Une infirmière libérale violemment attaquée par un patient

Marie-Françoise Droniou, infirmière libérale à Calanhel (Côtes d'Armor) a subi jeudi dernier une agression d'une rare violence. Elle témoigne pour lutter contre la banalisation de la violence, notamment dans sa profession.

Une infirmière violemment attaquée par un patientActualisation :

L'Ordre infirmier se porte partie civile

La FNI réagit et le ministère condamne

 

Marie-Françoise Droniou, infirmière libérale de 50 ans arrive chez son deuxième patient à 6h15, un agriculteur d'une soixantaine d'années. « C'est un ours, une force de la nature, plutôt asocial et pas spécialement sympathique avec les gens. Mais depuis 40 ans que je le connais et quatre ans que je le soigne, il n'avait jamais été violent. Il m'avait tenu quelques propos déplacés, rien de plus. Je n'avais donc pas d'appréhension particulière, seulement l'envie de faire mon travail et de repartir rapidement, explique au Télégramme cette mère de deux enfants.

Mais alors qu'elle range son matériel et se dirige vers la sortie, son patient tente de lui toucher la poitrine. Marie-Françoise le repousse aussitôt fermement et s'empresse de quitter les lieux. Mais sur le perron, il se précipite sur elle en l'empoignant par le chignon : « Il m'a secouée comme un pantin en me tenant par la tête et en essayant de me jeter par terre ».

En la projetant sur le capot de sa voiture, l'homme parvient à la faire tomber. C'est le début d'un véritable passage à tabac : les coups de pied et de poing pleuvent sur Marie-Françoise, qui supplie en vain son bourreau. En se débattant, elle fait chuter l'homme à son tour. À terre, celui-ci démultiplie sa violence : « Il me heurte la tête contre le sol, m'assène des coups de poings sans s'arrêter en me hurlant de me taire ». « À cet instant, j'ai tellement mal que je ne sens plus mon corps. Je me vois mourir. Je pense à mes enfants. Pendant ce temps, il ramasse de la terre et m'en met plein les yeux, le nez, la bouche. Je suffoque. C'est là que mon instinct me dit de ne plus bouger, de me taire, malgré la douleur. » Et brusquement, les coups cessent. « Il essaye de baisser mon jean, sans y parvenir. » L'homme s'éloigne alors vers la maison.

En sang, transie par la peur et la douleur, l'infirmière réussit à ramper jusqu'à son véhicule et à rejoindre la gendarmerie. Son supplice aura duré quinze interminables minutes. Bilan : dix jours d'ITT (incapacité totale de travail) pour des traumatismes crânien, facial, thoracique et abdominal, une entorse de la cheville et d'inévitables séquelles psychologiques. L'agresseur a été interpellé après les faits, qu'il a reconnus, puis il a été conduit en hôpital psychiatrique. Après son hospitalisation de 48 h, l'infirmière a déposé plainte et entend faire tout ce qu'il est possible pour que « les jeunes collègues à venir et celles qui sont en service ne soient plus exposées à de telles violences.

Les agressions se multiplient

Son cas n'est pas isolé. Les agressions dans le milieu médical se multiplient. « Ça ne nous a pas surpris. À travers l'observatoire des violences que nous avons mis en place, l'année dernière, 72 déclarations ont été effectuées par nos confrères et nos consœurs. En très forte augmentation », assure Didier Borniche, président du Conseil national de l'Ordre des infirmiers. « Ces chiffres sont sous-évalués car les personnes ont peur de déclarer. Les infirmières qui étaient à l'abri de ce type de comportements y sont finalement de plus en plus confrontées. Notre pays a beaucoup d'empathie pour cette profession mais nous considérons qu'un certain nombre de politiques ont du mépris. Nous aimerions que l'empathie gagne le pouvoir politique de façon à ce que cette profession, une des seules à se rendre au domicile du patient, bénéficie du soutien qu'elle mérite ».
 

Abonnez-vous à la newsletter des soignants :

Faire un don

Vous avez aimé cet article ? Faites un don pour nous aider à vous fournir du contenu de qualité !

faire un don

Réactions

111 réponses pour “Une infirmière libérale violemment attaquée par un patient”

  1. Label Isa dit :

    Et une fois de plus direction la psy. Il va falloir arrêter de cataloguer les malades de la société en fous. Perso je suis contre là notion irresponsable de ses actes car les seules qui assume les actes ce sont les victimes. Courage à nos collègues trop souvent victimes de maltraitance et non l’inverse.

