Une infirmière violemment agressée dans une UMD

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Cette agression sera-t-elle celle de trop ? Celle qui mobilisera les pouvoirs publics ?

Une infirmière violemment agressée dans une UMDLe soir du 31 décembre, un patient de l’Unité pour malades difficiles (UMD) du centre hospitalier de Cadillac (Gironde), connu pour son caractère dangereux, a violemment agressé une infirmière de 52 ans avec une carafe en métal, la frappant à de nombreuses reprises.

Un autre patient s'est jeté sur l'agresseur et l'a plaqué au sol, laissant ainsi le temps au personnel présent d'intervenir.

L’infirmière, arrêtée pour trois mois, a été opérée à Bordeaux pour un traumatisme facial, une fracture du nez et de l'orbite.

"Il y a des secteurs où l'on ne peut se permettre des suppressions de postes", a dénoncé Laurent Messier, infirmier et syndiqué Sud-Santé, évoquant des unités à Cadillac où sur 18 patients "les trois quarts ont commis un homicide".

Pour Alain Martin, secrétaire Force Ouvrière (FO) au CH de Cadillac, interviewé par notre confrère Le Républicain, " si l’on ne fait rien, ça se reproduira. (…) Nous voulons des moyens pour assurer le bien-être des patients et la sécurité. Le nombre de patients a été réduit artificiellement. La direction  a passé le nombre de patients de 19 à 18 mais pour un patient en moins, on se retrouve avec un infirmier en moins ! On a donc 7,8 infirmiers “.

« Besoin urgent d’effectifs »

« L’événement rappelle les difficultés des conditions d’exercice de la profession, notamment en psychiatrie, et le besoin urgent d’effectifs renforcés sur de nombreux territoires », souligne l’Ordre infirmier dans un communiqué daté du 3 janvier.

L’Ordre pointe la situation difficile au sein des «  dix UMD qui, dans un cadre de type partiellement carcéral, amènent à la délivrance de soins intensifs en psychiatrie » et réclame "un focus particulier du ministère sur la question des personnels (normes, formation, etc.)" en psychiatrie dans le cadre du débat préparatoire à la stratégie nationale de santé.

Cyrienne Clerc

 

 

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Réactions

33 réponses pour “Une infirmière violemment agressée dans une UMD”

  1. Tout a fait d accord avec toi mon ami,les équipes font ce quelles peuvent avec des moyens souvent dérisoires et merci de vehiculer des prejuges aussi merdiques sur la psy (Melle ou Mme d’Agostino) ça va pas inciter les jeunes a venir y travailler.
    PS : pour ne pas grossir faut faire du sport)

  2. Tout est dit bravo rien à ajouter

  3. Tiens le sujet m’interpelle puisque nous avons rencontré ce jour à l’IFSI des infirmiers exerçant en secteur psychiatrique que ce soit auprès d’adultes ou d’enfants (dont un en UMD). Et effectivement comme tous nous l’ont dit, les idées reçues ont la vie dur. Il faut savoir qu’en service de soins généraux, le plateau technique est vaste alors qu’en psy le plateau technique c’est l’infirmier lui-même. C’est un secteur qui demande beaucoup d’investissement, d’observation ,d’attention et d’écoute et croyez moi rester attentif et en écoute ACTIVE (mais pas juste j’écoute pour faire genre je suis intéressée) demande énormément d’énergie. Je trouve dommage que des représentations autant éloignées de la réalité perdurent dans ce métier où l’on nous demande de cultiver le non jugement…

  4. Jamie Kottak dit :

    C’est sur qu’il est facile de faire d’un seul stage en psy une généralité, et l’investissement dans une équipe de soin est ce dont chaque membre en fait. C’est également facile de croire qu’on ne peut rien faire en tant qu’ESI…J’ai fais 4 stages en psy lors de ma formation et j’y travaille aujourd’hui: c’est vrai que les actions misent en place et l’investissement des équipes varient d’un service à l’autre, mais jamais je ne me suis tournée les pouces, et encore moins lorsqu’il y avait du temps pour mettre des actions en place. Après c’est sur que les gens qui sont déjà réticents à aller en stage en psy préfèrent sûrement passer leur temps à boire le café et à s’empiffrer plutôt que d’investir leur stage à fond. À chacun de faire en sorte de devenir l’infirmier qu’il veut être et de s’en donner les moyens. C’est vrai qu’en psy il est plus facile de glander qu’en somatique, ça peut plus passer inaperçu, mais lorsqu’on a une conscience professionnelle, ça prend du temps de s’occuper d’un secteur, surtout que nous on s’occupe du somatique AUSSI, ce qui est rarement le cas pour vous.

