Infirmier stagiaire à Bobo-Dioulasso (18)

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Vincent Marion, étudiant infirmier en deuxième année à l'IRFSS de la Croix Rouge de Saint-Etienne est parti du 18 mars au 23 avril en stage dans un centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso). De jour en jour, il a rédigé un journal que nous publions. Passionnant et instructif ! 

Infirmier stagiaire à Bobo-Dioulasso (18)

©Vincent Marion

Le 21 avril 2014

C’est la dernière semaine au Burkina qui commence.

Plutôt que de profiter du lundi de Pâques pour faire du tourisme, j’ai préféré aller un jour de plus à la maternité, car une fois rentré en France l’occasion ne se représentera plus.

Il n’y a pas de monitoring permettant aux sages-femmes de suivre en continu l’état de santé du bébé à naître.

En conséquence, lorsque la phase de travail est bien avancée et que l’expulsion est proche, les sages-femmes ont une sainte horreur que la situation dure trop longtemps.

C’est pour cette raison qu’elles « motivent » par des moyens discutables les mères à pousser vigoureusement.

Lorsqu’elles jugent que la mère ne pousse pas comme il faut, elles n’hésitent pas à se mettre à genoux sur le bord de la table d’accouchement et à appuyer avec force sur le ventre de la mère, lors des contractions de l’utérus, pour favoriser l’expulsion.

Je ne sais pas si ce geste peut avoir des conséquences pour la mère ou l’enfant, ni s’il est pratiqué dans nos contrées ?

[dropshadowbox align="none" effect="lifted-both" width="autopx" height="" background_color="#ffffff" border_width="1" border_color="#dddddd" ]"Lorsque les sages-femmes jugent que la mère ne pousse pas comme il faut, elles n’hésitent pas à se mettre à genoux sur le bord de la table d’accouchement et à appuyer avec force sur le ventre de la mère, lors des contractions de l’utérus, pour favoriser l’expulsion".[/dropshadowbox]

Je me suis occupé d’un accouchement supplémentaire. J'ai aidé une maman à mettre au monde un garçon de 3,4 Kg.

Ce fût un accouchement plutôt serein, sans engueulade et pressions manuelles sur l’utérus. La sage femme n’est venue qu’au tout dernier moment, pour voir si tout se passait bien. Elle a été satisfaite de la maman, du bébé et du blanc.

J’ai proposé à la maman de lui faire voir son bébé, mais elle n’a pas voulu. Elle m’a dit qu’elle allait se reposer et qu’elle le verrait après. C’est comme ça la plupart du temps !

L’autre comportement qui peut sembler étrange à l'occidental que je suis, est celui de ne choisir un prénom et de ne déclarer la naissance à l’état civil qu’après un délai de sept jours.

Je ne sais pas si cela est lié au taux de mortalité infantile effrayant du pays (146 enfants sur 1000 n’atteignent pas l’âge de 3 ans) ou s’il y a une autre raison. Il faudra que je me renseigne. Le reste de la matinée a été plutôt calme et j’ai même eu le temps d’accompagner une patiente au bloc et d’assister à la césarienne.

Vincent Marion

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