  2. Label Isa dit :

    Et une fois de plus direction la psy. Il va falloir arrêter de cataloguer les malades de la société en fous. Perso je suis contre là notion irresponsable de ses actes car les seules qui assume les actes ce sont les victimes. Courage à nos collègues trop souvent victimes de maltraitance et non l’inverse.

  3. En tout cas…. je vais pas arreter le judo..

  4. En tout cas…. je vais pas arreter le judo..

  5. Gerald Demesy dit :

    De toute façon tout le monde s’en branle de nous et de notre profession….

  6. Gerald Demesy dit :

    De toute façon tout le monde s’en branle de nous et de notre profession….

  7. Gerald Demesy dit :

    De toute façon tout le monde s’en branle de nous et de notre profession….

  8. Gerald Demesy dit :

    De toute façon tout le monde s’en branle de nous et de notre profession….

  9. lisettegourcuff dit :

    Il faut déclarer tous ces événements sur http://alerte.cnoi.fr/.
    La police et la justice bougent lorsqu’on peut leur prouver que c’est un phénomène de masse.

    • eusebe dit :

      C’est qui « on » ? L’oni ?

    • Motarde de DIJON dit :

      Il convient de déclarer tout acte malveillant à l’encontre des soignants sur le site du gouvernement, piloté depuis 2005 par la Direction Générale de l’Offre de Soins:
      http://www.sante.gouv.fr/observatoire-national-des-violences-en-milieu-de-sante-onvs.html

      Par ailleurs la FNI (Fédération Nationale des Infirmiers Libéraux) s’apprête à se porter partie civile dans la procédure engagée par la victime, Marie-France DRONIOU.

      Est-il utile de préciser qu’une déclaration d’agression sur le site d’alerte de l’ONI ou auprès du Conseil Départemental est accessoire. On vous demandera en premier lieu si vous êtes inscrite et à jour de cotisation…

  10. Céline Bedat dit :

    Quelle horreur!… Je suis de tout cœur avec elle…. Maintenant on doit être sur la défensive et la boule aux ventres en partant travailler…. Quel beau métier…

  11. Osman Aden dit :

    Je m’adresse à mes collègues infirmiers et infirmières arrêter de dire des bonnes paroles et organisant une collecte d’argent pour bien la soigner et prendre un bon avocat et que justice soit rendu ne laissons pas passer cette fois

  12. Gladys BC dit :

    10 jours d arret pr l ‘enfer qu elle a subie ….honteux elle a pas besoin de 10 jours mais de 3 mois . Se foutent de notre gueule ou quoi

    • L’important pour l’ITT c’est plus de 8 jours pour que la plainte puisse aller au pénal ( peine de prison possible contre simple amende si moins de 8 jours). C’est différent de l’arrêt de travail qui peut être plus long ( et en l’occurrence j’espère l’a été)

  13. Bn courage pour surmonter cette horreur

  14. C’est horrible .. Je suis choquée .. Pleins de courage et bon rétablissement …

  15. Axelle Millo dit :

    Aurélie Scagliola fait attention

  16. Et une fois de plus les médias n’en parlent pas…

  17. Pourquoi le placer en psychiatrie?! Il me semble qu’il était pleinement conscient de ses actes quand il a décidé de la toucher et de vouloir abuser d’elle. Oú se trouve la justice pour notre collegue? Je suis haineuse ce soir. Même si je l’ai choisi, je trouve que cette profession nous mene la vie de plus en plus dure physiquement et moralement. Et je me dis que le seul soutien que l’on peut obtenir c’est entre nous. Bon retablissement à cette collegue.

  18. Pensée pour cette femme cette collègue y en a marre de bosser ainsi Courage et pour le patient pas de psy ms tôle

  19. Ce Batard sera bien traité en psychiatrie… Et dans un an il sera libre… Vive la France! Pfffff

  20. Beaucoup de courage à elle….ces comportements deviants sont de plus en plus nombreux….mais là ….c est violent. Dur de reprendre la tournee apres cela…..

  21. Aude Reinhart dit :

    Quelle honte de tels comportements.. L’humain me débecte de plus en plus.. Notre profession n’est plus une profession noble à croire.. Grosses pensées à cette ide en tous les cas..

  22. Rika Mat dit :

    Bon rétablissement de tout mon coeur chère consoeur.