  5. onialapoubelle dit :

    Ce toujours même Ordre Infirmier qui est complètement dépassé par les évènements comme sur le suicide assisté et la prise en charge de la fin de vie en prenant des positions opposées à la majorité des soignantes du terrain.

  6. onialapoubelle dit :

    Ce même Ordre Infirmier qui siège paye ses directeurs à 7000 euros brut par mois et qui squatte les locaux de la place du Palais Royal pendant que les IDE continuent à morfler dans les services et tournent à 2000 euros nets après 20 ans de carrière !

  7. Lol 5kg en un mois au 35h dans un service de psy … Qu’est ce qu’il ne faut pas lire comme connerie …. Moi j’ai perdu 5kg en stage en chirurgie tellement les infirmières étaient inhumaines et mauvaises avec les étudiants qu’elles traitaient comme de la m…..

  8. Dans les secteurs « plus plan plan » il n’y a pas le même effectif pas de vigiles et d’autres problèmes …. Quelle honte de stigmatiser la psychiatrie en faisant d’un simple exemple de stage une généralité , si c’est si facile et si tranquille de travailler en psy pourquoi ne pas y aller et inverser les places ….

  9. Nour Bnthr dit :

    Merci pour cette mise au clair Mathieu, vous m avez ôté les mots de la bouche !

  10. En 1978 à 440 lits en janvier 2014 avec 10 inf et aide soignante par unité dont la plupart en contrat……avec des patients qu’on garde très peu de temps donc très fragiles ….mais notre ministre nous dit que c’est ainsi……

  11. A l’hôpital du vinatier nous sommes passé de 2500 lits en 198

  12. eusebe dit :

    On aurait aimé voir l’ordre infirmier défendre la pénibilité de la profession, lors du droit d’option notamment ; mais c’est vrai que ,vu d’un siège d’une salle du Conseil d’État, exercer la profession d’infirmier est une douceur.

    Alors, s’offusquer publiquement de la violence que subissent les professionnels, laisse à ceux-ci un goût amer.

    La communication ordinale n’a qu’un seul objectif : séduire les pouvoirs publics, en particulier le ministère, afin d’obliger les infirmiers à se soumettre à cet ordre et à cotiser pour apurer les dettes contractées par des élus toujours en activité.

    Ne nous laissons pas manœuvrer par tous ces subterfuges, l’ordre jappe, mais personne ne l’entend.

  13. Mathieu Guyon dit :

    et oui, la psychiatrie c’est d’après certains soignants de somatique, « la planque » « un repaire de branleurs » et j’en passe… j’aimerais bien les y voir… à bon entendeur… Et l’ordre, comme à son habitude raconte n’importe quoi et se réveille bien tardivement, alors actusoins? pourquoi leur faire une tribune???

    • Jean Fleure dit :

      Je partage votre point de vue et vous invite sur ma page : Plaidoyer pour la défense de la psychiatrie.

    • L’image de l’infirmier en psychiatrie branleur, elle ne serait pas un peu éculée ? Parce que, à part les formateurs à l’IFSI et les propres infirmiers en psychiatrie, je ne l’entends pas vraiment rarement dans mes stages en « somatique » ( ce sont d’ailleurs des inf les plus âgées qui rarement donnent cette image). Ou alors je vis dans une région merveilleuse où cette image n’existe presque plus!

