La pénibilité revient sur le devant de la scène

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La ministre des affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine, a confirmé le 1er août sur RTL la volonté du gouvernement de créer un "compte pénibilité" dans le cadre de la réforme des retraites.

L'idée d'un "compte individuel pénibilité" avait été proposée par la commission pour l'avenir des retraites, présidée par Yannick Moreau, dans son rapport remis le 14 juin au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Elle vise à compenser les inégalités d'espérance de vie au moment de la retraite liées aux conditions de travail.

Cette mesure concernerait notamment les personnes qui travaillent la nuit pendant plusieurs années, avec un nombre de nuits minimum dans l'année, celles qui sont exposées à certaines substances cancérogènes ou celles qui portent des charges lourdes, a précisé la ministre.

Cette conception de la pénibilité semble d'emblée plus restrictive que par le passé, et correspond à la fin de non-recevoir opposée par le cabinet de Marisol Touraine au collectif NB3NP et à la Coordination Nationale Infirmière. L'approche par métier semble bel et bien s'éloigner, au profit d'une liste d'actes, d'horaires ou d'exposition aux risques.

Elle a indiqué qu'il restait à déterminer comment "au bout d'un certain temps (...) ce compte [pourrait] être transformé". "Les décisions ne sont pas prises, nous sommes actuellement en discussion", a-t-elle souligné.

Marisol Touraine a par ailleurs confirmé que l'idée de l'allongement de la durée de cotisation était "sur la table". "On peut considérer que c'est une mesure qui fera partie de la réforme mais les décisions seront annoncées à la fin de l'été".

Les arbitrages définitifs devraient être annoncés fin août-début septembre, après de nouvelles réunions bilatérales, les lundi 26 et mercredi 28 août, entre le Premier ministre et les partenaires sociaux.

Entre fin 2010 et début 2011 les infirmières de la fonction publique ont été appelées à se prononcer pour le passage en catégorie A en échange d'un abandon de la pénibilité, ou de rester en catégorie B. La moitié environ a fait ce choix.

Marisol Touraine, invitée de RTL le 1er juillet 2013. DR

Marisol Touraine, invitée de RTL le 1er juillet 2013. DR

Avec APM

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Réactions

8 réponses pour “La pénibilité revient sur le devant de la scène”

  1. japapy dit :

    Bonjour à tous!
    IDE et syndicaliste à l’hp, voila ce j’ai fait remonter à mon fédéral au mois de mai.
    Objet : Majoration de 1,5% des trimestres pour travail de nuits, au delà de 15 ans
    15 ans de travail de nuit provoquent une accélération du vieillissement de 1,5%.
    (Désolé, source d’il y a 20 ans que je n’ai pas retrouvé dans mes archives)
    Pourquoi ne pas l’appliquer aux trimestres effectués !
    D’une part, il y a de la part des agents et de l’hôpital une sur cotisation qui n’est pas pris en compte, et d’autre part une diminution de l’espérance de vie qui en limite la durée de pension.
    Les agents font 32 heures. les cotisations se font sur le salaire « de base » jusqu’en 2005.
    après 2005 les primes sont sur la « complémentaire « . par contre reste entier le fait que la législation a prévue des textes concernant le travail de nuit en faisant en sorte qu’il soit exceptionnel.
    Le travail de nuit est reconnu par tous comme une pénibilité, certes, la législation permet d’y avoir recours avec beaucoup de parcimonie.
    A l’HP de nombreux agents ne travaillent que la nuit. Ils cumulent donc pendant de nombreuses années une sur cotisation et une usure limitant leur durée de vie donc de pension.
    N’est-il pas alors légitime de majorer ces trimestres, réalisant plus de justice sociale ?

    Ex : Sur 40 ans de travail, j’ai fait les nuits 6 ans :
    40*4 = 160 trimestres
    6*4= 24
    24*1.5 = 36 trimestres, soit 12 trimestres à rajouter aux 160 = 172

    Elle peut se dérouler sous plusieurs forme;
    exemple 5 ans de nuit = majoration de 1.10
    10 ans de nuit = majoration de 1.25
    15 ans de nuit = majoration de 1.5.