  23. Rika Mat dit :

    Les médias ne parlent jamais des infirmiers et ce serait un bien pour que la population ait une idée de notre métier

  24. Majda Oua dit :

    Ce sont des violences de plus en plus courantes vis a vis du personnel soignant ….

  25. Nadine Nadia dit :

    Prompt rétablissement prisons nad bonnes soirées tous t’es proches prudences Amitié nad

  26. Houria Riri dit :

    C’est ces comportements qui nous use !!!

  27. Bon rétablissement à vous et mon soutien sincère 🙁
    C’est grave d’en arriver a des situations comme celle-ci et que notre ministre ne fasse rien.

  28. David Lannoy dit :

    Tous mes vœux de bon rétablissement !!

  29. Un grand soutien à cette collègue , c’est malheureux mais je conseil toujours à mes collègues femmes d’avoir un bombe lacrymogène, surtout quand on se déplace à des heures ou croise personne .

  30. courage a Marie Françoise

  31. Lomy Tuslo dit :

    Et que dit notre MST ??

  32. Jamila Nait dit :

    On en parlait dimanche Houria Riri

  33. Emi Lee dit :

    Ras le bol du manque de civisme aux urgences….on fait de notre mieux et c’est jamais suffisant, et évidement on a jamais on très exceptionnellement de « s’il vous plait » ou « merci »!!!!!!! C’est tellement usant les agressions quotidiennes verbales et physiques, si ce n’est pas la pression de notre hiérarchie c’est tjs autre chose…

  34. Quelle horreur! !! 15 minutes. ..c’est interminable. ..pfff

  35. Horrible les gens deviennent fous j espere que l infirmière va bien

  36. Une honte!!! J’en suis malade!!

  37. Laa Lou dit :

    Courage à la victime il ya vraiment des danger dans cette profession , pk interner en psy et pas en prison ? C’est une honte franchement cette femme va être traumatisée et lui va s’en sortir sans rien presque ! Courage à tous les collègues victime de cette violence ingrate et injustifiée !!! On donne notre savoir notre coeur dans ce métier si fatiguant et voila le retour Pff c’est n’importe quoi !!

  38. IS SE dit :

    toute ma compassion et mes meilleures pensées pour ma collègue ;-( j’ai connu ça …je lui souhaite de s’en remettre le plus vite possible aussi bien physiquement que psychologiquement.

  39. Courage à cette femme.. C’est affreux, de tout coeur avec elle. Nous ne faisions pas un métier facile mais si en plus on nous violente ,où va t on ???

  40. Marine Debray dit :

    Je suis ide à domicile et je ne sors JAMAIS sans ma lacrymogène, c’est moche mais nécessaire aujourd’hui !!!

  41. #unptitmessagedesoutienaupassageMarisol?

  42. Ca me fait peur pour plus tard.. Y a de plus en plus de violence dans le futur métier que j’ai choisi. Comment réagir lorsqu’on est menacer ou violente ?
    Pourquoi tant de violance face à un métier qui prône l’aide à la personne et l’humanisme .. ?

  43. Bon courage à elle . .encore un que l’on va d3clarer IRRESPONSABLE car malade psy…..c trop facile !!!! Grrrr
    Grosses pensees pour cette collègue qui va avoir du mal à reprendre son travail après cette agression sauvage…..

  44. Et toutes les violences verbales qu on subit !

  45. Horrible! Ça me choque d’entendre « ce sont les risques du métier », NON nous ne sommes pas payées pour risquer cela. Nous n’avons pas de prime de risque. Cet homme s’est retrouvé en psy au simple motif qu’il avait le statut de « patient de sa victime ». Ses intentions initiales semblent pourtant évidentes: il a tenté de lui toucher la poitrine puis de lui baisser le jean!!! Pas compliqué de comprendre ce qu’il avait derrière la tête! Il aurait fait ça sur une autre femme lambda il se serait retrouvé en garde à vue et accusé d’agression sexuelle et tentative de viol. Seulement voilà, il s’en est pris à l’infirmière donc il échappe à la case prison et gagne juste un passage en psy! Honteux…

  46. C’est horrible, notre quotidien parfois si compliqué …

  47. j’en ai la nausée ! quel courage ! mais ne vous inquiétez pas, notre collègue infirmière est traumatisée à vie, l’auteur des faits sera ressorti dans un an grâce à notre garde des « sots » et on va bien lui trouver des circonstances atténuantes…. il me semble que les professionnels de santé prennent cher, à quand une justice exemplaire ? totale solidarité avec Marie-Françoise

  48. Rosa Sereni dit :

    C est ce que je nommerais les risques du métier! !

