Flore ou la vie heureuse malgré l’Alzheimer

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Un film émouvant. Une ode à la vie, à l'amour filial, à la renaissance... 

Flore ou la vie heureuse malgré l'AlzheimerFlore est atteinte d'Alzheimer. Au début, elle oublie le nom du président de la République, elle se perd dans la rue. De son pinceau, l'artiste peintre ne sort plus que quelques lignes enfantines...

Puis, d'établissement en établissement, de plus en plus sécurisé, son état s'aggrave. Elle ne mange plus, ne marche plus, ne parle plus et devient de plus en plus agressive, enfermée entre quatre murs et dans son univers. Les doses de médicaments augmentent.

Contre l'avis de (presque tous) Jean-Albert Lelièvre, cinéaste, et sa soeur Véronique, décident de ramener leur mère en Corse, chez elle, dans un environnement connu.

S'en suit un lent retour à la vie, filmé avec amour et délicatesse. Les premiers pas, les premiers sourires, les premiers rayons de soleil sur son visage, l'humeur qui s'améliore, les premiers mots, souvent incompréhensibles... Puis des sentiments de joie, un regard qui brille sous le soleil, en pleine nature, au milieu des immortelles jaunes et odorantes.

Puis, encore, l'appétit qui revient, les premières brasses, quelques bribes de phrases, quelques moments de lucidité. Et surtout les sourires, de plus en plus présents, de plus en plus lumineux. Choyée, entourée par ses enfants, par Philippe, le thérapeute, Tsomo, la tibétaine qui fait tourner la maison et n'hésite pas à pratiquer quelques doux massages apaisants, Flore revit. "Voir renaître sa mère au quotidien, c'est fort", explique le cinéaste.

"Pendant trois ans, j’ai réalisé un film très personnel sur ma mère atteinte de la maladie d’Alzheimer. Un témoignage de ses errances parisiennes jusqu‘à son installation en Corse. Personne ne peut savoir ce qui se passe dans le cerveau d’un autre mais je suis certain qu’aujourd’hui maman est heureuse quels que soient ses tourments", raconte Jean-Albert Lelièvre.

Un beau film documentaire et une belle histoire qui dédramatise la maladie et montre que tout est possible ! Emouvant...A voir sans tarder.

Cyrienne Clerc

Extraits du carnet de bord.

Mars 2010 : Devant la menace de la mettre dans une maison spécialisée, nous décidons de la transférer dans un établissement où l’environnement semble plus serein. Mais l’état de santé de Flore empire. Le diagnostic tombe : c’est l’évolution normale de la maladie, dans quelques mois, elle ne marchera plus, ne parlera plus, bref elle s’enfermera définitivement dans son monde.

...Septembre 2010 : Assise sous un olivier, elle observe les branches qui se balancent dans le vent, puis elle nous regarde et éclate de rire ! Au loin, on entend un troupeau de moutons qui rentre à la bergerie. Les cloches de l’église sonnent. Elle ne pèse que 40 kilos. Elle a des escarres sur le corps et ne se déplace qu’en fauteuil roulant mais je sens déjà que c’est comme la fin d’un cauchemar. Et qu’elle est heureuse.

...Septembre 2011 : Nous sommes installés en Corse depuis un an. Je ne suis pas certain que maman ait reconnu ce lieu comme sa maison de Lucio. Mais je suis certain qu’elle apprécie ce lieu où flottent des souvenirs, où elle se sent protégée. Elle se baigne, fait des balades, à pied et en voiture. Elle dessine et semble même avoir redécouvert la sensation de la peinture à l’huile. Son traitement se limite à quelques vitamines. Elle a récupéré les kilos perdus. Elle mène une vie « normale » malgré sa maladie. Elle va bien.

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Réactions

1 réponse pour “Flore ou la vie heureuse malgré l’Alzheimer”

  1. Aud Dbz dit :

    Il a l’air vraiment fabuleux ce film.. je le regarderai sans hésiter. Merci pour ce partage..

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