Suisse : l’Eldorado français pour les infirmières ?

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Partir vivre en Suisse pour exercer son métier ? C’est une tendance qui séduit de nombreux infirmiers français qui franchissent le pas chaque année. Pourquoi un tel choix ? La Suisse est-elle l’Eldorado des infirmiers français ?

Emploi Suisse : l’Eldorado français pour les infirmières ?Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas nécessairement l’aspect financier qui pousse les infirmiers français à partir exercer en Suisse.

Certes, les avantages pécuniaires ne sont pas négligeables. « Je gagne entre 3 000 et 3 300 euros net par mois alors qu’en France, en début de carrière, un infirmier gagne environ 1 500 euros par mois », rapporte Bertrand, infirmier en Suisse depuis un an et demi.

Mais cette somme doit être relativisée. « Je travaille 42 heures par semaine et j’habite en Suisse où le niveau de vie est beaucoup plus élevé qu’en France, avec des loyers qui avoisinent ceux de Paris », précise l’infirmier.

Même son de cloche du côté de Frédéric qui s’est installé il y a dix mois à Lausanne. « Je travaille en intérim et je gagne beaucoup mieux ma vie que lorsque j’étais à Paris. Mais tout coûte plus cher en Suisse : l’alimentation, le loyer, l’accès à la culture. La différence avec la France n’est donc pas si grande que ça ! »

Pour les infirmiers frontaliers – ceux qui travaillent en Suisse mais vivent en France, les avantages financiers sont un peu plus marqués, bien que le niveau de vie à la frontière demeure élevé.

Un cadre de vie exceptionnel

Ce sont surtout deux autres raisons qui motivent les infirmiers français à rester en Suisse. Tout d’abord, le cadre de vie. « Si je reste à Lausanne, c’est parce que cette ville, très culturelle, est proche des montagnes et d’un lac, raconte Frédéric. Il y a aussi moins de pollution et de stress qu’à Paris. »

Et Bertrand d’ajouter : « La Suisse est très bien pour ceux qui aiment la tranquillité. Quand on vient de Paris, c’est un autre monde ! »

Autre avantage : l’organisation du système de soin. « Lorsque je suis arrivé en Suisse, j’ai eu l’impression d’être face à la version théorique de mon métier, souligne Bertrand. Les systèmes de santé français et suisse se ressemblent, mais ici, on commence à l’heure, on termine à l’heure, il n’y a pas de débordement. »

Fréderic considère, pour sa part, que les conditions de travail sont beaucoup plus souples et intéressantes en Suisse. « En France, la charge de travail était très importante, se souvient-il. Ce n’est pas le cas en Suisse car le personnel est plus nombreux. Il y a donc moins de patients par infirmiers et la prise en charge est meilleure. »

Une organisation qui se ressent sur la qualité de vie des infirmiers qui rentrent chez eux moins fatigués grâce aux pauses respectées au cours de la journée.

Un besoin en infirmiers

Cette attirance des Français pour la Suisse arrange les autorités helvètes qui ne parviennent pas à former suffisamment de professionnels de santé pour répondre aux besoins du pays qui ne cessent de croitre avec le vieillissement de la population.

« Les perspectives d’emploi pour le personnel infirmier sont importantes », indique David Talerman, fondateur du site Travailler en Suisse. « D’ici 2020, il y aura 60 000 départs à la retraite pour les professionnels de santé », fait-il savoir.

Ce qui explique que les agences de placement et les cabinets de recrutement sont en permanence à la recherche d’infirmiers.

Des accords entre l’Union européennes et la Suisse facilitent d’ailleurs l’arrivée des Français. « Seul le canton de Genève exige une reconnaissance du diplôme par la Croix Rouge Suisse et un droit de pratique", explique l’agence de placement Suisse Pronoxa.

"Ce sont de simples formalités administratives qui prennent du temps et qui sont payantes. Mais pour les autres cantons, les démarches sont très simples. » Ainsi, « en 2007, 400 infirmiers français ont fait reconnaître leur diplôme en Suisse », ajoute Brigitte Neuhaus, responsable du département de la formation à l’Association suisse des infirmiers et infirmières.

Une tendance qui n’est pas sur le point de s’arrêter.

Laure Martin

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Réactions

17 réponses pour “Suisse : l’Eldorado français pour les infirmières ?”

