« A gouvernement resserré, titre resserré »

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Petite revue de presse sur les débuts de Marisol Touraine II

Marisol Touraine "A gouvernement resserré, titre resserré"Ce qui aura valu à Marisol Touraine de conserver sa place au sein du gouvernement ? "Le fait d'être une femme, pour partie. Le fait d'avoir été, avec Pierre Moscovici qui est sortant, l'une des deux strauss-kahniens de l'équipe Ayrault, peut-être", répond le quotidien Le Monde.

La ministre des Affaires sociales - c'est désormais sa fonction depuis que le mot Santé a été expurgé - a expliqué ce jeudi matin sur RTL que le pacte de solidarité annoncé par François Hollande visait à « conforter le modèle social » de la France. Le pacte de solidarité, « ce n’est pas uniquement des enjeux financiers, c’est se préoccuper du pouvoir d’achat de nos concitoyens, en particulier de ceux qui sont les plus modestes, garantir le maintien des services publics », a déclaré la ministre sur RTL.

Confirmant que le gouvernement allait annoncer prochainement un plan d’économies de 50 milliards d’euros sur les trois prochaines années, dans le cadre du Pacte de solidarité, la ministre a précisé qu' « il y a une ligne rouge à ne pas franchir : nous ne pouvons pas affaiblir notre système de santé, procéder à des déremboursements en direction des Français, ils doivent savoir qu’ils seront protégés, que leur système de santé va être consolidé ".

"Il faut réduire les déficits et la dette. Pas pour Bruxelles, comme certains le disent, mais pour la qualité de notre économie (...)  Quand le navire prend l'eau, on n'écope pas avec une petite cuillère", a ajouté la ministre des Affaires sociales. Pour ce faire, le gouvernement va devoir prendre d'importantes décisions :

Un secrétaire d'Etat à la Santé ?

Interrogée sur I-Télé, au sujet de la disparition du terme « Santé » dans l’intitulé de son ministère, Marisol Touraine a répondu par une pirouette : « Oui bien sûr, je suis ministre de la Santé. Mais à gouvernement resserré, titre resserré ! ». 

Y aura-t-il un secrétaire d'Etat à la Santé ? « Cela fait partie des décisions des prochains jours mais je n’y ai pas d’opposition de principe », a-t-elle souligné. 

Ce serait une première depuis 2002. Bernard Kouchner était ministre délégué à la Santé dans le gouvernement Jospin sous la tutelle du ministre de l'Emploi et de la Solidarité.

Déjà les rumeurs vont bon train : selon Le Parisien, ce poste pourrait être confiée à Aquilino Morelle, jusqu'ici conseiller politique de François Hollande. D'autres citent Jean-Marie Le Guen.

[dropshadowbox align="none" effect="lifted-both" width="autopx" height="" background_color="#ffffff" border_width="1" border_color="#dddddd" ]«La santé, priorité selon le Président de la République, n'a même pas le droit à un ministère de la Santé»[/dropshadowbox]

Nombreux sont ceux qui se sont offusqués de l'absence du terme Santé dans le titre ministériel. «La santé, priorité selon le Président de la République, n'a même pas le droit à un ministère de la Santé», a tweeté Mickael Benzaqui, porte-parole de l'ISNI, principal syndicat d'internes.

Dans un communiqué, le Conseil de l'Ordre des médecins a estimé que "l'objectif d'amélioration de la qualité du système de soins ne peut se réaliser sans l'existence d'un ministère de la Santé de plein exercice", espérant "une réparation de cet oubli".

De son côté, la FMF (Fédération des médecins de France) a constaté « que le maintien de Marisol Touraine tient sans doute plus à la solidarité gouvernementale dont elle a fait preuve plutôt qu'à son bilan où l'immobilisme était en marche et le dogmatisme constamment présent ».

De 2012 à 2014

Son principal fait d'armes reste la réforme des retraites "sans jeter des centaines de milliers de Français dans la rue, contrairement aux réformes de 2003 et 2010, menées par la droite". Côté santé, elle " a décroché, avec difficulté, un accord sur la régulation des dépassements d'honoraires des médecins libéraux, mais le contrat d'accès aux soins créé est complexe et sans grand effet escompté", indique Le Monde.

" Le pacte territoire santé contre les déserts médicaux, avec davantage de succès, attire des généralistes en zone rurale - mais en nombre insuffisant. Un sentiment prédomine, celui d’un immobilisme voué à gagner du temps, faute de cap clair", critique Le Quotidien du Médecin.

Il lui reste à mener à bien des chantiers comme l'encadrement des dépassements d'honoraires, la lutte contre la désertification médicale, la réduction du déficit de la Sécu,... De 13,3 milliards d'euros en 2012, le déficit est passé à 12,5 milliards d'euros en 2013 et l'objectif fixé pour 2014 est de le ramener à 9,6 milliards d'euros.

Et surtout à s'attaquer  à une loi de santé publique, dont le chantier a été engagé voici un an avec la Stratégie nationale de santé, une autre sur la fin de vie et une troisième sur la dépendance. Autres sujets toujours en latence : l'activité privée des médecins dans les hôpitaux publics et bien sûr le devenir de l'Ordre infirmier.

