Inquiétude pour les salariés de l’hôpital Charles Richet (AP-HP) transformé en Ehpad

L'hôpital Charles Richet (Villiers-Le Bel, 95 ) change de nom et sera transformé en Ehpad. Sur 500, 320 lits vont être déplacés. Les salariés craignent pour leur emploi.

Inquiétude pour les salariés de l'hôpital Charles Richet (AP-HP) transformé en Ehpad

©AP-HP

Le directeur général de l’AP-HP, Martin Hirsch, a annoncé le 13 mai aux 700 employés de l'hôpital Charles Richet plusieurs réorganisations au sein de l’établissement.

Seuls 180 lits seront ainsi conservés sur les 500 actuels. Dès l’an prochain, les services de soins de suite et réadaptation seront redéployés dans les hôpitaux de Gonesse et Aulnay-sous-Bois (93). Les soins de longue durée devraient être transférés vers le site d’Eaubonne-Montmorency en 2018. L’Ehpad sera reconstruit courant 2016.

L'hôpital "présente des problèmes majeurs de mise aux normes qui pénalisent sa capacité à accueillir des malades", avec par exemple "un grand nombre de chambres de trois lits, sans douches individuelles", note l'AP-HP.

Une rénovation trop coûteuse

"Le coût de la rénovation du site a été estimé à 80 millions d'euros, compte tenu de la nécessité de détruire les bâtiments pour en construire d'autres. Or, dans le même temps, d'autres établissements du même territoire, dont deux d'entre eux à moins de 10 kilomètres, disposent de capacités d'accueil moderne, adaptées aux besoins des patients", souligne également l'institution.

L’hôpital ne dispose pas non plus de plateau technique, compliquant la prise en charge de pathologies de plus en plus complexes et multiformes, liées notamment au vieillissement de la population. "Aujourd’hui, les patients doivent passer des scanners et des IRM dans d’autres établissements, ce n’est pas viable à long terme ", a indiqué Martin Hirsch.

Inquiétude pour les 750 salariés

L'AP-HP précise qu'à partir de lundi 18 mai, "une cellule d'accueil et d'information à l'attention des personnels est mise en place sur le site de Villiers-le-Bel" et qu'une "cellule d'accompagnement individuel sera opérationnelle dès septembre".

La direction a promis aux agents AP-HP qu’ils pourront conserver leur statut mais comme l'indique une aide-soignante au Parisien, "Gonesse et Aulnay ne font pas partie de l’AP-HP. Au mieux, nous serons en détachement, mais ce n’est possible que 5 ans au plus."

Par ailleurs, l’Agence régionale de santé a lancé un appel à projets pour la création d’un institut médico-éducatif qui devrait être implanté sur la commune.Une contrepartie ?

Réagissant à ces annonces, Jean-Pierre Blazy, maire de Gonesse, a estimé que "la fermeture de l’hôpital gérontologique de Villiers-le-Bel était attendue au regard de l’absence d’investissement dans cet établissement depuis plusieurs années", rapporte TV95.

Inquiet pour les 750 salariés de l’établissement, l’élu redoute le départ de l’unité de soins palliatifs du territoire. « Je propose un nouveau projet d’unité de soins palliatifs pour l’hôpital de Gonesse, à même de répondre aux besoins de notre bassin de santé », déclare-t-il.

Un nouveau nom : Adelaïde Hautval

L’AP-HP a par ailleurs décidé de rebaptiser l’hôpital de Villiers-le-Bel "Adélaïde Hautval ", du nom d’une psychiatre décédée en 1988, résistante, déportée à Auschwitz, et nommée Juste parmi les nations. Elle a exercé dans le Val-d'Oise. Une pétition avait été lancée pour réclamer le changement de nom, suite à la découverte d’écrits racistes et eugénistes de Charles Richet.

 

Rédaction ActuSoins, avec APM,  Le Parisien et TV95 

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