Un livre blanc dénonce la mauvaise observance

Un livre blanc dénonce la mauvaise observance

« L’observance des traitements : un défi aux politiques de santé » : ce Livre blanc, dresse un état des lieux des conséquences d’une mauvaise observance et du mésusage des médicaments. Au-delà de ce constat, le Livre blanc propose quelques bonnes pratiques ainsi que six mesures à prendre d’urgence. Objectif : sensibiliser les pouvoirs publics et les professionnels de santé.

Un livre blanc dénonce la mauvaise observance et du mésuage des médicamentsEdité sous l’égide de la Fondation Concorde et sous la direction du Dr en psychologie clinique Denis Fompeyrine, l’ouvrage assène des chiffres qui font peur :  ” environ 50 % des hypocholestérolémiants, des antihypertenseurs ou des antidiabétiques oraux prescrits ne sont pas pris”.

En France, la non observance concerne donc près de la moitié des patients atteints de maladies chroniques dont le nombre ne cesse d’augmenter, et l’on estime son coût à 2 milliards d’euros par an, les journées d’hospitalisation induites à 1 000 000 et les décès à 8 000 (2).

Il s’agit de la forme de mésusage la plus dangereuse et la plus répandue : des personnes âgées qui se trompent de posologie, des patients greffés qui ne prennent pas leurs anti-rejets ou encore des patients diabétiques qui oublient leurs traitements.

La non-observance des médicaments immunosuppresseurs (estimée à plus de 20%) est citée comme la première cause de rejet de greffe d’organe. Pour les diabétiques, ” la non-observance des traitements oraux entraîne souvent la mise en place rapide d’un traitement avec insuline, et éventuellement des conséquences graves et coûteuses, parmi lesquelles les amputations, la cécité,… “, précisent les auteurs.

” Les malades mettent souvent en avant des difficultés matérielles, pratiques ou des symptômes d’intolérance. Mais beaucoup admettent tout simplement oublier plus ou moins souvent une, voire plusieurs prises. Les facteurs psychologiques qui influencent l’observance des traitements sont essentiels à considérer “, affirme Daniel Séréni, Président de la Commission Santé de la Fondation Concorde.[dropshadowbox align=”none” effect=”lifted-both” width=”autopx” height=”” background_color=”#ffffff” border_width=”1″ border_color=”#dddddd” ]”La non-observance des médicaments immunosuppresseurs (estimée à plus de 20%) est citée comme la première cause de rejet de greffe d’organe”.[/dropshadowbox]

Selon le Dr Denis Fompeyrine, « aujourd’hui, une démarche qui voudrait à la fois renforcer l’efficacité des traitements et les rendre efficients sur le plan économique doit comprendre le parcours émotionnel du patient en tant qu’individu. La maladie est l’occasion d’une plainte chez le patient qui n’est en rien seulement médicale ».

D’où la nécessité d’utiliser d’autres approches comme le concept ” d’expérience patient “  qui ” exprime un nouveau rapport du patient à sa maladie et à son traitement. En effet, il ne s’agit plus ici de considérer que la simple administration d’un produit et sa métabolisation par l’organisme suffisent à rendre un traitement efficace mais de proposer une solution thérapeutique qui procède de l’adhésion et de la participation du patient “. Cela passe aussi par un changement de discours sur la maladie.

 Quelles démarches ? Quelles solutions ?

L’étude note  « un nombre croissant de programmes visant à améliorer l’observance.  Ceux-ci vont des simples rappels de prise, souvent par SMS, à des programmes incluant des interventions par les professionnels de santé, le plus souvent des infirmières.”

Les résultats de ces programmes varient mais beaucoup ont fait preuve d’une efficacité importante. Plusieurs interventions ont été étudiées lors d’une méta-analyse publiée en juin 2013, qui examine 13 programmes d’observance utilisant les SMS et d’autres systèmes similaires. ” Environ 30% de la non-observance est due à l’oubli de la prise. Les simples rappels ont démontré leur efficacité pour redresser ce problème “, estime ce Livre blanc.

Selon une étude de Kaiser Permanente, ” les patients suivant un traitement pour l’hyperlipidémie étaient 1,6 fois plus observants lorsqu’ils recevaient des SMS de rappel “. Une étude réalisée récemment à l’Hôpital de la Timone à Marseille démontre que les patients destinataires d’un SMS quotidien leur rappelant de prendre leur traitement antiagrégant par aspirine sont plus observants que ceux qui ne reçoivent pas de messages.

Rédaction ActuSoins