    • on parle des unité de malades difficiles là, pas de jouer à la bonne paye avec une personne atteinte d’une schizophrénie stabilisée hein !!! Perso j’ai fait deux stages en psychiatrie + 1 en gérontopsy où là j’ai vraiment travaillé !!! Sinon pour celui chez les schizophrènes stabilisés, heureusement qu’à l’époque y avait la MSP pour m’occuper sinon j’ai pris 5 kilos en 1 mois parce qu’à 7h petit dej, 8h30 tendre le gel douche à mme B, 9h30 re petit dej, 11h (tentative d’activité avec les patients, ce qui durait grand max 30mn quand tout le reste du temps ne se passait pas à bouffer, lire les magasines, fumer avec les patients pour ce qui est des IDE diplomés… quant à moi je tentais des approches ou des activités avec les patients) 12h servir le repas médicaments… 13h30 manger… et pareil l’après midi : repas pré prise de poste, 16h gouter…. bref, soit on assiste à un état de « blasement » des équipes là dedans, soit on a affaire à des planqués ou les deux… Alors ok ça dépend des secteurs mais franchement ils sont loin d’avoir le rythme des autres soignants… sans parler qu’ils sont bcp plus nombreux alors qu’une IDE en soins généraux est seule pour un secteur de 20patients ou pour 90 résidents dans une ehpad sur son roulement. Mais pour rien au monde j’irai en psy, j’ai besoin d’activité et de ne pas voir le temps passer.

    • Non, c’est bon, j’ai rien dit mathieu.

    • Mathieu Guyon dit :

      Et oui il y a vraiment des gens qui croient encore à toutes ces conneries, la preuve lol et qui met sa prise de poids sur le dos de la psychiatrie en plus!!!

    • Hélène vous avez bien raison de travailler en soins généraux car je pense que vous n’avez pas tout compris . La psychiatrie ce n’est pas de l’activisme mais de la surveillance dans les changements de comportements et également de l’accompagnement et de l’écoute sous toutes ses formes afin de réadapter la prise en charge thérapeutique et médicamenteuse

    • Moi je dis bravo à ce service Hélène car le personnel sait faire en sorte qu’il y ait une stabilité 🙂 Je voudrais bien savoir ce que vous entendez par j’ai vraiment travaillé (en géronto)

    • entre passer son temps à s’empiffrer et permettre à des personnes de préserver de l’autonomie ou de gagner en confiance et en autonomie également je pense qu’il y a un fossé… Désolée mais la psychiatrie a la réputation qu’elle se donne elle même… beaucoup comme moi ont été déçus…je ne parle pas de faire dans l »‘activisme » mais dans le minimum syndical…. J’ai plus senti le personnel blasé qu’investi…et jouer à la game boy dans le bureau IDE ou lire des magasines, je ne vois pas en quoi c’est constructif

    • Mathieu ce que j’ai vu ayez au moins la décense de le prendre en considération SVP, je ne vais pas l’inventer c’est du vu, du vécu, je n’ai aucun intérêt à raconter des histoires par contre je comprends que vous vous ayez tout intérêt à me décrédibiliser puisque vous défendez votre secteur… Je ne remets pas en cause votre profesionnalisme mais soyez sincère, comparer cadillac à d’autres secteurs plus plan plan, c’est osé voire malhonnête….et je vous signale que dans les services généraux nous rencontrons aussi énormément de patients déments souvent violents et non stabilisés…sans parler des psychotiques aussi….

    • Mathieu Guyon dit :

      j’ai moi aussi vécu, il y a maintenant 15 ans certaines situations que vous pouvez décrire, et je tiens à vous le dire ces situations étaient une petite minorité, qui ont en grande partie disparues aujourd’hui pour des raisons de professionnalisation du métier, de recherche de la qualité des soins et du souci de traiter au mieux les patients, et que l’on pouvait aussi constater dans d’autres services de soins des dysfonctionnements identiques, je suis passé dans certains services de soins somatiques dans lesquels les soignants n’avaient que faire de la souffrance des patients, mais loin de moi l’idée de faire des généralités. Au lieu de critiquer les services de psychiatrie et les soignants qui y travaillent, admettez que la pratique du métier dans ces services ne vous convenait pas, par un manque de savoir être et de savoir faire dans le domaine. Quant aux patients qui vont dans les services de soins somatiques, nous savons, nous, soignants de psychiatrie, combien ils peuvent parfois être victime des préjugés liés à l’image du patient « psy » et traité comme des sous patients. La psychiatrie fait peur, aussi aux soignants qui ne cherchent pas à comprendre ce qu’est la maladie mentale. Mon travail consiste en l’observation clinique fine du patient, en l’échange avec l’équipe dans laquelle je suis inclus, à la mise en place de techniques de soins (éducation thérapeutique, psychoéducation, relaxation, thérapies médiatisées, génosociogrammes, travail avec les familles, les réseaux de soins…), je ne me retrouve absolument pas dans le cliché éculé dont vous parlez et qui date des années 70, je ne défends pas mon « secteur » mais mon métier auprès des patients, je ne me sens pas malhonnête et je suis fier de faire ce que je fais. Cliver somatique / psychiatrie est tellement facile, cela vous rassure sur votre identité professionnelle peut être mise à mal par des expériences difficiles, personnellement je ne ressent pas ce besoin car je suis bien dans ma blouse.

