High-Tech : l’infirmier du futur

Des soins plus rapides, modernes et faciles à mettre en œuvre, telles sont les promesses de bon nombre d’innovations. Le risque : que l’être humain, soigné ou soignant, disparaisse…

High-Tech : l'infirmier du futurPour l'infirmière, fini le temps perdu à chercher les dossiers papiers, à trouver le bon matériel, adieu les lumbagos à cause d’un patient difficile à déplacer, plus jamais de bataille pour trouver une veine sur un bras récalcitrant… De la science-fiction pensez-vous ? Il se pourrait bien que non : chaque jour apporte son lot de nouvelles inventions qui devraient « révolutionner les soins du futur ». Si certaines font plus sourire que rêver, on ne peut s’empêcher de craindre une déshumanisation des soins.

Gadgets de poche

Aussi petit qu’un iPhone, le nouvel échographe développé par General Electric pourrait bien devenir aussi pratique et répandu que le stéthoscope ! Doté d’un mini écran, le Vscan a été présenté l’automne dernier par la division Healthymagination de GE, spécialisée dans la miniaturisation et le développement de nouveaux équipements de santé. D’autres appareils miniatures devraient être présentés dans les mois à venir.

Du côté de l’iPhone, on voit fleurir de plus en plus d’applications bien utiles pour le monde médical : cela va de l’atlas d’anatomie 3D, qui contient la description d’environ 150 maladies les plus courantes (Human Atlas, en anglais pour l’instant) à la possibilité, grâce à AirStrip Technologies d’afficher sur son téléphone les img_criticalcareparamètres vitaux de plusieurs patients ou bien même de recevoir des alertes lorsque les résultats d’examens biologiques ou radiologiques sont disponibles. De quoi gagner du temps, assurément.

Automatisation

Verra-t-on encore dans quelques années des patients intubés et sédatés en réanimation ? Pas si l’HemoLung, tient ses promesses. Dispositif d’oxygénation extracorporelle, sa conception se rapproche des modèles présents au sein des blocs opératoires de chirurgie cardiaque, en plus simple et plus sûr. Destiné à éliminer le CO2 sanguin, il ne nécessite qu’un seul cathéter, ne traite que 5 à 8 % du sang du patient à la fois et comporte peu de risque de coagulation. Les patients traités sont conscients, peuvent communiquer et s’alimenter. Développé aux Etats-Unis, ce système devrait être testé dès cette année en Europe et en Inde.

S’y reprendre à plusieurs fois pour poser un cathéter veineux périphérique n’est jamais très agréable, ni pour le patient ni pour l’opérateur. Le BloodBot pourrait changer la donne. Mis au point à l’Imperial College of Sciences de Londres, ce dispositif est capable de détecter une veine grâce à une simple sonde mécanique et d’y insérer une aiguille sans problème. Sur le papier, c’est séduisant. Pourtant, dix ans après son invention, ce robot-seringue n’est toujours pas sorti du laboratoire de ses inventeurs….

Bête noire des anesthésistes, la « mémorisation per opératoire » reste rare, mais est une expérience particulièrement traumatisante pour les patients, parfois capables de citer au mot près les propos tenus par l’équipe soignante pendant l’intervention… Souvent en cause : un dosage insuffisant des agents anesthésique. Pour y remédier, des médecins de l’hôpital Foch à Suresnes ont mis au point un automate qui contrôle en permanence la profondeur d’anesthésie en suivant directement l’activité cérébrale du patient, et adapte en conséquence les doses d’hypnotique et de morphinique.

Robots : vont-ils nous remplacer ?

 

Au Japon, la firme Cynerdine travaille au projet HAL (Hybrid Assistive Limb) depuis plusieurs années. C’est une sorte d’exosquelette qui recouvre le dos, le long des bras et des jambes, et qui fournit une assistance musculaire. Il est destiné aux personnes à mobilité réduite et rend les gestes de manutention plus simples, comme on le voit dans ce reportage de la télévision japonaise.

En Europe, le projet IWARD consiste à créer des robots capables de distribuer des comprimés, évaluer la température d’un patient grâce à un thermomètre laser, désinfecter une salle d’opération… Mais quand on voit cette vidéo, il a de quoi s’inquiéter : une armée de R2D2 va t’elle envahir les services hospitaliers ?

Voilà des années que les robots font régulièrement la une des médias. Les Japonais, toujours eux, ont même développé des robots spécialement affectés à l’assistance des personnes âgées. On nous promet beaucoup de choses sauf… qu’aujourd’hui, aucun de ces robots n’a dépassé la phase de tests ! Il faut croire que nous ne sommes pas encore prêts à confier notre santé à des machines à l’apparence humaine. D’où peut-être, le choix de doter d’une tête d’ours le robot RIBA conçu pour déplacer les malades…

Émilie Gillet

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Réactions

3 réponses pour “High-Tech : l’infirmier du futur”

  1. justine79 dit :

    Enlevons le peu d’humanité qu’il reste!!!! pour faire plus encore à la chaîne!!!!
    et nous ferons des économies sur le budget infirmier.
    Finalement c’est tout ce qu’il compte, faire des économies de budget, quitte à tuer le métier d’infirmier.
    N’OUBLIONS PAS L’ORIGINE DE NOTRE METIER!!!!

  2. audrey dit :

    je suis convaincu qu il n y a rien de plus important que le dialogue avec un patient pour la mise en confiance de celui-ci c’est souvent lors dune conversation annodine que l on apprend des choses essentielles qui nous permettent une meilleure prise en charge infirmiere et médical pour le patient a ce titre je doute que l on puisse recolter des informations primordial par le biais d une machine

  3. vé83 dit :

    Quand on sait comment les patients lourdement dépendants sont rétissants à l’arrivée d’un lève-malade électrique, on peut craindre pour l’avenir de l’acceptation des robots de soins ! Et pourtant cet instrument est salutaire pour le dos et la santé des soignant.
    Informatisation pour la sécurité OUI, pour soi-disant gagner du temps mais en fait diminuer le contact humain NON
    A l’époque où on réalise que le patterning est salutaire à l’être humain, dur de se dire qu’une machine va nous remplacer. Je suis septique sur l’entrée des machines pour nos soins. C’est lors d’un soin bénin que bien souvent nous apprenons un élément important pour la prise en charge.
    je suis étonnée (et déçue) du manque de réactions à cet article….

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