    J’espère avoir été clair !
    Ce qui me semble ahurissant, c’est d’avoir été en catégorie active pendant 40 ans et ne plus l’être pour être passé en catégorie A ! ??????
    Japapy

  2. fanette05 dit :

    ne confondons pas prof et éducation nationale svp !!! ce n’est pas de la faute des profs s’ils ne sont pas remplacés !! mais celle des proviseurs voir plus haut (rectorat……), pour faire bouger les choses il vaut mieux se mettre parent d’élève que de taper tout le temps sur les profs !! à l’hôpital aussi il y a des féniants et des personnes qui font mal leur boulot !!
    l’éducation nationale à besoin d’être réformée tout comme notre hôpital public qui marche à la rentabilité et ne prends plus soin correctement des patients ni de son personnel !!
    notre hôpital public n’est pas sans reproche également quand on voit les actes privés qui sont réalisés !!
    quant aux salaires des profs ils ont certes des vacances mais leur salaire est lissé sur l’année mon conjoint qui à bac+5 a année de travail égal gagne nettement moins qu’une IDE

  3. hugues dechilly dit :

    Après lecture de toute la prose, ici et là, sur le sujet des retraites et de la pénibilité, il est évident que nous allons encore morfler et que la filière IDE ne sera pas la dernière (après avoir été la première) à contribuer à « l’effort national » qui ne manquera pas d’être voté par des députés et des sénateurs qui refusent – eux même – de faire la moindre concession sur leurs énormes avantages ! Sans entrer dans une polémique stérile il est évident qu’à presque salaire égal, un prof a l’avantage d’être en congés pendant toutes les vacances scolaires quand une infirmière qui ne dispose que de 5 semaines a du mal à les prendre parce que l’hôpital ou la clinique ne lui en donne pas la possibilité, pour cause, par exemple, de manque de personnels, etc … Là où l’Education Nationale ferme tous les sites accueillant des enfants et autres collégiens et lycées en même temps, l’hôpital reste ouvert 24/24 et 7/7 … et supporte la misère de la population en plus des siennes (manque de personnels, affluence de patients, etc …) Idem en matière de formation professionnelle continue, là aussi la différence est plus que flagrante. Je conçois fort aisément que le métier de prof ne soit pas une sinécure, j’en connais quelques uns et je sais les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien. Mais quand je lis sur le bulletin de ma fille (l’année du Brevet) que le prof de techno n’a pas été remplacé au troisième trimestre, quand je comptabilise 104 heures d’absences non remplacées (toutes matières confondues) dont 7 chapitre du programme d’histoire/géo, etc … je me dis que si l’hôpital fonctionnait comme l’école, le collège ou le lycée … Alors oui, il y a toujours pire et toujours mieux mais l’Education Nationale n’est pas plus à plaindre que la Santé ou que les autres secteurs du service public. Et si vous n’êtes pas contentes de votre sort, faîtes comme ceux de l’Education Nationale qui fournit des dizaines de députés et de sénateurs au Parlement, là où se rédigent et se préparent les Lois et autres textes. Le jour où il y a aura autant d’infirmières que de profs élus à l’Assemblée Nationale et au Sénat (encore faut-il se sortir le doigt …) nous serons certainement moins dans la mouise et nous serons en capacité de revendiquer au lieu de pleurnicher.

  4. fanette05 dit :

    bonjour
    oui tout à fait d’accord avec @leilou : stop au clivage prof/ide, mon compagnon est prof et c un métier très difficile et en danger, mais peut être que contrairement à nous les infirmières ils ont cette capacité à plus se mobiliser car pour répondre à un autre commentaire plus haut, ce ne sont pas les centrales syndicales qui vont changer quoi que ce soit c’est NOUS ! que faisons nous ??? est ce que l’on se bouge ??? NON j’ai travaillé à l’hôpital, jt une militante, je me bougeais et les collègues IDE ne faisaient rien !! et en plus te tirent dans les pattes !!
    la seule façon de défendre notre profession, nos retraites C EST DE DESCENDRE DANS LA RUE EN MASSE !
    êtes vous prêtes ? prêts ? car c’est à la rentrée qu’il faut y aller car notre gouvernement « de gauche » va en remettre une couche !!
    tchao à début septembre dans les manifs !!
    fanny

  5. will dit :

    @ leilou
    Pas certain que le clivage prof/Ide soit très aproprié…
    Étant Ide marié à une prof je pense que tu ne connais pas trop le sujet.

  6. eusebe dit :

    A mon avis, la pénibilité des IDE catégorie B de la FPH est menacée : après l’odieux chantage au droit d’option qui a vu la majorité de infirmiers rester en catégorie B, ce gouvernement peut-il faire encore pire ?

  7. onialapoubelle dit :

    A part saisir le Conseil d’Etat, pour des prunes, que font les centrales syndicales et leurs élus pour essayer de rétablir la pénibilité dans la prise en compte des retraites ?

  8. leilou dit :

    c’est très restrictif et ce n’est que du vent. Dans ce pays mieux vaut être prof, vos requêtes sont d’emblée entendues

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