    • Personnellement, de mon point d’EIDE de 2nde année, je trouve que cette caricature est carrément dépassé. Mon stage en psychiatrie a beau été mon premier stage en première année, ça a été une confrontation à tous les préjugés que l’on peut entendre. Dommage que d’autres personnes ne le comprennent pas :S

    • désolée mais vue mon âge vous comprendrez que ce que vous nommez cliché des années 70 est encore d’actualité, d’autant que ça date de 2008… bref, je ne remets pas en cause le professionnalisme des personnes comme vous qui ont l’amour du métier bien fait mais malheureusement où je suis passée ne m’a pas permis de me dire qu’il s’agissait d’une petite minorité surtout quand on en parlait entre étudiants…. Je ne clive rien du tout, pour moi tout est lié et dans les services généraux, on a tellement l’habitude de prendre en soin des personnes relevant de la psychiatrie que ce que vous dites est quasi nul et non avenu après je ne remets pas en cause votre récit car des préjugés il y en a partout mais pour moi le clivage n’existe pas, c’est la prise en soin qui diffère. Et pour info je me sens très bien dans mes crocks pour ma part. Dommage pour vous, je suis bien loin de rejeter la psychiatrie car c’est un domaine tout aussi intéressant que la médecine générale et la prise en soin IDE quand elle est bien faite.

  14. il y a des ratios infirmiers/patients dans les services de soins intensifs en soins généraux mais pas en soins intensifs psychiatriques. ça pose question.

    • Mathieu Guyon dit :

      il existe des recommandations, qui d’après le directeur de Cadillac, auraient été respectées (un infirmier DE pour 6 patients le jour et pour 10 la nuit), par contre pas de quota masculin/féminin ce qui serait de la discrimination, mais qui à mon humble expérience ne serait pas du luxe… nous on a 2/3 d’hommes pour 1/3 de femmes à respecter sur les plannings.

    • La direction de Cadillac joue là-dessus. L’équipe de l’UMD nous avait confié qu’ils préféraient avoir 19 patients plutôt que 18 car le quota c’est 1 IDE pour 6 patients (comme dit dans un des articles parlant de l’incident), soit 3 IDE pour 18 patients mais 4 pour 19… Et Cadillac réduit les postes… (« économie »…)

  15. syndicat RESILIENCE dit :

    Les irresponsables ordinaux, avant tout à la recherche de cotisations infirmières pour combler les dettes et le déficit, démontrent une fois de plus leur incapacité à réagir de manière raisonnée face aux problèmes nombreux que rencontre notre profession infirmière. Après la raclée sévère reçue par les amis de monsieur Borniche, président nouvellement réélu, fin 2013 sur les réseaux sociaux suite à la prise de position honteuse et complètement décalée sur le sujet du suicide assisté, ils commencent 2014 en fanfare en exploitant une vraie détresse infirmière à des fins publicitaires et écoeurantes.Cet ordre infirmier, piloté uniquement par des banquiers, est désormais plus que has been, il est grand temps de le renvoyer aux oubliettes de notre histoire infirmière en jetant la clef dans les profondeurs abyssales de la honte épilatoire au laser et du grotesque observatoire de la violence.

  16. eusebe dit :

    L’ordre rappelle, l’ordre réclame, mais surtout l’ordre se montre sans pudeur pour tenter d’exister.

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