Cyrienne Clerc

 

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Réactions

9 réponses pour “« A gouvernement resserré, titre resserré »”

  1. onialapoubelle dit :

    Les dernières infos (de source sûre) sont que le ministère de la Santé va être repris directement en main par l’Elysée, via la nomination d’un secrétaire d’Etat qui fera le lien, en la personne d’Aquilino Morelle, médecin diplômé mais n’ayant jamais exercé, ayant fait Sciences Po et par ailleurs énarque … mais qui a toute la confiance du Président Hollande et qui est actuellement son plus proche conseiller et sa plume.

  2. trés mauvais présage …:.pas de ministère de la santé !!!

  3. trés mauvais présage …:.pas de ministère de la santé !!!

  4. Disparition du ministère de la santé

  5. eusebe dit :

    Étant donné la pitoyable participation aux élections (21,6 % des inscrits) dont le président se réjouit, parait-il, le devenir de l’ordre infirmier ne peut être autre que les oubliettes.

    • vesunna dit :

      C’est une obsession quasi maladive!

      • eusebe dit :

        Merci du diagnostic, mais je réagis à ce qui est écrit dans l’article :
        « Autres sujets toujours en latence : l’activité privée des médecins dans les hôpitaux publics et bien sûr le devenir de l’Ordre infirmier. »
        Il y a une fête ce soir pour ta réélection ?

  6. onialapoubelle dit :

    Lesinfirmières Encolère

    https://www.facebook.com/lesinfirmieres.encolere

    Monsieur le Premier Ministre,

    en réponse à la claque magistrale, que le peuple de gauche en n’allant pas voter massivement, a infligé à la majorité présidentielle et au précédent gouvernement dont vous étiez ministre de l’Intérieur, monsieur François Hollande, Président de la République vous a nommé, hier, à l’Hôtel de Matignon.

    Recevez, nos meilleurs voeux de réussite pour la France, même si nous sommes persuadées que le changement de personne ne modifiera, en rien, les résultats escomptés, sans changement de cap politiique significatif dans les meillieurs délais, puisque monsieur le Président de la République a dans son allocution télévisée, précisé qu’il ne changerait pas de politique, ou presque, reconduisant le pacte à 50 milliards d’euros l’unité, pacte qui sera financé, n’en doutons pas, par les salariées.

    Monsieur le Premier Ministre, nos problèmes infirmiers demeurent même si les gouvernements (tré)passent, et ceux de la population française que nous soignons au quotidien, aussi. Ainsi, les salaires de la fonction publique hospitalière, bloqués sous monsieur Sarkozy, demeurent figés sous la présidence Hollande. Il en est de même pour la prise en compte de la pénibilité infirmière dans le calcul de la retraite, de la persistance des gouvernements successifs pour maintenir un ordre infirmier qui fait des ravages au quotidien dans notre profession, etc …

    Ainsi, en écoutant simplement les gens et en discutant avec eux, sans avoir fait Sciences Po ou encore l’ENA, sans être prévisionniste ou commentateur attitré de la politique politicienne, nous savions que les français allaient continuer à installer – maladroitement – le front national durablement dans notre paysage politique, la droite dite républicaine ne devant ses scores qu’au minable comportement de la Gauche, dite républicaine.

    Nous nous souvenons, aussi, de la manière dont a été obligé, votre prédécesseur, pour étouffer le début d’incendie qui commençait à brûler nos impatiences lorsque votre collègue Peillon a « évoqué » le blocage de l’avancement des échelons dans les trois fonctions publiques.

    Nous n’oublions, bien évidemment pas, d’associer à nos revendications nos collègues infirmières libérales et nos collègues infirmières du secteur privé, ou encore nos collègues aides soignantes, kiné, pédicure, etc …

    Monsieur le Premier Ministre, nous avions clairement appelé à élire monsieur Hollande à l’Elysée, tant les manières de faire de monsieur Sarkozy nous insupportaient. Force est de constater que ces mauvaises manières perdurent depuis presque deux ans. Aussi, nous avons – citoyennement – appelé à ne pas voter socialiste lors des toutes récentes municipales, histoire de donner à l’ensemble de vos collègues, élus socialistes, une piqûre de rappel, afin que ces élus retrouvent leurs esprits et se reconvertissent rapidement.

    Et faute d’un rapide, concret et très significatif changement dans le comportement et dans les actes de votre prochain Gouvernement, nous recommencerons, dans à peine deux mois pour les européennes, à appeler à ne pas voter pour celles et ceux qui ne respectent pas leurs engagements électoraux. Et ainsi de suite jusqu’à vous faire entendre raison.

    L’Europe et la finance ne doivent pas être les seuls vecteurs de décisions dans notre pays, même si nous sommes des européennes convaincues, déçues de constater que malgré l’expérience de 2008, les banques et les financiers continuent de prospérer pendant que le peuple de France, ne mange plus, ou presque, à sa faim.

    Monsieur le Premier Ministre, nous savons votre engagement républicain affirmé pour la France qui vous a accueillit il y a fort longtemps. Nous savons que vous êtes un homme de dialogue et d’action. Il vous incombe donc de nous prouver, avec votre future équipe resserrée, que nous pouvons encore espérer, à défaut de passer au stade de la Révolte, après avoir enduré ceux de la désillusion et de la colère.

    Recevez, monsieur le Premier Ministre, nos salutations infirmières, républicaines et citoyennes, plus que déterminées.

  7. Ben on est pas sorti de l’auberge…

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