Trois soignants sur quatre pratiquent l’autodiagnostic et l’automédication

Trois professionnels de santé sur quatre, au sein d'un échantillon de sociétaires de la MACSF, pratiquent l'auto-diagnostic et l'automédication, détaille cette société d'assurance mutuelle dans une étude publiée mardi. 

Cette étude met en évidence un retard dans la prise en charge du patient professionnel de santé. 66% des soignants interrogés (infirmiers, médecins, chirurgiens-dentistes, kinésithérapeutes, sages-femmes, pédicures-podologues) pratiquent l'auto diagnostic et 70% ont été suivis, plus ou moins tardivement, par une consultation spécialisée, dont le critère de choix était avant tout la compétence. 

Selon les résultats du sondage, les infirmiers étaient plus nombreux que les médecins (95% contre 65%) à déclarer un médecin traitant. 

"La négligence du professionnel de santé face à ses symptômes (38% des interrogés de l'étude reconnaissent qu'ils ont tardé à consulter pour une pathologie grave) peut s'expliquer par sa connaissance des maladies", explique la MACSF dans un communiqué. 

18% considèrent d'ailleurs qu'ils ne sont pas des patients comme les autres en raison de leur connaissance de la médecine et 80% qu'on leur apprend à soigner mais pas à prendre soin d'eux. 

Un report des soins fréquent

Le report des soins pour les professionnels de santé s'avère ainsi très fréquent : 65% des interrogés tardent à consulter, notamment parce qu'ils se soignent seuls mais aussi par manque de temps lié à une surcharge de travail. "Le soignant est souvent soi-nié. J'ai la sensation de prendre soin des autres et peu de moi", témoigne un médecin généraliste. L'absence de réseau de médecins habitués à traiter des confrères a aussi été évoqué comme frein. 

"Je suis gênée de consulter des professionnels de santé que je serai amenée à retrouver dans ma pratique", souligne une infirmière citée dans l'étude. 

Une étude de la DRESS* réalisée en 2010 avait déjà appris que 63,9% des médecins étaient favorables à des dispositifs de soins spécifiques pour les soignants. 

81% des moins de 30 ans disent pratiquer un métier à risque psychologique

L'étude apprend que les moins de 30 ans ont reporté à 80% des soins au cours des 12 derniers mois et 81% disent exercer un métier à risque psychologique. 

"Ces chiffres sont particulièrement inquiétants lorsque l'on sait que le burn out n'a jamais été aussi fort en France", souligne la MACSF. En cause, un rythme de travail très soutenu, mais aussi une charge émotionnelle très forte, notamment lorsque les soignants sont confrontés à des situations parfois éprouvantes. 

Rédaction ActuSoins

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