliser des enseignements auprès des étudiants.

Favoriser l'interprofessionnalité entre les différents professionnels de santé et du social

Le Cefiec propose de développer une culture commune dès la formation initiale en mutualisant les compétences communes et partagées (analyse de la qualité, l’organisation du travail, communication…), de partager des analyses de pratiques professionnelles des études de situations de soins sur le terrain et en simulation avec les autres filières de formation en santé et du social.

Promouvoir le développement de la pratique avancée infirmière. 

Le Cefiec propose de promouvoir le développement de formations d’infirmier.e.s en pratique avancée, de niveau Master, permettant des réponses efficaces aux problèmes de santé des usagers sur les territoires.

Harmoniser la formation infirmière au niveau européen

Le Cefiec propose d’impulser au niveau de la France , une réflexion visant l’harmonisation des compétences des formateurs au niveau européen.

Rédaction ActuSoins

Pour aller plus loin : formation continue DPC pour les infirmières et infirmiers libéraux

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Réactions

19 réponses pour “L’intégration des formations en santé à l’université : les 11 propositions du CEFIEC”

  1. Lucas Hu dit :

    c est une bonne chose, l universitarisation apportera des bonnes choses à moyen terme au plan de l autonomie mais pour l instant il y a de gros loupés : le contenu des études est certes enrichissant mais les bases théoriques ne sont pas acquises et les ESI sont presque livrés à eux-mêmes d un point de vue pratique, on arrive comme ça avec des ESI 3e ne maîtrisant pas les règles de calcul, ne sachant pas vous détailler les bases théoriques de la pression artérielle et du pouls, ne sachant pas lire l étiquette d un soluté ou ne sachant pas vous dire ce qu est le pH ou le phénotype, dramatique, puis autre chose : pour être cadre formateur en IFSI, on ne teste même pas le niveau de connaissances théoriques, cliniques et pratiques, fou quand on y pense, c est comme ça ensuite que des formatrices nullissimes se retrouvent en IFSI à lire des polycopiés… incroyable ! dernier point, on devrait davantage entraîner les étudiant à avoir un raisonnement scientifique et cesser les concours d entrée avec tests psychotechniques à la con qui devraient être remplacés entre autres par des maths, de la biologie (de haut niveau), ça permettrait de virer tout un tas d ESI totalement nuls, les mêmes qu on se tape à encadrer par la suite !

    • C’est vrai que la formation n’est plus aussi performante, je suis diplômée de 88 et je peux vous dire que mes 3 ans d’études ont été très formateurs tant sur le plan théorique que pratique et l’examen à la fin des 3 années ne vous permettait pas de faire des impasses. On ne mettait pas 6 mois pour être efficace en service après l’obtention du DE. Maintenant il y a des 3e années qui ont trop de lacunes, elles n’ont pas de stage avec de la technique et quand elles en ont un, elles se retrouvent à 8 sur le même. Alors oui il faudrait remédier à cela .

    • Pardon pour les fautes je viens de me relire j’ai répondu à la volée

    • Cecile Fuzeau dit :

      Pour avoir vecu l’ancien et le nouveau il me semble que les analyses de pratiques nous aide a reflechir et a ne pas faird betement parceque l’infirmier nous dit faut faire comme xa sans explication.
      Il faut surtout revoir l’encadrement en stage qui est pourri ainsi qu’une tolerance.

  2. Il y a un tel manque de pratique…

  3. deja en 83 on parlait de tronc commun a la fac avec d’autres etudiants !! rien n’a changé !!

  4. Ah ah le CEFIEC intellectualise et rêve depuis longtemps,il y a 20 ans j’y étais et c’était déjà ainsi… plus on réfléchit et moins on est malléable les étudiants ne se laisseront plus faire, ils veulent aussi du concret,du quotidien et…du respect, les mots ne suffisent plus….

  5. Magnifique mais juste une question pratique. Ils se mettent assis où? Universités déjà trop étroites pour les PACES ( médecine dentaire pharma kiné sage femme ergo)

  6. C est juste pour blablater…et pas nous augmenter…

  7. Il manque l’observation clinique et ….de la pratique ..

  8. Alexis George dit :

    Blabla… ca a ete tout l’inverse jusqu’a present.
    Baisse des competences infirmieres, lacunes professionnelles etc..

  9. Voilà une idée qu’elle est bonne. Plus de compétences et de qualité, tant chez les formateurs que les étudiants. Ça pourrait écarter ceux qui, des deux camps, n’y sont pas à leur place au dépend de toute une profession…

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