  1. Mathieu dit :

    Je trouve très intéressant de travailler sans AS, j’aimerais avoir des infos à ce sujet par rapport à l’organisation du travail, quelqu’un peut me renseigner, ça me donne des idées…

  2. emary48 dit :

    Bonsoir,
    Savez-vous comment il faut procéder pour la reconnaissance de diplôme ? Quelles sont les démarches à effectuer ? Les papiers demandés ? Le délai ?
    J’ai écris à la Croix Rouge Suisse et à une association d’infirmière en Suisse mais je n’ai pour le moment aucune réponse.
    Merci

  3. Isabelle dit :

    moi je faisais dans l’ntérim l’été en Suisse, canton de Vaud, du Jura. J’étais hébergée et il y avait des jeunes qui venaient 6 mois pour se faire une idée. Il est vrai que la mentalité suisse est particulière. Pour l’immobilier, or genève et Lausanne c’est accesible mais l’alimentaire et cher et avec des enfants c’est pas facile car pas autant de facilités que chez nous : cantine, garderie….

  4. Cyrielle dit :

    Bonsoir, moi je suis inf frontalière depuis presque 10ans dans le canton de neuchatel. Il faut juste la reconnaissance du DE par la croix rouge, ca coute 100chf, mais du coup le salaire est augmenté de 100chf mensuel. je mets 35 min pour me rendre qa mon lieu de travail, pour des meilleurs conditions et un très bon salaire. Ici, bon nombre de personnes sont frontalières, dans tous les corps de métiers. Si ca ne valait pas la peine, ca se saurait depuis belle lurette.

  5. Cyrielle dit :

    Bonsoir, moi je suis inf frontalière depuis presque 10ans dans le canton de neuchatel. Il faut juste la reconnaissance du DE par la croix rouge, ca coute 100chf, mais du coup le salaire est augmenté de 100chf mensuel. je mets 35 min pour me rendre qa mon lieu de travail, pour des meilleurs conditions et un très bon salaire. Ici, bon nombre de personnes sont frontalières, dans tous les corps de métiers. Si ca ne valait pas la peine, ca se saurait depuis belle lurette.

  6. mitch dit :

    AU vu des avis partagés, je me permets d’apporter une precision. l’eldorado c’est bien pour celui qui trouve chaussure à son pied, pour d’autre qui ont connu une aventure malheureuse, la suisse c’est pas le top. Ce type d’orientation se prepare (renseignement, demarche, logement, pour et contre,..)
    ne pas croire trouver un super travail en 1 jour. cela demande un travail en amont de preparation. Lorsque j’ai integre mon nouveau job en suissse, je savais que j’etais la pour un temps determiné. comme tous mes collegues francais, la suisse n’est qu’un passage e tje n’avais aucun collegue ayant plus de 8 ans d’anciennete.
    Pour ma part cela m’a fait une experience, bosser « ailleurs », autrement, une tranche de vie et pas une carriere.
    enfin c’est vrai que le matin c’est les bouchons car beaucoup de transfrontalier : cadre, cuisinier, soignants, …

  7. nono dit :

    Je suis infirmier psy avec 10 d’exp. 7 ans en France et 2 en Suisse (Valais et Genevois) et je réagis pour dire qu’en France le plan d’évolution de carrière ne ressemble en rien à celui de la suisse. En France, il faut attendre trois ans pour avoir une formation « escarres » (pour la psy c’est le top !) alors que l’hôpital dans lequel je travaille depuis trois mois seulement me donne accès pour l’année 2012 à un tas de formations intéressantes… certes les suisses.sont parfois « exigeants », trop « carrés »… mais n’est ce pas encore là une certaine manière de bien travailler? Arriver à l’heure, repartir à l’heure, suivre tel protocole, etc… ce n’est pas la dictature non plus ..
    Mais travailler en suisse n’est pas « l’eldorado » en temps que frontalier!!! sachez qu’il faut se taper les bouchons (1h pour 40kms), les loyers(900e minimum pour un F3), les taxes de l’état, l’usure (massive) du moyen de locomotion (1000kms par mois)… le tout pour un salaire certes intéressant. (y a qu’à voir le park automobile des frontaliers respectueux de l’environnement… et de leurs egos)

  8. Il n’y a pas que Genève et ds le canton de Vaud il y a plus près que Lausanne. A Vaud c’est bcp moins cher de bosser que sur Genève, pas de droit à payer. Et n’oubliez pas l’autre extrémité du lac avec Montreux ou Monthey. Sortez de Genève et « là bas » les loyers sont moins chers ! Bon courage car la « mentalité » suisse n’est pas facile à supporter.