  49. Cathy Genty dit :

    Affreux et pourquoi en psy et pas en taule !

  50. Gerwald Mg dit :

    Équipée vous mesdames pistolet jpx jet defender
    Bon courage

  51. Bon rétablissement ; de tout coeur avec elle

  52. Mon soutien à cette collègue !

  53. Quelle horreur !! C’est là un des dangers du libéral. On travaille seul et jamais à l’abri d’un tordu

  54. Toutes mes pensées vers cette collègue

  55. Toutes mes pensees les plus affectueuses a une collegue…meurtrie

  56. David Bernard dit :

    Ct à t elle été prise en charge. .?

  57. Anne Leithu dit :

    Bon rétablissement et surtout plein de courage parce que pas facile de reprendre après un tel traumatisme..

  58. Terrible. Insoutenable.

  59. Ay Sha dit :

    Quelle horreur…
    Bon rétablissement et courage aux collègues. ..

  60. Intolérable et pourtant ce n’est pas la première fois !

  61. Brig Itte dit :

    Contre cette violence vous compté faire quoi …
    C’est pas la première fois et ce ne sera pas la dernière, je dirai heureusement que son bourreau c arrêté
    les ide ne devraient pas faire les soins seules

  62. Je ne suis qu’aide soignante mais travaillant aux urgences je ne sais que trop bien de quoi les patients peuvent etre capables. Je souhaite un bon retablissement a cette infirmiere courageuse. Plus jamais ca. On est pas la pour ça

  63. Ticia Carron dit :

    Rien à ajouter que bon rétablissement.
    Je suis de tout coeur avec vous.

  64. Mais quelle horreur et quelle honte une telle violence gratuite alors que nous consacrons notre vie à aider les gens

  65. Samia Sissad dit :

    Horrible expérience. Tous mes vœux de rétablissement.

  66. Samia Sissad dit :

    Horrible expérience. Tous mes vœux de rétablissement.

  67. Céline Bootz dit :

    Bouleversant…. Quel courage…
    Malheureusement aucun de nous n est à l’abris de réactions imprévisibles de certains patients ou de leur famille….

  68. Céline Bootz dit :

    Bouleversant…. Quel courage…
    Malheureusement aucun de nous n est à l’abris de réactions imprévisibles de certains patients ou de leur famille….

  69. Lenaick Machin Souphie Guédès Yann Kervern

  70. Motarde de DIJON dit :

    Nous sommes toutes et tous attérés par un tel déferlement de violence à l’encontre de notre collègue dans l’exercice de ses missions. Malheuresement, ce type d’agression n’est pas un évènement isolé. C’est le quotidien de bon nombre de professionnels de santé, dans les établissements de soins comme au domicile des patients. Qu’ils soient infirmiers, médecins ou autres.

    Qui peut imaginer les conséquences désastreuses des actes violents commis par certains patients sur les professionnels de santé ? Les traumatismes qui en résultent ont des répercussions en chaîne sur l’entourage: famille, amis, voisins, connaissances proches ou éloignées.

    Malgré les structures existantes (Observatoire National des violences en milieu de santé) pour prévenir et réprimer ce type d’agressions à l’encontre des professionnels de santé, le pire n’est jamais évitable!

    L’auteur des faits a été conduit dans un hôpital psychiatrique. Il est sans doute trop tôt pour le dire, mais vraisemblablement l’agresseur de notre collègue bénéficiera d’une atténuation de sa responsabilité voire même, la reconnaissance de son irresponsabilité au titre de l’article 64 du Code Pénal qui énonce : « Il n’y a ni crime, ni délit lorsque le prévenu est en état de démence au temps de l’action ».

    Ce qui est à peu près certain, c’est que l’Ordre National des Infirmiers utilisera cet évènement dramatique, en se portant Partie Civile dans la procédure qui suivra, en le faisant savoir sur son site, comme il l’a fait pour le meurtre de Mireille SCHMITT, infirmière assasinée par un patient à Strasbourg au mois de juillet 2014.

    Que fera la communauté infirmière, les pas encartées, les pas syndiquées, les pas politisées, pour Marie-Françoise DRONIOU?

Réagir à cet article

retour haut de page
486 rq / 4,979 sec