La fermeture de l’unité de cancérologie pour enfants de Garches a été avancée

| 915 vues | | mots clefs : , Pas de commentaire

La direction des hôpitaux parisiens (AP-HP) a annoncé le 5 août qu’elle accélérait le processus de fermeture de l’unité de cancérologie pour enfants de Garches, programmée pour le 21 août, face à une situation très « tendue ».

blog "L'unité d'oncologie continuera pour nos enfants"

blog "L'unité d'oncologie continuera pour nos enfants"

« De manière plus aiguë, jour après jour, nous faisons face à des difficultés provoquées qui nous ont conduits progressivement à accélérer le processus pour éviter que les enfants soient mis en danger », a déclaré le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris Martin Hirsch, lors d’une conférence de presse.

« Nous avions prévu qu’il n’y ait plus de cure de chimiothérapie qui commence le 11 août et nous avons anticipé cela à samedi » dernier, a-t-il dit.

Le transfert est prévu  au sein du service de pédiatrie de l'hôpital Ambroise-Paré à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). La fermeture de l'unité a été décidée par l'AP-HP, à l'occasion du départ en retraite de Nicole Delépine, effectif depuis le 18 juillet.

Les méthodes de traitement des enfants cancéreux de ce médecin sont contestées par la communauté scientifique mais elle est très soutenue par des parents dont les enfants ont été pris en charge dans son unité dont certains rejettent les traitements proposés dans d'autres services hospitaliers. Cinq enfants restaient hospitalisés dans l’unité mardi 5 août— quatre à partir de mercredi selon l’AP-HP.

Tensions croissantes et médecins en opposition

« Nous ne sommes aujourd’hui pas en mesure de soigner des enfants dans des locaux dans lesquels il y a envahissement, des médecins en arrêt maladie, une équipe paramédicale soumise à des pressions, un chef de service (le professeur Chevallier, nouveau responsable depuis le départ à la retraite de Nicole Delépine, Ndlr)  qui n’a pas la possibilité de contrôler ce qu’il se passe », a déclaré M. Hirsch.

Plusieurs familles se sont rendues sur place le 5 août, « forçant le passage », a affirmé lors de la conférence de presse le professeur Bertrand Chevallier.

« Il n’y a eu absolument aucune violence sur place. Deux enfants, qui ont un besoin urgent de soins, étaient convoqués aujourd’hui dans le service de Garches par l’équipe médicale. Leur admission a été refusée par l’AP-HP qui a fait appel à la police comme si nous étions des voyous », a répliqué Sophie Masset, mère d’un enfant soigné à Garches, interrogée par l’AFP.

Le professeur Chevallier  fait état de  « bousculades fortes », de « menaces physiques », et critique l’attitude de certains médecins opposés à la fermeture.

Selon l'AP-HP, "les médecins de l’unité ont mis de multiples obstacles à l’exercice de la responsabilité médicale du Pr Chevallier : transmission parcellaire des informations relatives aux dossiers médicaux, défaut d’information sur les soins programmés et au moins un cas de prescription d’acte inutile réalisé sans son accord, dans le seul but de maintenir un lit occupé".

"Depuis le 1er août, l’unité n’a plus aucun médecin qualifié pour prescrire une cure de chimiothérapie, suite aux arrêts maladies de deux médecins de l’unité", précise l'AP-HP.

Selon la direction, Le personnel paramédical a majoritairement choisi de rejoindre le service du Pr Chevallier à l’hôpital Ambroise-Paré.

Pour Carine Curtet, présidente de l’association Ametist qui regroupe des proches d’enfants malades, l’AP-HP cherche à « vider le service au plus vite, avant que des décisions de justice tombent, décisions qui pourraient lui être défavorables ». Fin juillet des parents d’enfants cancéreux ont saisi le Conseil d’État, et l’ont appelé à se prononcer sur la fermeture programmée du service.

Rédaction ActuSoins

Mise à jour :

Selon le blog, L'unité d'oncologie continuera pour nos enfants", "des représentants de l'AP-HP accompagnés par le chef de pôle le Pr Chevallier, le directeur de l'hôpital M. Cazejust et les forces de l'ordre, ont ordonné l'évacuation de force des quatre enfants malades en aplasie (baisse brutale des défenses immunitaires) par le SAMU le 6 août en début de soirée. Aucun parent n'a été prévenu de ce transfert soudain ni par écrit, ni oralement." L'information a été contredite par l'AP-HP.

 

YouTube video

Abonnez-vous à la newsletter des soignants :

Faire un don

Vous avez aimé cet article ? Faites un don pour nous aider à vous fournir du contenu de qualité !

faire un don

Réagir à cet article

retour haut de page
345 rq / 5,543 sec