  9. Tagada dit :

    Bonjour, hé bien voyez je suis tout à fait d’accord avec tout ce qui est dit dans cet article, au sujet de la Suisse. Moi j’ y ai travaillé durant 4ans, au début je vivais en Suisse puis je suis devenue frontaliére (le meilleur plan, je pense vu le cout de la vie en Suisse). Personellement j’ai à la fois quitté, et due quitter la Suisse. Il faud savoir que certains Suisse n’aiment pas les français (voir toutes personnes autre que suisse)et vous le fond bien comprendre et sentir. Au début on s’en accomode, c’est pas grave, mais à la longue tous les jours, c’est pesant je vous assure!!! Les conditions de travail sont bien meilleures qu’en france, c’est vrai, mais le travail est lui aussi différent, là ou j’ai travaillé, ce n’est pas mon travail d’infirmière qui était reconnue, mais celui de secrétaire, ce qui m’a vallu de souvent me retrouver dans le bureau de ma supérieure d’ailleurs parce que pour moi l’essantiel était d’étre avec mes patients et non dans les papiers. Le systéme de soin suisse est lui aussi particulier, mais surtout trés cher, ce qui explique mon boulot de secrétaire. De plus il faud savoir qu’il existe des périodes pour travailler et des services de soins à ne pas faire pendant trop longtemps si vous voulez évoluer: je m’explique le systéme suisse est tres long, ce qui fait que lorsque vous voulez travailler comptez facilement 1 à 2 mois avt de trouver du boulot (par agence de placemnt ou mm en direct), éviter les mois de Novembre à Février car c’est la période ou généralement les budjets sont fixés plus les sortis des écoles suisses. Et ne pas faire trop de temps en service de gériatrie (sauf si c’est le service que vous cherchez) et penser à arriver avec au moins 2 ans d’expérience dans des services traditionels autre que gériatrie, psychiatrie sinon vous étes trés rapidement catalogué et on ne vous envoie que en service de gériatrie, ou géronto psy, et que l’on soit clair, je ne dénigre pas la gériatrie, mais il faud aimer pour y travailler, c’est comme le psy ou les soins aigues. Brefff tout cela pour dire que la Suisse oui c’est bien, intéressant et tres joli, mais il y a un revers à toute médaille… Moi je suis rentrée dans ma région, le sud parce que je ne supportais plus la mentalité ( qui est différente selon les cantons il faud savoir) ni mon travail. C’est vrai qu’en France c’est dur, on gagne moins, mais au moins j’ai l’impresssion de faire mon travail et du bon travail…

  10. mitch dit :

    Ayant bossé en suisse, mieux vaut habiter en france et passer la frontiere pour aller bosser. les conditions d’exercice sont ideales : nombre d’IDE suffisant, materiel dernier cris, patient reconnaissant, medecin travaillant en binome. et le salaire est 2 fois superieure a celui de la france. Mais je dois dire que le luxembourg offre mieux : pas d’impot a ceux qui bossent de nuit ou qui ont au moins 3 enfants, nombreuses compensation financiere, 1 formateur ide par hosto. par contre, faut se mettre au luxembourgeois pour etre integré.

  11. Caroline dit :

    Encore faut il se faire embaucher et ce n’est pas la bonne période avec les sorties d’école. Les papiers demandent au moins 3 mois à avoir et coutent cher. Vous avez mis combien de temps à pouvoir travailler dès votre arrivée ?

  12. Maud dit :

    Le nouvel eldorado ?!? …

  13. Elisabeth dit :

    Pour 1 personne jeune sans enfant pourquoi ne pas se faire 1 idée et 1 début d’expérience en ces lieux

  14. Aleks dit :

    En fait pour se faire de la tune, il faut pas habiter en Suisse mais être frontalier, habiter côté français et aller travailler sur Genève (Lausanne du coup ça fait plus loin pour le trajet du matin). Sachant qu’ils sont en train de faire des travaux pour un tram qui partira de France jusqu’à Genève, très très pratique. Et il faut se méfier, le CHU de Genève et le CHU de Lausanne n’ont pas toujours les mêmes politiques de salaire, d’évolution de carrière, de ratio patients/infirmier, de présence ou non d’AS (certains services travaillent avec la prise en charge globale du patient, donc sans AS, tu fais des poubelles aux soins techniques) etc. Il faut bien se renseigner avant c’est juste ça. Mais stricto sensu niveau salaire ça vaut plus le coup qu’un 1400 euros nets à l’assistance publique…

  15. Sylvie dit :

    oui, je suis d’accord mais l’investissement est rentable ! (il faut compter 1200 francs suisse) et c’est uniquement pour le canton de Genève, les autres cantons ne demandent pas tout ça… pour les trajets il y a beaucoup de co-voiturage organisés ! et pour l’explosion des tarifs immo, la région reste quand même encore moins chère que d’autres et très agréable !

  16. Laurent dit :

    manque à l’article quelques données : coût de la validation des diplomes, droit suisse du travail, cout financier et ecologique des trajets des frontaliers (impact environnemental), explosion des tarif immo; en france, …

  17. Laetitia dit :

    je travaille en suisse depuis 3jours et j’habite en france. Pour l’instant que des avantages et enfin je peux faire mon metier comme je le conçois!!!!à voir par la suite…

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