Psychiatrie : le somatique “trop souvent négligé”

Psychiatrie : le somatique “trop souvent négligé”

Chez les patients atteints de troubles mentaux, le suivi somatique serait “trop souvent négligé”. Ce constat, dressé par des acteurs de la santé mentale et des représentants de familles de malades psychiques, a fait l’objet d’un débat lors du congrès sur les soins somatiques et de la douleur en santé mentale, organisé jusqu’à jeudi à Paris.  

Psychiatrie : le somatique "trop souvent négligé"Lors d’un congrès sur “les soins somatiques et la douleur en santé mentale“, organisé  par l’Association nationale pour la promotion des soins somatiques en santé mentale, Béatrice Borrel, présidente de l’Unafam (Union nationale des amis et familles de malades psychiques) a estimé que les psychiatres, “souvent“, ne se préoccupaient pas du suivi somatique de leurs patients.

Ils ne sont pas coordonnés avec les médecins généralistes et prennent très peu en compte les comorbidités addictives” a t-elle pointé. 

Avec un accès aux soins compliqué du fait de leur précarité sociale mais aussi de leur méconnaissance du dispositif de soin, les malades psychiques auraient d’ailleurs moins recours aux soins somatiques. 

Nous demandons que la prise en charge somatique des personnes souffrant de pathologies psychiques chroniques sévères soit reconnue comme une priorité de santé publique” a martelé la présidente de l’Unafam. 

Cette prise en charge soit être organisée en définissant des règles de collaboration, notamment pour ce que est de la transmission réciproque d’informations sur l’état de santé de la personne, avec son accord” a t-elle poursuivi. 

Béatrice Borrel a demandé que la formation initiale et continue des médecins, psychiatres ou généralistes, prenne mieux en compte les problèmes somatiques des personnes souffrant de maladies psychiques. 

Le rôle des acteurs paramédicaux à valoriser aussi

La présidente de l’Unafam a également demandé que les acteurs des secteurs paramédical et médico-social ainsi que l’entourage soit explicité et valorisé, et enfin que l’éducation thérapeutique de ces personnes et de leurs proches soit développée 

Le Pr Emmanuelle Corruble, également présente au congrès, a confirmé, en expliquant de son côté, que les malades de troubles mentaux ne mouraient pas en premier lieu de suicide, mais de maladies somatiques.  Elle a également indiqué que cette population mourait “en moyenne 20 ans plus tôt“. 

Rédaction ActuSoins (source : APMnews)