Numérique : des classes inversées en IFSI ?

| 1 065 vues | | mots clefs : Pas de commentaire

Et si on enseignait les soins infirmiers sous forme de « classe inversée » ? C'est l'idée pas si iconoclaste que cela que Marcel Lebrun, professeur en technologies de l’éducation et conseiller pédagogique à l’université catholique de Louvain (Belgique), est venu défendre lors des Journées du CEFIEC qui viennent de se tenir à Lille.

Numérique : des classes inversées en IFSI institut de formation en soins infirmiers ?

© Sergey Nivens - Fotolia.com

Les outils numériques et internet ne sont ni bien ni mal : ils ne sont que des outils et ce qui compte, c'est la façon dont on les utilise. Pour Marcel Lebrun, enthousiaste pourfendeur (belge) des systèmes pédagogiques oxydés, ils nous permettent simplement de nous rapprocher du réel et nous aident à nous l'approprier.

Les réticences qu'ils ont pu faire naître dans le monde de l'enseignement ne sont rien de plus que celles que l'apparition de l'écriture ou celle du livre ont suscité en leur temps : ces « outils » n'ont pas vidé le cerveau de ceux qui les ont employés, ils les ont rendu plus disponibles pour faire ou apprendre davantage de choses...

« L'intelligence, ce n'est pas seulement stocker des informations, c'est bien plus que cela, a poursuivi le conseiller pédagogique. Cela permet de faire des liens entre les choses, de les contextualiser, de développer son esprit critique ! » Communiquer, collaborer, créer, ce que permettent ces technologies, « ce sont aussi des compétences ! », a lancé le chercheur.

"L'enseignement file dans le cloud"

A ceux qui se défendent en disant qu'ils ne sont pas nés, contrairement à la « génération C », avec un ordinateur entre les mains, il rétorque qu'ils ne sont pas nés non plus en sachant lire... « La génération n'a rien à voir avec l'âge mais avec la période à laquelle on se trouve, a ajouté Marcel Lebrun. A nous de découvrir ces outils et de construire des formations » qui en tiennent compte, au fur et à mesure. De se reposer la question de ce que l'on veut transmettre.

Il ne s'agit pas simplement de numériser des ressources pédagogiques mais aussi de modifier les interactions formateurs/élèves. Et le conseiller pédagogique de suggérer de demander aux élèves de regarder une vidéo sur les connaissances à acquérir avant de venir en cours et de réserver le temps de présence aux échanges et aux questions... Inverser l'enseignement, en quelque sorte.

Le Massachusset's insitute of technology (MIT) s'y est mis depuis longtemps et d'autres lui ont emboîté le pas avec les MOOC (« massive open online courses » c'est à dire « cours en ligne ouverts au plus grand nombre »).

La France s'y est mise avec la plate-forme universitaire FUN, ouverte en octobre 2013... « La vidéo de cours, c'est génial : il y a un bouton "pause" ! », commente Marcel Lebrun. L'espace-temps de l'enseignement se trouve complètement modifié. Peu à peu, « L'enseignement file dans le "cloud" », poursuit-il. Et le présentiel, loin d'être supprimé, s'en trouve considérablement enrichi.

Pour Marcel Lebrun, il ne faut pas craindre une soit-disant déshumanisation de l'enseignement par les technologies numériques car elles ne portent pas forcément ce risque. Il s'agit plutôt de réfléchir à la façon dont elles donneront du sens au temps de présence. Une vraie révolution, inévitable.

 Olivia Dujardin

A relire : Formation infirmière : les technologies de l'information et de la communication ont la côte

Abonnez-vous à la newsletter des soignants :

Faire un don

Vous avez aimé cet article ? Faites un don pour nous aider à vous fournir du contenu de qualité !

faire un don

Réagir à cet article

retour haut de page
315 rq / 4,268 sec