Au CH du Vinatier, préavis de grève dans un climat tendu

Au centre hospitalier spécialisé en psychiatrie Le Vinatier, la CGT et FO ont déposé un préavis de grève pour le jeudi 12 février. Après l'agression d'un infirmier, le 28 janvier, par un patient, deux décès de patients suite à des suicides sont à déplorer. En cause selon les syndicats : des fermetures de lits, des manques de moyens (notamment en personel) et l'arrêt d'un dispositif d'appel d'urgence (DAU).

Au CH du Vinatier, préavis de grève dans un climat tenduL'agression dont a été victime l'infirmier dans l'unité d'hospitalisation pour adolescents n'aurait "rien à voir avec une sur-activité ou un sous-effectif", selon le directeur Hubert Meunier, ce qui devrait, selon lui, être confirmé par l'enquête de l'ARS. Deux inspectrices sont venues dans l'établissement pendant deux jours la semaine dernière.

Un responsable CGT avait, au lendemain de l'agression, dans L’Autre Direct sur Lyon Capitale, tiré une conclusion identique et n'avait pas mis en cause le manque d'effectif dans ce service.

La situation est en revanche très tendue à l'unité médicale d'accueil (Uma) qui reçoit les urgences. la direction a d'ailleurs confirmé  la sur-activité enregistrée plusieurs jours avant l'agression. Le 27 janvier, il avait été décidé de renforcer encore l'équipe soignante et d'allouer "autant d'effectifs que besoin" à cette unité, en faisant appel soit à des personnels de l'établissement, soit à des intérimaires, relate Hospimedia.

Dans un communiqué du 29 janvier, le syndicat FO informait qu'au 27 janvier 31 patients étaient hospitalisés à l'Uma pour onze lits.

Des lits, des effectifs et un DAU opérationnel...

Le 12 janvier, les organisations appellent à manifester devant l'ARS. "Une manifestation en direction de la préfecture du Rhône suivra: une délégation sera reçue à midi", annonce la CGT dans son message.

Dans un communiqué daté du 2 février, la CGT, FO et l'Unsa appelaient également à une "grève institutionnelle" à partir de lundi, où les agents sont appelés à ne pas faire "tout ce qui n'a aucun rapport avec les soins nécessaires et les patients".

Dans le cadre de leur préavis de grève, la CGT et FO réclament "la réouverture des 40 lits et des unités fermés" à la suite de la construction de nouveaux bâtiments, le renforcement des équipes des centres médico-psychologiques (CMP), des hôpitaux de jour et des centres d'accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP), "le recrutement de médecins, de psychologues, d'infirmiers,...",

Interrogé par l'APM sur la demande de réouverture de lits, Hubert Meunier a expliqué que "la problématique aujourd'hui en 2015 n'est pas de rouvrir des lits classiques. Ce n'est pas le projet de l'établissement, ce n'est pas la solution au problème".

La remise en service d'un système de DAU

Par ailleurs, dans le cas de la patiente de l'Usip, la CGT met en cause l'arrêt du dispositif d'appel d'urgence (DAU): "depuis de nombreux mois, nous sommes montés au créneau en demandant qu'il y ait un renforcement des équipes par l'embauche de personnels infirmiers et aides-soignants pendant l'arrêt du dispositif d'appel d'urgence", assure-t-elle dans son communiqué.

« Nous sommes équipés d’un dispositif individuel de localisation qui permet d’alerter la sécurité en cas d’agression par une pression sur un simple bouton, mais nombre d’appareils sont défaillants depuis plusieurs mois déjà », a expliqué Jean-Louis Guglielmetto, infirmier de l’hôpital et représentant CGT au Quotidien du médecin, le 29 janvier.

Sur ce point, "devant l'augmentation des dysfonctionnements constatés sur ce système depuis sa mise en oeuvre à l'UMD [unité pour malades difficiles] et son extension sur l'ensemble de l'établissement (hors UHSA), considérant qu'en l'état actuel nous n'étions pas en mesure de certifier de son bon fonctionnement, j'ai pris la décision, en toute responsabilité, de l'arrêter", affirme le directeur dans un courriel, repris par l'agence APM.

"Le système DAU ne sera remis en fonctionnement que lorsque je pourrai assurer à tout agent que son appel sera bien acheminé en cas de déclenchement de sa part", poursuit-il.

Sur ce sujet, un expert a été désigné par le tribunal administratif. Une première réunion entre l'expert et toutes les parties prenantes, dans ce nouveau cadre, est programmée lundi 9 mars.

Cyrienne Clerc, avec APM et Hospimedia

 

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